Matias Fernandez-Pardo: l’héritier belge d’Eden Hazard au LOSC ?

Il y a un an de cela, seuls les suiveurs attentifs des équipes de jeunes au sein du football belge connaissaient vraiment Matias Fernandez-Pardo. Pour la grande majorité des supporters, il était encore un jeune talent gantois ayant profité d’un préliminaire de Conference League pour faire ses débuts (contre le Pogon Szczecin, le 17 août, après que Gand ait gagné 5-0 le match aller) sous le maillot des Buffalos, avant d’obtenir un peu de temps de jeu dans les poules de la même compétition. Des jeunes ne faisant que passer dans ce contexte à part, il y en a chaque saison.

En Jupiler Pro League, à l’exception de 7 minutes le 8 octobre contre Genk, Matias Fernandez-Pardo n’avait pas encore reçu les faveurs de Hein Vanhaezebrouck. Au lieu de cela, il faisait ses armes en D1 VV, avec les U23 gantois. Mais le nom de Fernandez-Pardo circulait dans les milieux introduits : attention, ce gamin-là, il faut le tenir à l’oeil, entendait-on. Et cela se confirmera dès les Europe Playoffs de la saison 2023-2024 : rarement on aura vu un joueur exploser à ce point en quelques matchs de Pro League.

Dans un contexte certes particulier – moins de pression – mais devenu la grande spécialité de La Gantoise qui semble trouver qu’il est plus facile de gagner ces Playoffs 2 que d’aller chercher un ticket via le top 6, Matias Fernandez-Pardo va rouler sur la concurrence. Sept buts en 10 matchs, assortis de deux passes décisives. Même en prenant en compte les circonstances, et probablement une forme de surrégime, difficile de ne pas être impressionné par le niveau du gamin qui n’a fêté ses 19 ans qu’en février 2023.

De Lille… à Lille en passant par La Gantoise

Mais qui est Matias Fernandez-Pardo ? S’il n’était que peu connu par chez nous, c’est parce que tout jeune, le natif de Bruxelles (il a débuté à Neerpede) a décidé de quitter la Belgique pour le LOSC, suivant l’exemple de nombreux belges – mais surtout d’un certain Eden Hazard – avant lui. Mais l’époque où Hazard perçait dès ses 17 ans chez les Dogues est loin désormais : « J’ai quitté Lille en 2020 car le club n’offrait que peu d’opportunités aux jeunes », racontait Fernandez-Pardo récemment à La Voix du Nord.

Au LOSC, on a mal vécu ce départ, mais c’est indéniable : le club nordiste a traversé une période de moins bien sur le plan du développement des jeunes. Le championnat de Belgique ayant gagné ses lettres de noblesse dans ce domaine, rien d’anormal à ce que Fernandez-Pardo décide de se lancer dans son pays de naissance, lui qui est d’ascendance espagnole et italienne. Mais Lille n’a pas lâché du regard son ancien talent, et a donc été prompt à tenter sa chance l’été passé. La Gantoise a déjà prouvé à plusieurs reprises que tout le monde y était à vendre (on se rappelle de ce mercato hivernal 2023-2024 qui a hypothéqué toutes les chances des Buffalos de lutter pour le titre et même le top 6), si l’offre suivait.

Un nouveau départ à Lille

Gagné : en toute fin de mercato et alors qu’on se réjouissait de voir ce que donnerait Matias Fernandez-Pardo sur une saison complète, Gand accepte une offre de 10 millions d’euros pour son petit prodige. Retour par la grande porte à Luchin où il a passé six ans. Bien sûr, à 19 ans, cela implique de devoir se réadapter. « MFP » passe donc 3 de ses 4 premiers matchs de Ligue 1 rivé au banc, ne montant au jeu qu’une seule fois, avant d’enfin enchaîner les entrées, délivrer son premier assist – le 26 octobre contre Lens – puis de célébrer sa première titularisation, juste avant la trêve, par un but contre Nice. Son premier but en Ligue 1. Avant cela, il avait déjà impressionné en Ligue des Champions durant les 88 minutes disputées contre l’Atlético Madrid, pour une victoire 1-3 du LOSC.

Diable Rouge en 2025 ?

Bref : l’adaptation suit son cours en Ligue 1 pour Matias Fernandez-Pardo. Au point où quand les sélections pour les rencontres internationales du mois de novembre devaient tomber, certains se demandaient si l’ancien gantois serait parmi les Espoirs de Gill Swerts… ou les Diables Rouges de Tedesco. Surprise : il n’était dans aucune des deux sélections. Trop tôt pour être Diable ? Peut-être bien – même si les sélections récentes de joueurs très peu utilisés comme Vermeeren ou Al-Dakhil prouvent que c’est le potentiel, plutôt que le temps de jeu, qui compte pour le sélectionneur.

Mais pour les U21 ? Le fait que Fernandez-Pardo ne soit pas encore international Espoirs mais seulement U19 laisse songeur, voire même inquiet. Y a-t-il un souci entre l’ailier lillois et la fédération ? À court terme, difficile de se dire que la Belgique pourrait perdre Matias Fernandez-Pardo. Mais s’il continue à évoluer de la sorte, les fédérations espagnole et italienne viendront aux renseignements en 2025. Vincent Mannaert, fraîchement intronisé CEO de l’Union Belge, ne devrait-il pas planifier un court voyage à Lille… ?

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