La renaissance de Kasper Dolberg au Sporting d’Anderlecht

Quand Kasper Dolberg a signé au RSC Anderlecht l’été dernier, une question était sur toutes les lèvres : que venait faire un tel joueur en Jupiler Pro League ? Jesper Fredberg, le directeur sportif du Sporting, tenait là son premier vrai gros coup, qui allait en amener d’autres et lancer le mercato XXL du club.  Mais il profitait également de la dégringolade d’un joueur qui, en 2018-2019, atteignait les demi-finales de la Champions League avec l’Ajax Amsterdam avant de décrocher un transfert à 20 millions pour l’OGC Nice.

Clairement, en 2019, rien ne laissait augurer que Kasper Dolberg finirait à Anderlecht. Sensation à ses débuts à l’Ajax (45 buts en 119 matchs), le buteur danois devait devenir l’un des fers de lance de l’ambitieux projet d’INEOS à Nice : transfert record des Aiglons à l’époque, Dolberg arrive pour montrer à l’Europe que Jim Ratcliffe veut jouer dans la cour des grands. « J’ai envie de participer au projet qui démarre à Nice », déclarait-il alors. Et les débuts sont plus que prometteurs, avec 11 buts en 23 matchs de Ligue 1.

Dolberg, un éternel espoir ?

Mais comme à l’Ajax, où il avait fini par être mis sur le banc après une première saison trois étoiles (23 buts et 8 assists toutes compétitions confondues à 19 ans seulement), et n’avait ainsi pas inscrit le moindre but durant la fameuse campagne ajacide en Champions League, Kasper Dolberg finira par craquer face à la concurrence. L’extra-sportif s’en mêle également : pendant qu’il est en sélection avec le Danemark, Kasper Dolberg est cambriolé en septembre 2020.

Légèrement blessé, affecté par le COVID-19, le buteur de Nice perd pied, n’inscrit que 6 buts toutes compétitions confondues. Pire : en novembre 2021, on lui diagnostique un diabète de type 1 qui l’empêche d’évoluer à son meilleur niveau. Il est baladé entre le banc et le terrain, n’inscrit que 7 buts en 30 matchs en 2021-2022. Cette fois, c’est clair: il faut aller voir ailleurs. Ce sera en prêt, d’abord à Séville où il ne marque aucun but, ensuite à Hoffenheim (14 matchs, 2 buts). Les mêmes problèmes, encore et encore : Dolberg semble avoir perdu le plaisir. Déjà discret de nature, il se renferme sur lui-même en Andalousie, où il ne convainc personne.

Voilà donc la réponse à la question : comment Jesper Fredberg a-t-il pu réussir un tel coup ? Parce qu’à ce stade de sa carrière, à 25 ans, Kasper Dolberg commençait à être vu comme un « éternel espoir » comme il y en a tant eu. Les inévitables connexions danoises ont fait le reste, et Anderlecht a poussé pour que le transfert se fasse. « C’est de son arrivée dont je suis le plus fier. Car son transfert a été très important pour la suite du mercato », confessait le directeur sportif du RSCA après la fermeture des transferts estivaux. Dolberg a en quelque sorte ouvert la porte par laquelle sont venus les Thomas Delaney, Kasper Schmeichel, Thorgan Hazard ou Mats Rits.

L’arme fatale de Brian Riemer

Restait tout de même à ce que le pari soit gagnant, car Kasper Dolberg a coûté 5 millions d’euros – pas une somme folle pour un tel joueur, mais un montant élevé pour un club comme Anderlecht, qui doit surveiller ses comptes. Et le bilan après quelques mois de compétition est très positif. Dolberg a déjà trouvé 7 fois le chemin des filets en 11 rencontres de Jupiler Pro League : il s’agit… du meilleur début de saison de sa carrière. Comparable à la saison de son éclosion,en 2016-2017 à l’Ajax Amsterdam, lorsqu’il comptait 8 buts après 13 journées d’Eredivisie (et 11 en comptant l’Europe).

Pourtant, les débuts laissaient sceptiques : oui, Kasper Dolberg a le sens du but, mais le Danois était aussi réputé pour être un joueur à l’aise techniquement, capable de participer au jeu. Rien de tout ça : l’ancien de l’OGC Nice apparaissait pataud, effacé dans le jeu. Deux buts cruciaux lors des 4 premiers matchs, qui offriront les 3 points contre l’Antwerp et contre Westerlo, libéreront le grand danois. Surtout, c’est l’environnement bruxellois qui le séduira. Plus proche du Danemark, entouré de compatriotes, Dolberg retrouve presque ce sourire qu’il a si discret.

Et les buts commencent à s’empiler : depuis le 17 septembre, quand Kasper Dolberg est sur le terrain, il marque. Pas de manière spectaculaire : le Dolberg 2.0 est un tueur au sang-froid. Mais avec un Thorgan Hazard qui monte en puissance à ses côtés, le Danois pèse de plus en plus sur les défenses, combine, devient ce pivot puissant que Brian Riemer espérait voir. Thorgan Hazard – Kasper Dolberg : deux noms qui n’ont, sur papier, rien à faire en Jupiler Pro League. Et qui font partie des raisons pour lesquelles cet Anderlecht-là vise à nouveau les sommets.

Et s’il marquait à nouveau ce week-end contre le Cercle de Bruges ? La cote de Dolberg buteur sur Ladbrokes.be est de 2.75 !

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