Coaché par Vertonghen, Zeno Debast doit désormais prendre exemple sur Kompany

A l’image de Vincent Kompany, Zeno Debast a été formé à Neerpede avant de se révéler en équipe première du RSCA en défense centrale. Le jeune Diable rouge, en partance pour le Sporting Portugal, peut-il toutefois rêver d’une aussi belle carrière que « Vince the Prince » ?

Zeno Debast (20 ans) a-t-il le potentiel pour devenir un nouveau Vincent Kompany ? Ou, à tout le moins, un grand défenseur à l’échelon international ? Il est évidemment bien trop tôt pour répondre à cette question. Une chose est certaine : la marge de progression du jeune Hallois reste très importante.

Debast a déjà fait d’énormes progrès depuis ses débuts en équipe première d’Anderlecht, il y a deux ans et demi. Et il a encore franchi un palier ces deux dernières saisons, grâce notamment au précieux coaching de Jan Vertonghen. Il a profité pleinement de l’expérience et des conseils de « Sterke Jan ». Un peu comme Kompany avait bénéficié de l’encadrement de Hannu Tihinen à ses débuts au parc Astrid il y a vingt ans.

Aussi précoce que Vince

Zeno Debast signa son premier contrat mauve à 16 ans à peine, soit un an plus tôt que Vincent Kompany. A l’image de « Vince the Prince », il n’avait que 17 ans lorsqu’il fêta ses débuts professionnels en tant que défenseur central.

Les similitudes ne s’arrêtent pas là puisque Debast fut lui aussi formé dans le cœur du jeu, où il brilla durant toute sa jeunesse. A tel point que la même question qui se posait pour l’actuel entraineur du Bayern Munich revint régulièrement ces dernières années : pourquoi ne pas aligner le jeune Zeno comme milieu défensif, où ses qualités techniques feraient encore davantage merveille ?

« C’est en défense centrale qu’il aura le plus de chances de faire une grande carrière », assurent les spécialistes. Une aussi grande carrière que l’ancien n°4 le plus célèbre de l’histoire du football belge ?  Zeno Debast s’apprête en tout cas  à passer deux tests de dimension dans les prochaines semaines. Le premier aura lieu à l’Euro avec les Diables Rouges. Le deuxième arrivera tout juste derrière, puisque son transfert au Sporting Portugal ne devrait pas tarder à être officialisé. Un transfert qui rapporterait quelque 20 millions à Anderlecht, bonus compris. Comparaison n’est pas raison, mais on rappellera que le passage de Vincent Kompany à Hambourg au même âge avait offert 10 millions au RSCA. Un transfert record, pour l’époque, aux normes belges.

Le plus dur est à venir

Debast poursuivra-t-il son ascension au Portugal ou connaitra-t-il des moments plus compliqués qui l’aideront à grandir ? Sebastiaan Bornauw, un autre défenseur ayant quitté le parc Astrid fort jeune, n’a pas eu tous les jours facile à Cologne et à Wolfsburg. Même Vincent Kompany, malgré ses deux titres de champion de Belgique et son Soulier d’or 2004, a souffert à Hambourg. Et ensuite lors de ses débuts à Manchester City, Mark Hughes lui préférant Kolo Touré et Lescott lors de sa deuxième saison chez les Blues. Premier Belge à remporter la Cup avant de gagner la Premier League à quatre reprises, Kompany dut attendre l’arrivée de Roberto Mancini pour vraiment s’épanouir outre-Manche.  

Dès lors, à quoi doit s’attendre Zeno Debast dans un championnat plus huppé où les attentes seront forcément beaucoup plus élevées ? Lors du dernier titre du RSCA en 2017, Debast vivait sa première saison à onze contre onze et brillait comme n°8 et n°10. Ce n’est qu’au fil du temps que sa morphologie l’a naturellement reconverti en défenseur central plein d’audace et de qualités techniques. « C’est en U15 que je l’ai fait reculer en défense car j’estimais qu’il n’était pas assez rapide pour évoluer dans le triangle du milieu, se souvient Benoit Haegeman. Il faut dire qu’à l’époque, un certain Roméo Lavia s’imposait dans le cœur du jeu. Zeno a directement brillé dans l’axe de la défense et ce n’est pas un hasard si nous avons remporté la fameuse KDB Cup lors de cette saison 2017-18 ».

« Pas besoin de tacler »

« Il y a deux ans, je n’avais encore jamais taclé de ma vie », nous avouait Zeno Debast en juillet 2022, lors de sa première interview. « Avec ses qualités, pas besoin de tacler », sourit-on à Neerpede, où l’ancien directeur Jean Kindermans a très longtemps montré aux jeunes du centre de formation anderlechtois les images des vrais grands débuts de Debast. C’était à l’Antwerp, le 23 mai 2021, lorsque Vincent Kompany l’avait lancé dans la bagarre des play-offs face à Dieumerci Mbokani. C’était à la suite de l’exclusion de Miazga dès le quart d’heure. Le sens de l’anticipation du natif de Hal avait directement fait merveille.

A 20 ans à peine, Zeno Debast reste naturellement perfectible à différents niveaux. Il n’est pas à l’abri d’une erreur défensive et il devra s’accrocher, cet été en Allemagne, pour répondre aux attentes de Tedesco et de toute la Belgique. Un peu à l’image de ce que faisait… Kompany à ses débuts, il a parfois tendance à prendre trop de risques. Mais ses transversales font régulièrement mouche. Cela fit souvent de lui le premier meneur de jeu des Mauves lorsque la défense était mise sous pression.

Place à la Ligue des Champions

Au Portugal, Debast est attendu par le coach Ruben Amorim, en passe de voir filer son défenseur central Ousmane Diomandé vers la Premier League. Après l’Euro, le jeune Diable rouge découvrira avec le club portugais ni plus ni moins que la Ligue des champions. Une étape de plus, dans son évolution qui est loin d’être terminée mais qui n’en est pas moins impressionnante à son âge. 

« Chapeau pour son parcours, mais il doit devenir plus décisif », estimait récemment Raf’, un papa grâce auquel le jeune Anderlechtois a toujours gardé les pieds sur terre. Durant ces play-offs, il n’a même pas dû insister pour que le fiston laisse son gsm de côté et se coupe de pratiquement tous les réseaux sociaux. Les traditions, par contre, sont restées en dépit du départ de l’enfant prodige dans un appartement de Waterloo. En particulier le spaghetti bolognaise partagé en famille à chaque veille de match.

Le n°56 des Mauves, auteur de 96 matchs toutes compétitions confondues avec le RSCA, en a bavé pour que la sauce prenne depuis ses débuts en équipe première, il y a trois ans. Contrairement aux Grün, Babayaro, Demol, Scifo, Kompany, Vanden Borre, Lukaku, Tielemans, Praet ou Dendoncker avant lui, c’est dans un Sporting aux abois et dépourvu de cadres expérimentés qu’il a dû trouver ses marques durant des mois. Il n’avait qu’une idée en tête: clore le chapitre de 14 saisons mauves par un 35e titre. On comprend pourquoi son émotion était aussi vive, lors du Topper ayant mis fin aux illusions anderlechtoises. Zeno était inconsolable, comme il y a un an après la défaite contre Malines (2-3) synonyme d’élimination des… play-offs 2.

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