Présentation du Tour de France 2024 : Pogacar grand favori ?

James Odvart 24 juin 2024

Le Tour de France 2024 s’élance ce samedi de Florence. Qui pour empêcher Tadej Pogacar de réaliser le doublé Giro/Tour ? Jonas Vingegaard peut-il vraiment être une menace ? La concurrence émanera-t-elle de sa propre équipe ? Et qu’en est-il des cyclistes belges ? Ladbrokes News préface cette 111e édition.

Le parcours

Côtés chiffres, le Tour de France 2024 c’est un total de 3.492 kilomètres, 7 étapes de montagne avec 4 arrivées en altitude, 2 chronos individuels, 32 kilomètres de chemins blancs, 52.000 mètres de dénivelé positif, 4 massifs à grimper, 4 arrivées en altitude, et 12 villes étapes inédites. Avec 2.802 mètres d’altitude la Bonette est le toit du Tour 2024.

Le tracé du Tour de France 2024 est remarquablement équilibré et promet d’être exigeant du début à la fin. La première journée en Émilie-Romagne et en Toscane pourrait déjà réserver des surprises. Dès le quatrième jour de course, la haute montagne sera au programme, avec une étape présentant un dénivelé exceptionnellement élevé, notamment avec l’ascension du col du Galibier. Jamais une étape n’avait proposé un tel défi si tôt dans la compétition.

L’étape des chemins blancs autour de Troyes lors de la 9e étape sera un tournant crucial, tout comme le contre-la-montre de la 7e étape entre Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin. Les deux dernières étapes alpines, en particulier la 19e étape avec une arrivée à Isola 2000 et l’ascension du col de la Lombarde, constituent sans doute les moments les plus ardus de cette Grande Boucle.

La dernière étape ne sera pas une promenade de santé en région parisienne. Le contre-la-montre de plus de 30 kilomètres entre Monaco et Nice pourrait offrir une superbe apothéose, à condition que le suspense perdure jusqu’à ce point.

Tadej Pogacar a-t-il déjà course gagnée ?

Sa domination au Tour d’Italie a été si écrasante qu’il est légitime de se poser la question (il est donné à 1.35). Le Slovène n’a jamais semblé devoir puiser dans ses ressources. De surcroît, l’équipe qui l’entoure se révèle encore plus solide pour le soutenir en montagne : Juan Ayuso, Adam Yates et Joao Almeida seraient des leaders incontestés dans n’importe quelle autre formation. Reste à voir comment il enchaînera les deux Grands Tours. De plus, son principal rival, Jonas Vingegaard, aborde la course sans rythme dans les jambes.

Le Danois revient de blessure après une grave chute au Tour du Pays Basque. Toutefois, le coureur de Visma-Lease a été son bourreau lors des deux dernières éditions. Néanmoins, dans le camp néerlandais, la prudence est de mise. Son coéquipier Tiesj Benoot déclarait à Het Laatste Nieuws : “Personne dans l’équipe n’oserait parier sur la victoire de Jonas.” Cependant, il semble improbable que l’équipe jaune et noire faiblisse complètement. La formation s’est entraînée en altitude ces dernières semaines et a l’habitude de revenir en forme. Cette stratégie, si efficace sur les classiques, peut-elle également porter ses fruits sur le Tour de France ? Il faut l’espérer pour maintenir l’intérêt du suspense.

Les autres concurrents

Primoz Roglic s’annonce comme un prétendant sérieux au podium. Il a remporté de justesse le Critérium du Dauphiné. Le leader de la Bora-Hansgrohe pourra compter sur le soutien de Jay Hindley et Alexander Vlasov. Cependant, il n’a jamais semblé surclasser la concurrence de manière décisive, ce qui est nécessaire pour aspirer à la victoire au Tour de France. Son punch reste intact, promettant (espérons-le) des confrontations palpitantes avec Tadej Pogacar lors des arrivées en altitude.

Remco Evenepoel pourrait bien être l’inconnue de ce Tour de France. Les deux contre-la-montre devraient lui permettre de prendre l’avantage sur ses adversaires. Toutefois, son niveau en montagne demeure incertain. A-t-il réussi à combler les lacunes observées lors du Critérium du Dauphiné ? Son récent refroidissement n’est pas de bon augure non plus. Mikel Landa sera présent pour l’assister, dans la mesure où le Belge reste en lice pour le classement général.

L’équipe Ineos Grenadiers affiche une composition redoutable avec Carlos Rodriguez, Egan Bernal, sans oublier Tom Pidcock et Geraint Thomas. L’objectif est clairement de placer l’un de ces quatre coureurs sur le podium. Le Belge Laurens De Plus sera un précieux lieutenant. Avec un tel plateau, il sera difficile de se faire une place dans le Top 10 pour des coureurs comme Enric Mas, Richard Carapaz, David Gaudu, Felix Gall et Simon Yates.

Jasper Philipsen, candidat à sa propre succession pour le vert

Jasper Philipsen s’impose comme le favori dans la course au maillot vert. En l’absence de Tim Merlier et de Jonathan Milan, le coureur d’Alpecin-Deceuninck semble avoir une longueur d’avance sur ses concurrents. Bien qu’il soit pratiquement certain qu’il remportera au moins une étape, il n’est pas garanti qu’il accumule les victoires comme l’année précédente. Il pourra toujours compter sur l’incomparable Mathieu Van der Poel, qui a prouvé être un remarquable poisson-pilote. Néanmoins, la domination du Limbourgeois est moins évidente, comme en témoigne sa défaite face à Arnaud De Lie lors du Championnat de Belgique. Le Taureau de Lescheret a ainsi pris une magnifique revanche sportive après une campagne de classiques décevante. Il pourrait bien devenir l’une des attractions des sprints, même si, en l’absence de Jasper De Buyst, l’équipe Lotto-Dstny aura des difficultés à lui offrir un véritable train.

Dylan Groenewegen a-t-il encore la vitesse nécessaire pour rivaliser ? Sa victoire contre Olav Kooij dimanche au Championnat national semble l’indiquer. Sam Bennett est revenu à un bon niveau après sa démonstration aux Quatre Jours de Dunkerque. Intermarché-Wanty misera sur son duo Biniam Girmay – Gerben Thijssen. Les minces espoirs français reposeront sur Arnaud Démare et Bryan Coquard. Vu son niveau affiché cette saison, Fabio Jakobsen semble se diriger vers une nouvelle déconvenue sur ce Tour de France. Si c’est son objectif, Mads Pedersen pourrait être un rival de taille pour Jasper Philipsen. Le Danois franchit très bien les côtes et possède également une pointe de vitesse redoutable. Enfin, Mark Cavendish tentera de battre le record d’étapes d’Eddy Merckx (34). Cependant, au cours de cette première moitié de saison, il n’a jamais semblé en mesure d’y parvenir.