Van der Poel ou Philipsen : Qui réalisera le doublé sur un Monument à Paris-Roubaix ?

Les deux coureurs de chez Alpecin ont remporté les deux premiers Monuments de la saison. À Roubaix, ils seront une nouvelle fois favoris. Nombreux sont ceux qui espèrent les devancer sur le vélodrome.

En 2023, les suiveurs s’étaient habitués à la suprématie Visma sur les Grands Tours. Cette année, c’est celle d’Alpecin sur les Monuments qui impressionne. Mis sur du velours par le travail de VDP, Philipsen avait parfaitement conclu sur Milan Sanremo mi-mars. La semaine dernière, le sprinteur n’a pas eu à rendre la pareille. Van der Poel a quasi tout fait seul en fin de course pour s’offrir le Tour des Flandres. Un partout balle au centre donc. Et la prochaine classique pourrait bien leur sourire à nouveau.

Van der Poel pour dynamiter, Philipsen pour suivre

Pour autant que les deux coureurs puissent jouer leur carte individuelle, le plan semble clair. Plus véloce sur les pavés, le champion du monde sera probablement à l’initiative des mouvements de course. Reste à voir qui pourra le suivre. Sans véritable dénivelé, le petit-fils de Raymond Poulidor aura certainement plus de mal à se défaire de certains adversaires. À l’inverse, difficile également de l’imaginer la roue de ses concurrents.

Son coéquipier Jasper Philipsen a sans doute une autre idée en tête. Parmi les meilleurs sprinteurs du monde, le Belge voudra juste arriver dans le groupe qui se joue la victoire sur le vélodrome. Déjà deuxième l’an dernier, le maillot vert du Tour de France 2023 sait y faire. Charge à lui de s’assurer qu’aucun autre profil rapide n’a su accrocher son porte-bagages.

Mads Pedersen, le principal concurrent d’Alpecin

La principale menace pour le binôme de chez Alpecin devrait être danoise. Leader d’une équipe Lidl-Trek en forme faute d’être au complet, Mads Pedersen aura des ambitions. S’il avait chuté lors d’À Travers la Flandres, l’ancien champion du monde a rassuré sur le Ronde. Il a néanmoins lancé les hostilités trop tôt pour finalement terminer loin du vainqueur. À Roubaix, il devrait trouver un terrain de jeu qui lui convient mieux. Du moins, sur papier. En six participations, il n’a accroché le top 10 qu’à une seule reprise : l’an dernier. Sur une course qui pardonne peu les efforts inutiles, Pedersen devra choisir ses moments avec parcimonie.

Ganna, Tarling, Kung, Politt pour faire parler leur puissance sur les pavés

S’il y a bien une classique où les coureurs puissants peuvent s’exprimer, c’est Paris-Roubaix. Les pavés imposent d’accélérer assis sur le vélo. Ce que les adeptes de l’effort en solitaire apprécient particulièrement. S’il n’a plus participé à aucune course depuis Milan-Sanremo, Filippo Ganna avait pointé l’Enfer du Nord comme un de ses objectifs. Lorsque l’Italien vise quelque chose, il en est souvent très proche. D’autant plus qu’il pourra compter sur Joshua Tarling un autre rouleur. S’ils venaient à se relayer, beaucoup de monde seraient bien occupés dans leurs roues.

Stefan Kung a couru davantage de classiques. Sans pour autant y connaître un grand succès. Souvent en vue, il a pioché dans les moments importants. Troisième en 2022 et cinquième l’an dernier, le Suisse retrouve son terrain de jeu. Un peu comme Nils Politt. Dauphin de Philippe Gilbert en 2019, on imaginait l’Allemand devenir un outsider récurrent à Roubaix. Depuis, il n’a pourtant plus jamais pesé sur la course. Très en vue dans un collectif UAE qui a évolué sans Pogacar la plupart du temps, le solide coureur pourrait revenir sur le devant de la scène.

Enfin parmi les outsiders, gare également à la structure Visma. Les abeilles récupèrent Christophe Laporte et pourront compter sur Van Baarle, Benoot et Jorgenson.

Rex ou Merlier pour la Belgique ?

Outre Philipsen, notre plat pays comptera sur Laurenz Rex et Tim Merlier. Le premier réalise un printemps surprenant tandis que le second a dominé Philipsen sur l’Escaut mercredi. Formé dans les labourés, Merlier ne sera sans doute pas le premier à lâcher. Et s’il venait à être parmi les derniers, Alpecin devra s’inquiéter.

Le conseil prono osé

Personne n’en parle mais s’il est là c’est qu’il est un minimum en forme. Un coureur de la trempe de Christophe Laporte se joue lorsqu’il est coté à 34.