Strade Bianche 2025 – Aperçu

Le samedi 8 mars prochain s’élancera la 19e édition des Strade Bianche. Parmi les courses les plus attendues de la saison, l’épreuve toscane s’est très vite offerte une place de choix dans le paysage du cyclisme moderne. Les «chemins blancs » toscans arpentent les vignobles du Chianti autour de la communauté de Sienne, à l’instar des « chemins de terre » dans le vouvrillon de Paris-Tours, des « caminos de Olivos » de la Clásica Jaén Paraíso Interior ou des « ribinoùs » du Tro Bro Leon ; rendant la course atypique et unique en son genre. Présentation de Strade Bianche 2025.

Un Monument en devenir

Pour une partie du peloton professionnel et des suiveurs, les Strade Bianche peuvent être considérés comme le sixième Monument. Ne cessant de collectionner de plus en plus de secteurs de chemins blancs, l’édition 2025 a décidé de franchir un cap symbolique : celui des 200 kilomètres. Les plus réticents diront que la course World Tour organisée par RCS n’a ni l’ancienneté pour en avoir la légitimité, ni même la distance presque réglementaire des plus de 250 kilomètres de ses contemporaines pour en avoir les fondements nécessaires. Un dernier argument qui peut être balayé d’un simple revers, tant la course autour de Sienne est l’une des plus difficiles du calendrier malgré son faible kilométrage.

L’ajout d’un nouveau secteur déterminant ?

Situé juste avant le secteur numéro 8 de « Martino in Grania », le secteur 7 « Serravalle » devrait rajouter une nervosité palpable avant d’aborder Sante Marie. Les 9.3 kilomètres de chemins ne sont pas spécialement techniques, hormis une portion descendante qu’il faudra aborder avec prudence. Pour autant sur les presque 41 kilomètres entre son entrée et la fin du secteur 9, il faudra compter seulement sur 10 kilomètres d’asphalte. Ce qui pourrait rendre le secteur de Martino in Grania décisif. Nombreux sont ceux qui désireront anticiper l’inévitable attaque de Tadej Pogačar, et disposer ainsi d’un coup d’avance dans la lutte au podium final.

Vers une bataille pour la deuxième place ?

Ce n’est un secret pour personne, Tadej Pogačar sera au départ à Sienne. Sauf incident grave, le sort de la Strade Bianche 2025 semble déjà scellé. L’édition 2025 ne peut échapper au slovène qui deviendrait le premier coureur à réussir le back-to-back. Auteur d’un raid en solitaire de 81 kilomètres, l’an passé, le champion du monde en titre apparait comme l’homme à abattre. Il faut dire qu’à l’image d’un Johannes Boe au zénith de sa carrière, le sociétaire de la UAE émirates XRG a plus d’un ennui mécanique de marge. Tim Wellens, Florian Vermeersch et Isaac del Toro auront pour seul et unique rôle de cadenasser la course, en la rendant la plus éprouvante possible, avant l’inéluctable offensive du triple vainqueur du Tour de France.

Alpecin-Deceuninck mise sur ses cyclocrossmen

Mathieu van der Poel a annoncé sa rentrée sur le Samyn, renonçant dès lors à reprendre sur les Strade Bianche 2025. En son absence, les hommes de frères Roodhooft ne seront pas ridicules pour autant. Que ce soit Gianni Vermeersch, Quinten Hermans ou Emiel Verstrynge ; tous ont fait leur arme dans les sous-bois. Couplé à l’expérience de vététiste de Samuel Gaze, le collectif a fier allure pour tenter de créer une grosse surprise.

Lidl-Trek, le nouveau pôle de classiques

Car oui, il faudra se défaire d’un effectif fourni en homme de qualité. Si Quinn Simmons n’a jamais caché ses vues dès que les routes deviennent blanches, Mathias Vacek est probablement le coureur que tout le monde regardera. Après un début de saison tonitruant, le tchèque a démontré être le coureur le plus en forme du week-end d’ouverture en Belgique. Les plus curieux regarderont de près la performance du néo-pro Albert Withen Philipsen. Véritable prodige tout terrain, le danois pourrait miser sur son habilité en MTB pour aller chercher un résultat qui en surprendrait plus d’un.

Le mauvais oeil de Maxim van Gils

Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour Maxim van Gils, qui enchainent les ennuis depuis la reprise de la saison. Troisième de l’édition 2024, le sociétaire de la Red Bull – Bora Hansgrohe doit renoncer à la course toscane pour cause d’état fiévreux. L’équipe allemande devra donc composer avec Roger Adria, Tim van Dijk et surtout Jan Tratnik dans le rôle de co-leaders pour aller glaner un résultat.

Une myriade d’hommes en forme

Pour tenter d’aller décrocher les deux places restantes sur le podium, la liste de départ n’est pas fournie de toutes les superstars du printemps. Marc Hirschi, Romain Grégoire, Matej Mohorič, Kévin Vauquelin, Filipo Zana, Bastien Tronchon, Ben Healy, Michal Kwiatkowski, Louis Barré, Fabio Christen, Alan Hatherly, Ben Tulett et Christian Scaroni conduiront l’opposition principale. Ce dernier dans une forme étincelante sur les courses 1.Pro devra convertir le tir en World Tour. Une tâche ardue, mais loin d’être impossible pour celui à qui tout réussi en ce moment. Pourra-t-il être une sangsue à la roue du slovène ? Rien n’est moins sûr sur un terrain aussi propice aux coups de théâtre.