Comment Miron Muslic a transformé le Cercle 

Même s’il est arrivé en Belgique sur la pointe des pieds, en 2021, Miron Muslic (41 ans) est en train de faire de l’excellente besogne à la tête du Cercle de Bruges. Né à Bihac, il a rejoint le Tyrol à 10 ans en raison de la guerre en Bosnie. Modeste attaquant, l’Autrichien s’est rapidement tourné vers une fonction d’entraîneur. Après avoir dirigé Floridsdorfer puis Ried, il a débarqué chez nous en qualité d’assistant de Dominik Thalhammer. Fin septembre 2022, il lui a succédé et a redressé l’équipe grâce à une vision résolument moderne et offensive. Il avait même qualifié le Cercle pour les Europe Playoffs après un 44 sur 75 en phase régulière. Au final, les Brugeois ont créé la surprise. Ils ont terminé la saison à une encourageante 6e place au classement de la Pro League. Derrière l’Antwerp, Genk, l’Union, Bruges et Gand, excusez du peu ! 

Un statut d’équipe-surprise à défendre            

Confirmé dans ses fonctions, Miron Muslic ne s’est pas arrêté en si bon chemin. A la tête d’une équipe méconnue mais talentueuse, il a su apposer sa griffe tactique sur son groupe. Désormais 7e à trois longueurs du 6e – l’Antwerp -, le 2e club de la Venise du Nord est plus ambitieux que jamais. Et il veut continuer à entretenir ce statut de club-surprise de l’élite. Auteur d’un excellent partage à Genk le week-end dernier (1-1), il s’en va défier un Standard malade à Sclessin, vendredi soir. Et certainement pas pour y faire de la figuration.  La cote en faveur du Cercle sur Ladbrokes.be est de 2.45.

Envie, engagement et capacités footballistiques 

Dans une interview récente accordée au ‘Het Laatste Nieuws’, l’Autrichien a expliqué une partie de ses préceptes. Qui, globalement, semblent bien acceptés par un groupe dont il se sent proche. « Chaque joueur sait chez nous ce qu’il doit faire dans n’importe situation, y explique le T1 du Cercle. Cette structure est notre fondement. Notre force principale. Nous construisons nos actions avec l’intensité la plus haute possible, avec beaucoup d’envie, d’engagement dans les duels mais aussi de capacités footballistiques. » 

Pérenniser le Cercle vers le haut de la Pro League 

Sur papier, cela parait simple. Miron Muslic est un entraîneur teigneux, passionné et ouvert au dialogue. S’il impose de grosses séances de travail à ses joueurs, ceux-ci le supportent assez bien. Et au vu de leurs résultats et de leur classement en JPL, la tactique et la méthode semblent payantes. Sera-t-elle pour autant suffisante afin de pour permettre au Cercle d’intégrer les Champions Playoffs ? Difficile à dire mais c’est l’objectif de Muslic : faire la nique aux traditionnels ‘grands’ de notre championnat. Bousculer l’ordre établi. Et pérenniser le Cercle aux abords des hautes sphères de la Pro League.  

« Le football du Cercle est le reflet de ma personnalité »

Dans cette interview-vérité, Muslic se raconte. « J’ai dû quitter en urgence mon pays avec ma famille parce que nos vies étaient en jeu, explique-t-il. En Autriche, j’étais toujours le réfugié, l’étranger. Et au début je ne parlais pas allemand. Ma seule manière de m’exprimer, c’était avec un ballon et mes pieds. Cela m’a appris à me battre pour moi-même. Je suis assez humble et gentil. Parce qu’en comparaison avec la guerre, le football n’est qu’un show. La manière dont le Cercle joue au football est en quelque sorte le reflet de ma personnalité. Travailler dur, ne jamais abandonner. Ce sont mes valeurs et celles de ce club. » 

« Une équipe offensive et sexy »

En matière de tactique, Miron Muslic a les idées assez claires. Il veut un football dominant, avec un pressing intense. « Quand j’ai repris l’équipe en main, j’ai dit aux joueurs que je voulais que l’équipe retrouve une mauvaise réputation. Que nos adversaires détestent nous affronter. Le Cercle doit être leur cauchemar. Pour ce faire, il faut une structure et de l’intensité. Notre défense est située en moyenne à 49 mètres de notre but. Avec cela, nous sommes à la 5e place en Europe, derrière Benfica, Feyenoord, Arsenal et le Bayern. Que de grandes équipes. Nous ne parquons pas le bus quand nous menons au score, au contraire. Nous sommes une équipe offensive et sexy. C’est pour cela que Kévin Denkey est le meilleur buteur (avec 16 buts) et que Ueda a marqué à 22 reprises la saison dernière… »