Gift Orban, le cadeau gantois qui pourrait devenir empoisonné 

Le jeu de mot est sans doute un peu trop facile. Venu de Stabaek (Norvège), l’hiver dernier, Gift Orban est rapidement devenu un véritable… cadeau du ciel pour le championnat belge. Et pour La Gantoise en particulier, club qui avait eu le flair de débourser 3,3 millions pour acter son transfert. Footballeur ultra-doué, rapide et technique, le jeune attaquant nigérian (21 ans) avait rapidement séduit les observateurs.

En pointe de l’attaque de l’équipe entraînée par Hein Vanhaezebrouck, Orban avait rapidement trouvé sa place. Très complémentaire avec Hugo Cuypers, il avait d’emblée martyrisé les défenses adverses par ses coups de reins dévastateurs. Par ses frappes puissantes, aussi. Et puis, surtout, grâce à la confiance engrangée, il avait secoué les filets adverses avec une régularité de métronome. Avec un appétit de carnassier des surfaces jamais rassasié. En 22 matchs, Gift Orban avait scoré à 20 reprises lors de sa première demi-saison en Belgique. 15 fois en 16 matchs de championnat et 5 fois en 6 apparitions en Conference League !  

Vanhaezebrouck : « Celui qui s’entraîne bien en semaine jouera toujours » 

Débarqué en Belgique avec de belles stats (19 buts en 24 apparitions pour Stabaek), Orban n’est donc pas passé inaperçu. Ce qui rend son passage à vide actuel plus étonnant encore. L’été dernier, de nombreux clubs étrangers étaient venus aux nouvelles pour tenter de s’attacher ses services, en vain. D’après la presse néerlandophone, Totttenham, Lille et Fulham étaient prêts à consentir de gros efforts financiers. A débourser 25 millions d’euros pour le recruter ! Le nouveau propriétaire gantois, Sam Baro, aurait pourtant espéré en toucher 5 de plus. Du coup, il s’est donc montré intransigeant, refusant le départ de son ‘serial-buteur’. Et c’est là que cela se corse.

Depuis le mois d’août (6 buts sur ses 5 premiers matchs), le ‘cadeau’ Gift Orban semble être devenu empoisonné. Sa confiance ? Evaporée ! Son sourire ? Disparu des radars ! Depuis près de trois mois, Gift Orban n’est plus que l’ombre du joueur flamboyant qu’il a été. Pour Hein Vanhaezebrouck, il est même devenu une énigme, ce qui a forcé à le reléguer régulièrement sur le banc de touche. Interrogé à ce sujet, l’entraîneur des Buffalos n’a pas fait de mystère sur les raisons de ce choix curieux : « Celui qui s’entraîne bien en semaine jouera toujours, a-t-il expliqué. Or il ne marque plus à l’entraînement, il ne réussit plus certaines choses simples. Nous travaillons de manière intensive pour l’aider à retrouver son meilleur niveau. On parle beaucoup avec lui mais il doit comprendre qu’il doit s’impliquer davantage dans son travail… » 

Cinq buts pour un léger regain de confiance

Manquant à la fois de confiance mais surtout de constance, le Nigérian serait donc victime de son manque d’implication. Ses qualités intrinsèques, il ne peut pas les avoir perdues du jour au lendemain. Il doit faire face à la concurrence de Tissoudali, de retour de blessure, mais aussi de Fofana voire de Hjulsager. Frustré par cette situation et par son mutisme offensif, Orban a toutefois retrouvé certaines sensations ces derniers temps. Il a marqué quatre buts en deux matchs de Conference League face aux Islandais de Breidablik. Il a aussi été décisif à Charleroi, peu de temps après sa montée au jeu.

Ce qui l’a incité à s’épancher auprès des journalistes venus récolter ses impressions : « J’ai traversé une période difficile. Le foot est fait de hauts et de bas. Si je marque, tout le monde est content. Si je n’y parviens pas, les critiques pleuvent et je joue moins. Mais pour retrouver le meilleur Gift, j’ai besoin d’enchaîner les matchs, de retrouver la confiance. Comment pourrait-ce être le cas en jouant 10 ou 15 minutes occasionnellement ? Un club ne peut pas détruire ma carrière. Je vais continuer à travailler. Si ça ne marche pas ici, ça marchera ailleurs. » 

Un transfert cet hiver ?

Aux dernières nouvelles, le club allemand de Francfort serait toujours intéressé par ses services et pourrait formuler une offre cet hiver. Toujours valorisé à 20 millions d’euros, le joueur a certainement perdu de la valeur. A Gand, on se souvient que l’ancien président Ivan De Witte avait un jour estimé la valeur marchande d’un autre Nigérian, Moses Simon, à 20 millions d’euros mais qu’il avait finalement dû le laisser filer à Levante contre à peine 3,5 millions d’euros…