C’est sans doute le secteur du jeu où la Belgique possède le plus de profondeur pour le moment. Avec tous les flans offensifs qu’il a à disposition, Domenico Tedesco va devoir trancher. Lukebakio, Doku, Carrasco, Trossard, Bakayako, Trossard… Le sélectionneur a l’embarras du choix.
Au lendemain de l’élimination du Mondial au Qatar, les motifs d’espoir pour la génération à venir n’étaient pas si nombreux que cela. Orpheline d’un Hazard qui avait à lui seul attirer toute l’attention sur son flanc, la Belgique allait devoir se réinventer offensivement. Autour de Romelu Lukaku, plus que jamais taulier de cette attaque, les solutions étaient nombreuses. Les certitudes un peu moins. Quelques mois après, force est de constater que plusieurs éléments ont finalement apporté les garanties nécessaires. Le choix devient cornélien et fera forcément des déçus sur la route vers l’Euro. Tour d’horizon des différents ailiers qui devront alimenter Big Rom l’été prochain.
Yannick Carrasco : la quasi-certitude
Dans le football plus que nulle part ailleurs, il y a des signes qui ne trompent pas. Capitaine des Belges face à la Serbie, Yannick Carrasco est appelé à devenir un des tauliers de cette génération. Son but précoce en atteste, le joueur est bien déterminé à guider les siens. Longtemps habitué à travailler défensivement sous les ordres de Roberto Martinez, l’ancien Madrilène jouit de davantage de libertés offensives depuis. Son expérience parle aussi pour lui, le championnat dans lequel il évolue moins. Exilé en Arabie saoudite, Carrasco devra conserver la forme et un niveau de jeu suffisant pour continuer à s’assurer une place de titulaire presque acquise.
Jérémy Doku et Dodi Lukebakio : à deux pour l’autre place ?
Parmi les nouvelles têtes qui s’affirment sur les ailes des Diables, Lukebakio et Doku semblent être les deux qui amènent le plus de certitudes. En équipe nationale, l’avantage est peut-être même donné au premier. Plus inspiré, le joueur de Séville s’est déjà montré cinq fois décisif depuis l’intronisation de Tedesco. Doku n’a lui délivré « que » deux passes décisives. Vrai flanc droit, Lukebakio a l’avantage également de voir son concurrent plus à l’aise sur l’autre aile.
Un couloir occupé par Carrasco. Reste à voir si la véritable « Doku mania » n’emportera pas tout sur son passage. Impressionnant avec Manchester City, le petit format est déjà la coqueluche des supporters Outre-Manche. L’ancien Rennais est également un des meilleurs dribbleurs d’Europe. S’en priver, c’est perdre la possibilité de transpercer des défenses sur un seul geste technique. Et ça, les Diables en auront peut-être bien besoin.
Johan Bakayoko et Leandro Trossard : un peu derrière dans la hiérarchie
Voir le nom de Trossard si pas dans les éventuels choix peut paraître étonnant. L’attaquant d’Arsenal est en effet un des joueurs belges qui a le plus confirmé son talent sur la dernière année. Enfin, surtout en club. Avec les Belges, il a rarement saisi l’opportunité de s’illustrer lorsqu’il était lancé comme titulaire. Sa polyvalence le dessert également. S’il peut évoluer sur une aile, le Gunner peut aussi jouer en tant que milieu offensif ou comme deuxième attaquant selon l’animation. Difficile donc de l’imaginer arpenter un flanc sur le long terme. Un exercice que Johan Bakayoko apprécie particulièrement et réussit plutôt bien au PSV. Le plus jeune des cinq prétendants semble néanmoins amener moins de garanties que ses concurrents. Moins expérimenté que Carrasco, moins bon dribbleur que Doku et moins bon passeur que Lukebakio, Bakayoko devra espérer des défections pour endosser le rôle de titulaire.
Au moins cinq joueurs pour deux postes, les déçus seront donc nombreux. Cette densité devrait néanmoins apporter une saine émulation. Profitable à toute une nation à l’Euro ? Réponse dans les prochains mois.
