Le Rwanda, terre de cyclisme, va accueillir les Mondiaux 2025

« Atteindre de nouveaux sommets », telle est la quête de Kigali, organisateur de la plus importante course d’un jour jamais courue sur le sol africain.

En 1994, du 6 avril au 17 juillet, le Rwanda connaissait un génocide terrifiant qui a vu 800.000 Tutsis être massacrés par l’ethnie hutue. De cette tragédie, un homme fort allait émerger, Paul Kagame dirigeant du FPR victorieux des forces armées rwandaises et du gouvernement génocidaire, il sera d’abord vice-président et ministre de la Défense du gouvernement d’Union nationale. Le 17 avril 2000, il devient président de la République.

Petit pays disposant d’une infrastructure routière de bonne qualité, le Rwanda a dès 1988 organisé un tour cycliste. Trois éditions se déroulèrent de 1988 à 1990 avant que le pays ne sombre dans le chaos pour dix ans.

Dans un pays où de très nombreux habitants utilisent le vélo comme principal moyen de transport, Paul Kagame a vite compris que le cyclisme pouvait servir de softpower à l’international, un peu comme il l’est pour les émirats et sultanats du golfe Persique. Et depuis 2001, le Rwanda accueille chaque année ce tour. L’édition 2009 sera la première édition à intégrer l’UCI Africa Tour. Jusqu’en 2018, elle sera disputée n catégorie 2.2 avant de devenir une épreuve 2.1 depuis 2019, ce qui met l’épreuve au niveau d’un Tour de Slovaquie ou d’un Grand Prix Samyn (pour ce qui est des courses d’un jour) par exemple.

Golazo soutient les ambitions cyclistes du Rwanda

Le fait qu’elle grandisse petit à petit a permis aux organisateurs de cette épreuve de se familiariser avec le haut niveau. Il semblait logique que cette expérience acquise en près de 30 éditions soit mise à l’honneur par l’accueil des premiers Mondiaux sur le sol africain. Golazo sera le partenaire des organisateurs pour cette épreuve qui s’annonce hors normes.

Pays au relief accidenté, le Rwanda promet déjà des vainqueurs costauds, quelles que soient les catégories d’âge, hommes et femmes. Pour la course élites hommes, aux alentours de Kigali, c’est pas moins de 270 km qui sont au programme. Au-delà de cette distance inhabituelle dans le cyclisme moderne, c’est surtout les près de 5500 mètres de dénivelés positifs qui promettent un vainqueur magnifique.

La course en ligne se déroulera sur un circuit dessiné au nord de la capitale développera 15,1 kilomètres. Sa principale difficulté sera la côte du golf de Kigali (800 m à 8,1%). Quant au contre-la-montre (31,2 km pour les dames élites, 40,6 pour les hommes élites, son principal sera la côte de Péage (2 km à 6%) à quelques bornes de l’arrivée.

Parcours des Mondiaux de cyclisme 2025 au Rwanda (Photo : Union Cycliste Internationale)

Au Pays des Mille Collines, Pogacar superfavori

Que ce soit pour la course en ligne ou pour le contre-la-montre, les grimpeurs seront à la fête au pays des gorilles.

Autant dire qu’un Tadej Pogacar, épaulé par Roglic, partira avec l’étiquette de grandissime favori. Du côté belge, on compte beaucoup sur Victor Campenaerts, Cian Uijtdebroeks, Tiesj Benoot et Ilan Van Wilder pour soutenir au mieux Remco Evenepoel dans sa quête d’un nouveau maillot arc-en-ciel. Chez les dames, on sait déjà que Lotte Kopecky ne sera pas du voyage.

Vu l’altitude (environ 1500 mètres), les températures ne devraient pas être excessives. Par contre, fin septembre correspond généralement au début de la deuxième saison des pluies que connaît le Rwanda. Le climat pourrait donc être moite ou humide.

Casse-tête logistique

L’une des grosses difficultés a trait à la logistique. Courir au Rwanda demandera un budget important tant pour l’acheminement que pour le logement sur place. Pour Nathalie Clauwaert, directrice générale de Belgian Cycling, ne cache pas son inquiétude : « Les coûts pour ces Mondiaux sont déjà estimés deux fois supérieurs à ceux des Mondiaux organisés en Australie à Wollongong en 2022, en raison de coûts d’hébergement bien plus élevés. »

Si le Rwanda a démontré ses dernières années ses qualités d’organisateurs d’épreuves cyclistes, le pays n’a pas encore déniché de coureur capable de venir sur des épreuves européennes. Jusqu’à présent, le pays laisse ça, ces dernières années, à l’Afrique du Sud, avec Daryl Impey et Louis Meintjes ou à l’Érythrée et son champion Biniam Girmay.

Le Rwanda écrit l’histoire avec les Mondiaux 2025

Ces premiers Mondiaux organisés sur le sol africain en 103 ans auront, quoi qu’il arrive, un vainqueur prestigieux, à jamais le premier à s’imposer au Pays des Mille Collines. Un Rwanda qui, grâce au Mondial 2025, sera au cœur de l’actualité. Et pour une fois, on ne parlera pas de guerre mais bien de beauté des paysages, de bagarres sportives et de développement d’un sport qui ne demande qu’à s’épanouir en Afrique.

L’UCI en est bien consciente, elle qui dirige une cellule de développement depuis de longues années, de Tanger au Cap en passant par Kigali.

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