Les fléchettes sont à la mode chez nous et au Royaume-Uni. Et ailleurs ?
Jeu de café par excellence, les fléchettes ou Darts ont pris leurs quartiers dans des salles de plus en plus grande capacité pour accueillir les foules de supporters.
L’engouement pour les tournois de fléchettes, en 2024, a pris une proportion énorme auprès du grand public. Dans les années 80, il a fallu attendre l’arrivée de la BBC en Belgique pour voir ce sport de café prendre de l’ampleur. La National and Brussels Darts Federation (NBDF) fut créée en février 1982, dont le seul membre fondateur restant est l’actuel président, Luc Vanhaegendoren. Actuellement, 42 équipes réparties en trois divisions disputent ses interclubs.
Au début de la diffusion des tournois anglais, l’ambiance de café était bien présente, avec des joueurs qui semblaient de plus en plus précis au fil des bières qu’ils ingurgitaient. Mais la professionnalisation et la respectabilité sont passées par là et désormais, tous les joueurs sont à l’eau, d’autant plus importante à boire que les vastes salles où s’agglutinent les supporters, ainsi que la tension ambiante, rendent l’atmosphère très sèche. Désormais, Sky Sports ou ITV4 diffusent les rendez-vous les plus importants, sans oublier RTL Play, pour la Belgique.
On l’a déjà vu précédemment, des Belges performent au plus haut niveau, principalement du côté néerlandophone. Ainsi, en décembre dernier, Andy “The Beast” Baetens a remporté la finale de la Coupe du monde WDF de fléchettes, devenant ainsi le premier Belge champion du monde. Comme la plupart des joueurs du circuit WDF (World Darts Federation), cet Alostois n’est pas un professionnel. On reviendra sur nos pros plus tard…
La part du lion à l’Angleterre
C’est évidemment du côté du Royaume-Uni qu’on retrouve le contingent le plus important de cracks de la discipline. Pendant près de vingt ans, la terreur se nommait Phil Taylor. Jusqu’en 2013, l’Anglais semblait sur une autre planète. Aux championnats du monde de 2024, en janvier, sa bouille rondouillarde était encore là, à 63 ans. Aujourd’hui, avec Luc Humphries, l’Angleterre tient peut-être son nouveau Phil Taylor. En tout cas, en 2023, « Cool Hand Luke », 29 ans, s’est montré le meilleur sur plusieurs compétitions comme le World Grand Prix, le Grand Slam of Darts et les Players Championship Finals sans oublier les championnats du monde où il a pris le meilleur sur Luke Littler en finale. Ce dernier représente l’avenir de la discipline et en sera sans doute son porte-drapeau, car beaucoup plus charismatique que le plus discret Humphries.
Mais Littler, malgré sa finale mondiale, est loin d’encore émarger à l’élite de la discipline. Au dernier classement mondial, il n’apparaît qu’au 25e rang. Si on ne prend que les Anglais, il n’est que 13e. C’est dire aussi si les fléchettes restent ultrapopulaires de Douvres et Plymouth à Newcastle. Dans le top 10, outre Humphries, premier, on trouve encore Michael Smith (3e), Nathan Aspinall (4e), Rob Cross (6e) et Dave Chisnall (7e). Price Gerwyn (5e) pour le pays de Galles, et Peter Wright (8e) l’homme à la crête écossais, complètent la domination britannique sur la discipline.
Trop britanniques, les darts ? Il y a bien le Nord-Irlandais Josh Rock, 19e mondial. Mais pour trouver trace d’un citoyen de la République d’Irlande, il faut chercher aux alentours de la 50e place, avec William O’Connor (46e) et le jeune et prometteur Keane Barry (22 ans, 49e).
Trois pays européens dont la Belgique bien représentés
On arrive ensuite sur le continent où trois pays tirent leur épingle du jeu : les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne. Tête de file batave, Michael van Gerwen est le numéro deux mondial. À 35 ans, le natif de Boxtel s’est forgé le plus beau palmarès des fléchettes (hors celui de l’extraterrestre Phil Taylor bien sûr), avec notamment trois titres mondiaux (2014, 2017 et 2019). Avec Danny Noppert (12e mondial) et Dirk van Duijvenbode (15e) ce trio de jeunes trentenaires porte haut les couleurs de la maison d’Orange. À 57 ans, Raymond van Barneveld actuellement 30e mondial, occupa un temps la première place, avec quatre titres mondiaux en prime (1998, 1999, 2003, 2005).
Les Belges sont proches des Néerlandais. Dimitri Van den Bergh, 9e mondial, est l’actuel fer de lance professionnel. À 29 ans, le droitier trudonnaire a déjà réalisé plusieurs belles performances, comme une demi-finale mondiale en 2023 ou des succès au British Open 2024 ou au Mondial de Matchplay 2020. Kim Huybrechts est l’actuel n°2 belge et 33e mondial. Surnommé l’Ouragan, il a connu sa meilleure période au mitan des années 2010.
Il a aussi formé une paire avec son frère de 20 ans son aîné Ronny, toujours classé (86e mondial). À 28 ans, Mike De Decker est pour sa part 40e mondial. Il cherche encore son premier grand coup d’éclat dans un tournoi majeur, lui qui est en général sorti en 16es de finale. On mentionnera encore la présence de Robbie Knops en 89e position. Il a obtenu le droit de disputer le circuit PDC après avoir décroché une wild card le dernier jour de la PDC Q-School.
Quant à l’Allemagne, il faut déjà regarder aux 22e et 24e places mondiales pour trouver trace de ses représentants : Martin Schindler et Gabriel Clemens. À 27 ans, le premier cité vient de remporter à Riesa l’International Darts Open 2024, le troisième des treize événements du PDC European Tour du PDC Pro Tour 2024.
Encore très – trop ? – britannique
La dernière nationalité représentée dans le top 20 est l’Australie, grâce à Damon Heta. Son meilleur résultat remonte au dernier Ladbrokes Open du Royaume-Uni, avec une demi-finale perdue contre Dimitri Van den Bergh, 11-6.
Quant aux autres nations représentées dans le top 100 mondial, il en est peu et souvent avec un seul joueur : Pologne, Portugal, Lettonie, Autriche, Canada, République Tchèque, Philippines, États-Unis et France, avec Thibault Trico, 98e mondial.
Au dernier classement mondial, arrêté au 29 avril, 51 joueurs britanniques figurent dans le top 100.