Depuis son émergence en 2009, le cyclo-cross de Namur s’est métamorphosé en un rendez-vous incontournable dans le calendrier cycliste. Les dévers, les pavés caressés par la route des canons, les descentes techniques, les raids abrupts : chaque note de ce symphonique parcours a contribué à tisser la renommée fulgurante de cette épreuve. Sur ce chemin qui se veut à la fois exigeant techniquement et brutal physiquement, seul un homme fort pourra émerger des affres du défi. La pluie de ces dernières semaines va rendre le circuit namurois encore plus éprouvant. La boue sera bien présente.
« Notre parcours a évolué et s’est embellit au fil des années. Il demeure spectaculaire, à la limite, mais sans jamais la franchir », confie avec sagesse l’ancien triple champion du monde, Erwin Vervecken, l’âme créative derrière ce tracé, agissant pour le compte de la société organisatrice Golazo. « Il sera donc, cette année encore, semblable à celui qui nous a envoûtés l’an passé. Nous préserverons, par exemple, la boucle tracée au niveau du Théâtre de Verdure. »
10.000 PERSONNES ATTENDUES
Une parenthèse enchantée s’était insérée en 2022 lors du Championnat d’Europe, avec une traversée magique du théâtre qui avait su conquérir les cœurs des coureurs. Elle permet d’éviter une descente trop abrupte tout en offrant une vue exceptionnelle, sans pour autant ajouter de nouvelles difficultés ou en retirer. » Le cyclo-cross de Namur, réputé pour sa complexité, demeure inchangé dans son charme éternel. « Nous ajustons toujours quelques détails, cherchant l’harmonie parfaite du parcours, tout en respectant les contraintes de ce site historique, des contours de la Citadelle, de la Division des parcs et forêts, mais aussi du Pavillon de Milan sur l’Esplanade, ainsi que des acteurs de l’Horeca », ajoute Erwin Vervecken.
La 15e édition de cette épreuve namuroise devrait attirer un public passionné, avec 10 000 admirateurs attendus ce dimanche. Un an après avoir orchestré le championnat d’Europe (17.000 spectacteurs sur trois jours), Namur s’affirme et rêve déjà d’accueillir le championnat du monde en 2030. Une première pour la Wallonie ! En cette année particulière des 200 ans de la Belgique, le projet audacieux de Belgian Cycling prend forme, prévoyant d’organiser le Championnat du Monde sur route, sur piste, et bien sûr, en cyclo-cross. Soyons clairs, l’UCI va octroyer les trois à la Belgique.
TOM PIDCOCK VOUDRA DOMPTER LES BOIS NAMUROIS
Parmi les coureurs confirmés qui s’aligneront dans les courses élites, Golazo a cité les noms de Tom Pidcock, bien connu aussi pour ses exploits sur la route (Strade Bianche 2023) et dont ce sera la course de reprise, Michael Vanthourenhout, champion d’Europe sacré à Namur l’an passé chez les hommes, et Lars Van der Haar, médaillé d’argent dans la même épreuve la saison dernière également. Le leader de la Coupe du Monde Eli Iserbyt prendra également au départ. Le sociétaire de Pauwels Sauzen-Bingoal a une belle avance sur la clique Baloise Trek Lions composée de Pim Ronhaar, Lars van der Haar et Joris Nieuwenhuis.
Pas de Wout van Aert, en stage en Espagne avec son équipe cycliste, ni de Mathieu van der Poel, les deux superstars de la discipline, ce week-end. Le Néerlandais vient toutefois de changer son programme et sera bien présent sur une course à Herentals ce samedi. De quoi espérer donc une présence surprise de dernière minute qui ravirait à coup sûr les organisateurs, mais aussi les spectateurs.
Lucinda Brand ou Ceylin del Carmen Alvarado sont annoncées chez les dames. Pourront-elles battre l’imbattable Fem Van Empel ? La Néerlandaise de 21 ans a remporté les neuf courses auxquelles elle a participé cette saison, dont les deux premières manches de la Coupe du monde à Waterloo (États-Unis) et à Maasmechelen, en octobre. A défaut de concurrence, la reine des labourés aura un parcours de cyclo-cross à la hauteur de son talent.
