JPL : Quels joueurs pourraient être de futurs bons coachs ?

Il fut un temps où la question ne se posait – quasiment – pas. Pour devenir entraîneur au plus haut niveau, il fallait avoir soi-même été un bon joueur. Pourtant, avec son sens de la formule, le légendaire Arrigo Sacchi balaya cette conviction. « Je n’avais jamais réalisé que pour devenir jockey, il fallait d’abord avoir été un cheval », expliqua-t-il. Ceux qui lui avaient fait remarquer son absence de références en qualité de footballeur professionnel en restèrent bouche bée. Modeste défenseur sans envergure, il avait débuté à Rimini (D3 italienne) avant de grimper quatre à quatre les marches vers les sommets. Avec l’Italie (finale du Mondial 1994) et l’AC Milan (8 trophées, dont deux C1), excusez du peu !

Mourinho ou Mazzù, entraîneurs sans passé

Depuis quelques années, cette exception a tendance à devenir plus ‘normale’. Propulsé très jeune à la tête de Hoffenheim, Julien Nagelsmann a dirigé son premier match de Ligue des champions a seulement 31 ans. Sans passé de joueur, ce qui fut aussi le cas d’un autre Allemand de renom, Thomas Tuchel. Et que dire de José Mourinho, dont la première carrière s’était arrêtée avec l’équipe… réserve de Funchal ? En Belgique, aussi, cette tendance est bien présente depuis quelques temps.

Ce ne sont pas Emilio et Yannick Ferrera, Edward et Will Still ou même Felice Mazzù qui diront le contraire. Mais globalement, les entraîneurs restent souvent des anciens joueurs. Parce qu’ils ‘comprennent’ mieux le jeu. Parce qu’ils ont baigné dans le football professionnel et en connaissent forcément mieux les points positifs mais aussi négatifs. Mais aussi parce que, comme on l’entend souvent lorsqu’ils raccrochent les crampons, ils ne savent « faire que cela ». 

Qui sera la version 2.0 de Michel Preud’homme ?

Aujourd’hui, on peut se demander qui sera le futur Hein Vanhaezebrouck ? Le nouveau Philippe Clément ? Ou la version 2.0 de Michel Preud’homme ? Tous trois sont autant d’exemples d’entraîneurs qui, alors qu’ils jouaient encore, savaient déjà qu’ils allaient entraîner. Fin tacticiens, dotés d’une excellente capacité d’analyse, ils ont également appris à être de bon « people managers ». Toutes ces qualités, certains joueurs actuels semblent les posséder. En regardant les effectifs des 18 clubs de JPL et même un peu au-delà, nous en avons repéré certains qui feraient de bons entraîneurs.

Marcq a toutes les qualités requises

Le premier nom qui saute aux yeux est celui de Damien Marcq. Déjà habitué des plateaux télé, le défenseur français de Charleroi possède toutes les qualités requises pour ce métier. Il voit le jeu comme personne, est à la fois empathique et exigeant. Et il s’intéresse de près au football moderne. A 35 ans, alors qu’il vient d’être poussé vers la sortie par son club, il n’a jamais caché que la fonction le tentait. Lui aussi jugé indésirable à Charleroi, Adrien Trebel pourrait aussi se tourner vers ce type de fonction. Roquet sur un terrain, il possède une vision du jeu intéressante et une faculté naturelle à la partager à ses jeunes équipiers.

Alderweireld, Mignolet, Vertonghen : des ex Diables au vécu intéressant en JPL

En JPL, il y a aussi une catégorie de joueurs à part qui pourraient faire le job. Comme Vincent Kompany ou Steven Defour avant eux, Toby Alderweireld (Antwerp), Simon Migolet (Bruges) et Jan Vertonghen (Anderlecht) ont connu la génération dorée des Diables. Celle qui a tout bousculé sur son passage. Qui a engrangé pas mal d’expérience(s) dans des championnats majeurs. Tous trois ont les qualités tactiques nécessaires pour œuvrer au plus haut niveau. Mais en auront-ils seulement envie ? Nacer Chadli (Westerlo) voire Thorgan Hazard (Anderlecht) sont dans le même cas.

Des surprises de plus bas étages ?

Enfin, dans la catégorie des joueurs plus modestes, on a tout de même noté quelques candidats au poste de futur entraîneur. En JPL, les portiers de l’Union et du RWDM, Anthony Moris et Théo Defourny, font assurément partie de ceux-là. Tout comme le Gantois Julien De Sart, modèle de professionnalisme et de rigueur. Les Anderlechtois Mats Rits, pour son expérience, ou le plus jeune Théo Leoni, qui semble déjà avoir la maturité nécessaire pour parfaitement analyser les situations, se présentent comme des candidats sérieux. Enfin, si l’on descend d’un ou deux échelons, on peut citer Jelle Vossen ou Ruud Vormer, de Zulte-Waregem, mais aussi le Français Jérémy Perbet (KVC Winkel Sport).