Diego Simeone, le Guy Roux de l’Atlético Madrid

À bientôt 54 ans, Diego Simeone aura passé un tiers de sa vie dans la capitale espagnole, toujours chez les Colchoneros.

Le phénomène est assez extraordinaire. Joueur parmi les plus capés de l’équipe nationale d’Argentine (106 entre 1988 et 2002), Diego Simeone est indissociablement lié à l’Atlético Madrid. Lui qui possède aussi un passeport italien a joué cinq saisons pour le deuxième club de la capitale espagnole (de 1994 à 1997 et de 2003 à 2005). Mais, surtout, il occupe le poste d’entraîneur des Colchoneros depuis l’avant-veille de Noël 2011. Le 4 mars 2023, la réception du Séville FC en championnat est le 613e match dirigé par Simeone sur le banc de l’Atlético. Cela constitue un nouveau record de longévité au sein du club madrilène, le précédent ayant été détenu par Luis Aragonés. C’est d’ailleurs ce dernier qui, devenu son entraîneur au FC Séville, avait conseillé à Simeone de signer son premier contrat à l’Atlético. La plus belle histoire d’amour de LaLiga pouvait commencer.

Une longévité devenue rare au poste d’entraîneur en Liga. Surtout que les résultats probants obtenus par celui qui était surnommé El Cholo ont incité les dirigeants à prolonger l’aventure jusqu’en 2027… au moins.

Sa rage de vaincre insufflée à ses joueurs

Simeone joueur, c’était la rage de vaincre. Il se décrivait volontiers comme ayant le couteau entre les dents. Comme entraîneur, il réussira à insuffler à ses joueurs cette obstination à ne rien lâcher. La première saison, rattrapant une situation catastrophique laissée par son prédécesseur, il renforce la défense et se base sur des contre-attaques meurtrières. Et cela paie : de 17es, les Colchoneros terminent 7es de cette saison de Liga, avec à la clef un ticket pour la Ligue Europa… qu’ils remporteront la saison suivante face à l’Athletic Bilbao. En Liga, cette première saison complète de Simeone se solde par une cinquième place, à seulement deux points de la Ligue des Champions.

Dès 2013, les « petits » Madrilènes emmenés par Falcao se calfeutrent derrière Barcelone et le Real. La saison suivante sera de rêve. David Villa remplace Falcao, tandis qu’entre les perches s’installe un certain Thibaut Courtois. À leur image, tous les transferts de l’été sont au sommet de leur art. Le match nul et blanc de la dernière journée contre le Barça offre le titre à l’équipe de Diego Simeone. Elle atteindra la finale de la Ligue des Champions mais c’est finalement CR7 et ses équipiers qui rappelleront aux Colchoneros qu’ils ne font pas encore totalement la loi dans les rues de Madrid.

Deux Ligas en sept saisons

La saison 2020-2021 se couronnera d’une nouvelle Liga. Cette fois, côté belge, c’est Yannick Carrasco qui anime son flanc gauche et les conversations, surtout après son but offrant la victoire contre le Barça, la première depuis 2010.

Ce deuxième titre signifie pour tous : fini de rire ! Désormais, LaLiga sera une lutte à trois et non un duel Barça-Real. Mais les saisons suivantes sont moins enthousiasmantes, malgré l’arrivée ou le retour de quelques grands noms, à commencer par les Français Antoine Griezmann, le meilleur buteur du club, et Moussa Dembélé, puis du Diable rouge Axel Witsel en 2022. Cette saison avait très mal débuté, tant en Liga comme CL. Elle s’achèvera sur les chapeaux de roue, permettant une fois de plus à l’Atléti de terminer dans les échappements du Real, loin derrière un Barça intouchable.

Dans le tiercé de tête depuis 2013

C’est bien simple : depuis 2013, les Rouge et Blanc ont toujours terminé sur le podium national. Soit onze tiercés sur les quarante obtenus en 120 ans d’histoire. On y ajoutera une Coupe d’Espagne et deux supercoupes d’Espagne. Et sur la scène continentale, deux finales de Ligue des Champions, deux sacres en Europa League et deux en supercoupes de l’UEFA. Et comme Colchonero, sur le terrain, El Cholo avait réussi le doublé Liga-Copa d’España en 1996. Que ce soit comme joueur en Italie, avec l’Inter et la Lazio, ou comme entraîneur en Argentine (Estudiantes et River Plate), Simeone a aussi ramené des trophées.

Un futur « Rey Arthur » ?

Tacticien hors-pair, Simeone n’a pas dévié de la tactique mise en place à son arrivée : défense de fer et guerriers capables de cisailler les lignes adverses tout en travaillant pour le groupe. Un style de jeu dans lequel devrait se fondre assez facilement Arthur Vermeeren, la sensation anversoise de la saison dernière, arrivé cet hiver pour 18 millions d’euros. Simeone, qui ne tarit déjà pas d’éloges à son égard, et « Tonton » Axel Witsel se chargeront de tailler ce diamant brut.

Et si Girona n’était pas là comme agent perturbateur en deuxième place, la Liga 2023-2024 ressemblerait déjà aux précédentes.

Ce mardi soir, Diego Simeone retrouve l’un de ses anciens amours, l’Inter de Milan, en 8e de finale de Ligue des Champions. Va-t-il lui jouer au mauvais tour ? Vivez l’excitation de ce match avec Ladbrokes.be.