Cyclo-cross : Pourquoi les Belges sont à la peine ?

Étonnant mais véridique : cela fait maintenant cinq manches que la Belgique n’a plus décroché une victoire lors d’une manche de la Coupe du Monde de cyclo-cross. À Namur, en décembre dernier, aucun drapeau noir-jaune-rouge ne flottait parmi les trois premiers, une première depuis Zolder en 2013. La même situation s’est répétée à Hulst. Quelles sont les raisons derrière cette absence de succès ?

UN OGRE QUI DEVORE TOUT SUR SON PASSAGE

L’explication numéro un se résume en quatre mots : Mathieu van der Poel. Depuis sa reprise, le Néerlandais conduit son bolide avec force et dextérité que nul autre ne peut égaler. Il en est actuellement à huit victoires en autant de cross disputés. La série risque de se poursuivre dans la mesure où son rival, Wout van Aert, doit se contenter d’un rôle de spectateur. Dans le camp du citoyen d’Herentals, il n’y a pas de panique. « Nous savons ce que nous faisons », affirme son entraineur Mathieu Heijboer. Son objectif se situe ailleurs. Il veut être absolument à son maximum pour les classiques flandriennes, son véritable juge de paix. Néanmoins, ce n’est pas le même Wout van Aert que l’an dernier dans les labourés.

Si les Belges doivent s’avouer vaincus lorsque Mathieu van der Poel est sur la ligne de départ, ils ne peuvent pas se permettre de se relâcher en son absence. Eli Iserbyt et compagnie se retrouvent  face à un autre adversaire de taille, Tom Pidcock. Le membre d’Ineos Grenadiers n’est peut-être pas à la hauteur du Néerlandais, mais il représente une menace sérieuse pour les Belges. Il l’a prouvé lors de la joute à Namur. Malheureusement, il ne participera pas à l’une des épreuves classiques du cyclo-cross, la manche X2O à Coxyde ce jeudi, pour cause de maladie.

UNE CONCURRENCE PLUS DENSE

La concurrence est plus féroce que l’année précédente. Pim Ronhaar et Joris Nieuwenhuis ont clairement franchi un cap. L’équipe de Sven Nys a pris l’ascendant sur Pauwels-Sauzen Bingoal, et Lars Van der Haar n’est plus isolé dans sa lutte contre la formation de Jurgen Mettepenningen. Pim Ronhaar atteint enfin la maturité. Après avoir remporté le titre Espoirs à Ostende en 2021, il a ajusté son style kamikaze, passant d’une attaque incessante à une approche plus stratégique, récoltant ainsi les fruits de sa patience, comme en témoigne sa victoire lors de la manche de Coupe du Monde à Maasmechelen.

Joris Nieuwenhuis émerge à 27 ans, dans sa deuxième carrière dans les labourés. Reconnaissable à sa grande barbe, cette force de la nature a retrouvé sa motivation après l’avoir perdue sur la route chez Team DSM. Ses succès à Val di Sole et sa deuxième place à Hulst attestent de sa régularité au plus haut niveau. Comme si cela ne suffisait pas, les Belges doivent également faire face à la révélation de la saison : Cameron Mason. Le Britannique de 23 ans a déjà décroché 13 Top 10 UCI. Doté d’une technique impressionnante, il semble destiné à s’installer durablement dans le subtop du cyclo-cross mondial.

NYS ET SWEECK DEÇOIVENT

Malgré la concurrence plus relevée, certains Belges ne répondent pas aux attentes. C’est le cas de Thibau Nys. Le fils de Sven a débuté la saison en force avec trois victoires, dont le mythique Koppenbergcross. Cependant, depuis lors, le coureur de Baloise Trek Lions est dans une impasse. Épuisé par la longue campagne sur route, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Sa sixième place au GP Sven Nys à Baal pourrait être un signe encourageant pour la fin de saison. Laurens Sweeck n’est pas en train de réaliser la campagne de sa vie non plus. Ses 14 Top 10 lui permettent de se consoler. Le membre de Crelan-Corendon subit les événements plutôt que de les provoquer. Une note positive, la progression positive d’Emiel Verstrynge est à signaler, bien que cela ne résolve pas les problèmes de moisson en Coupe du Monde.

Au prochain Championnat du Monde à Tabor (République tchèque), Mathieu van der Poel sera l’indiscutable favori au titre mondial. Tom Pidcock ne sera pas de la partie. La Belgique (sans Wout van Aert) n’aura aucune excuse si elle ne ramène aucun bout de métal chez les Elites. Le cauchemar de Munich 1997 (remporté par l’Italien Daniele Pontoni devant le Suisse Thomas Frischknecht et son compatriote Luca Bramati ) pourrait bien se répéter.

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