Sofiane Boufal, entre espérances et interrogations pour l’Union

L’ailier marocain a du talent et du métier à revendre. Mais il reste sur une saison compliquée en raison des blessures. Sofiane Boufal pourra-t-il être un vrai renfort pour les Bruxellois ?

Cet été, le mercato de l’Union saint-gilloise a une nouvelle fois été très agité. Et certainement, pour ne pas dire exclusivement, axé sur le secteur offensif. Pour pallier les départs de Cameron Puertas (Al Qadsiah), Gustaf Nilsson (Bruges) et Mohamed Amoura (Wolfsburg), le club bruxellois a d’abord recruté Mohammed Fuseini (Sturm Graz), Anan Khalaili (Maccabi Haifa), Anouar Ait El Hadj (Genk), Promise David (Kalju FC), Ousseynou Niang (Riga) ou encore Franjo Ivanovic (HNK Rijeka). Et puis, sur le fil, les dirigeants ont sorti un dernier atout inattendu de leur manche en faisant venir le Franco-Marocain Sofiane Boufal.  

Angers, là où tout a commencé

A la lecture de ce transfert de dernière minute, les questionnements surgissent. Bien sûr, personne ne remet en cause les qualités intrinsèques de Boufal, international marocain à 46 reprises (8 buts). Ni son expérience, qu’il a façonnée aux quatre coins du monde. Aujourd’hui âgé de 31 ans, l’ailier gauche est né à Paris. Gamin, il a déménagé dans un quartier sensible d’Angers. Frêle et chétif mais passionné par le football, il s’est accroché à ses rêves et, après avoir effectué sa formation dans le club local du SCO Angers, il y a effectué ses débuts professionnels en 2013. Alors que le club végétait alors en Ligue 2.

Demi-finaliste du Mondial 2022

Depuis lors, il n’a cessé de grandir et de rouler sa bosse. Il a surtout étalé ses qualités techniques au-dessus de la moyenne et sa vivacité. Avec le Maroc, son pays d’origine qu’il n’a eu aucun mal à privilégier, il a notamment disputé trois Coupes d’Afrique des Nations. Il était aussi partie prenante lors du formidable parcours des Lions de l’Atlas au Mondial 2022 au Qatar. A l’époque, ils avaient notamment battu la Belgique en poules avant de terminer à une incroyable 4e place. Ayant joué en Ligue 1 et 2 (Angers, Lille), en Liga (Celta Vigo), en Premier League (Southampton) ainsi qu’au Qatar (Al-Rayyan), Sofiane Boufal totalise aujourd’hui 300 matchs professionnels à son compteur.

Dans quel état physique et mental se trouve-t-il ?

Le problème, si c’en est un, c’est qu’il ne rentre pas forcément dans les critères habituels de recrutement de la direction saint-gilloise. Agé et ayant donc une valeur marchande assez faible pour une éventuelle revente, il reste surtout sur une saison noire. Ses datas ? Difficiles à évaluer ! L’an passé, il n’a en effet disputé que 6 rencontres (sur 31 possibles) et marqué un seul but avec son club qatari. Ayant longtemps souffert d’une blessure musculaire qui s’est réveillée à la veille d’un 8e de finale de Can face à l’Afrique du Sud, il a enchaîné les petits pépins.

Et il a donc passé plus de temps à l’infirmerie que sur les terrains. S’il s’est inévitablement enrichi au niveau financier, on peut donc se poser la question de savoir dans quel état physique et mental il se trouve aujourd’hui. A l’heure d’aborder un nouveau volet de sa carrière, la question n’est pas saugrenue. Elle est cruciale.

Des débuts prometteurs avant l’enfer de Sclessin

Dimanche passé, à l’Antwerp, Boufal a effectué ses premiers pas sous le maillot bruxellois. Comme il n’a disputé que trois minutes en fin de match, alors que le sort de l’Union était déjà scellé, on peut difficilement poser un jugement fiable sur son état de forme. Mais tout de suite, on l’a senti impliqué, directif, engagé. Ce vendredi soir, à Sclessin, il aura sans doute l’occasion d’augmenter quelque peu son temps de jeu. De trouver un peu de rythme dans un contexte ‘chaud’ comme il les apprécie. Durant sa carrière, Sofiane Boufal a démontré qu’il savait gérer la pression. Lorsqu’il fut recruté par Southampton, il avait coûté 19 millions d’euros, le 2e transfert le plus cher de l’histoire du club à ce moment derrière Sadio Mané. Sûr de ses qualités, parfois un peu trop, il va devoir se mettre aux services de ses équipiers à l’Union, où le collectif a toujours pris le pas sur les individualités. Aussi talentueuses soient-elles…