Coupe du monde de rugby : la sensation fidjienne

La France n’a pas loupé son entrée dans son mondial, mais tant face à la Nouvelle-Zélande que face à l’Uruguay, elle n’a impressionné. Bilan après une semaine de cette Coupe du Monde de Rugby 2023.

Il est encore difficile, alors que de nombreuses nations n’ont encore disputé qu’une seule rencontre de poule, parfois face au favori de celle-ci, de se faire une idée précise de la valeur de chacune des 24 équipes de cette dixième édition de la Coupe du Monde de rugby disputée en France. Certains XV, malheureusement, démontrent d’ores et déjà leurs lacunes, et ne verront certainement pas la suite de la compétition : la Roumanie ou la Namibie ont plutôt servi de punching-ball pour leurs adversaires qui ont pu multiplier les essais et tentatives au pied victorieuses.

Dans le groupe A, la Namibie a ainsi permis à l’Italie, victorieuse 52-8, puis à la Nouvelle-Zélande (71-3) de prendre le point offensif. Cette petite unité récompensant le jeu spectaculaire vers l’avant pourrait faire la différence au terme de cette phase de groupe, car même s’il a remporté ses deux premiers matchs, le XV tricolore qui a l’avantage de jouer à domicile n’a pas encore obtenu ce petit bonus. Qu’il ne l’ait pas obtenu dans le match d’ouverture contre les All Blacks (victoire 27-13), cela peut se comprendre, mais qu’il soit resté aussi improductif contre les modestes Uruguayens (27-12) ne laisse pas de surprendre.

Le système de points, avec ces bonus, est ainsi fait que malgré ses deux succès, la France n’est pas encore assurée de jouer les quarts de finale – on vous épargne les circonstances qui laisserait le XV tricolore à quai mais cela reste possible. Il faudrait déjà que l’Italie batte Antoine Dupont et ses amis. Hautement improbable même si les Transalpins ont développé un beau jeu contre la Namibie. De plus, Italiens et Néo-Zélandais doivent encore s’affronter alors que la France pensera à alimenter le compteur de points contre la Namibie ce jeudi. La veille l’Italie aura rencontré l’Uruguay.

La situation du groupe B semble d’une grande limpidité tant les deux favoris annoncés du lot, Irlande et Afrique du Sud semblent au-dessus de leurs adversaires, malgré une bonne résistance des Écossais face aux Springboks qui n’ont pu décrocher le point offensif (18-3). Pour l’offensivité, on peut se tourner vers le XV du Trèfle qui a littéralement laminé la Roumanie (82-8) avant d’être à peine moins gourmand face aux Tonga (59-16). Les hommes d’Andy Farrell ont déjà réalisé 20 essais en deux rencontres seulement. Excellente nation du rugby dans les années 70 et 80, la Roumanie semble bien loin de réitérer ses exploits passés, tant les Sud-Africains se sont aussi défoulés sur leurs malheureux adversaires, réduits au silence (76-0). Samedi au Stade de France, Irlandais et Sud-Africains se disputeront la première place de ce groupe.

Comme on pouvait s’y attendre, c’est dans le groupe C que la situation est la plus compliquée, avec trois équipes qui, sur le papier, se tenaient de très près. Et même des petits pas si petits que cela. Sur le terrain, cela s’est vérifié. Certes, en ouverture de cette poule, l’Australie n’a pas épargné les Géorgiens (35-15). Par contre, les Gallois ont eu les pires difficultés à venir à bout des Fidjis 32-26. Dans cette rencontre, les Gallois ont souffert comme jamais et dans un final dramatique, sans une approximation de Semi Radradra dans la toute dernière action, ils auraient pu se voir rattraper.

Ces Fidjiens héroïques ont en tout cas décroché le point défensif (donné à l’équipe qui perd par un écart de 7 points ou moins). Dans le derby océanien contre l’Australie, ces mêmes Fidjiens volants n’ont pas laissé passer l’aubaine cette fois (15-22, point défensif pour les Wallabies cette fois) tandis que le Portugal faisait une entrée discrète dans la compétition face aux Gallois (28-8). Dimanche à Lyon, les Australiens ne pourront pas se permettre de faux pas contre Garrett Thomas and Co.

L’Angleterre et l’Argentine s’affrontaient dans le match d’ouverture et c’est l’équipe à la Rose qui s’est imposée 27-10. Le classement actuel du groupe ne permet pas de se faire une idée précise, avec un Japon et des Samoa victorieux contre le Chili (respectivement 42-12 et 43-10) et l’Angleterre qui a pris la mesure du Japon 34-12. Vendredi à Saint-Étienne, les Pumas voudront se rassurer face aux Samoans alors que l’Angleterre devrait être qualifié après le match contre le Chili, samedi à Lille.