Le problème d’Anderlecht était-il le coach ou sera-t-il… le mercato de Jesper Fredberg ?

David Hubert est actuellement l’entraîneur intérimaire du RSC Anderlecht. On ignore encore qui le remplacera et succédera donc « vraiment » à Brian Riemer, licencié après la défaite contre Genk. Mais en quelques jours de travail, Hubert a répondu à une question : oui, c’était possible de faire mieux avec les moyens à la disposition de Riemer.

C’était l’axe de défense principal du coach danois et de ceux qui estimaient qu’il fallait le laisser travailler. Brian Riemer n’avait pas un noyau complet à sa disposition, devait faire avec de nombreux blessés et un mercato assez déséquilibré. Des points valides, mais qui n’expliquaient pas la passivité de Riemer dans le coaching, ainsi qu’un manque criant d’automatismes et de liant dans le jeu après un an et demi de travail. Des points qui ont fini par coûter sa place à Brian Riemer au Sporting d’Anderlecht, assez logiquement.

Mais Hubert n’est pas un magicien. Même s’il s’avérait après coup une sorte de nouveau Nicky Hayen ou Miron Muslic (des coachs qui n’avaient que très peu voire pas d’expérience avec une équipe A avant de devenir parmi les meilleurs de Jupiler Pro League), l’intérimaire d’Anderlecht risque fort lui aussi de se heurter aux limites réelles de son groupe. Le plafond de verre sera peut-être plus haut que sous Riemer, mais Anderlecht n’a pas toutes les armes à sa disposition pour autant.

Peu d’armes offensives pour Hubert et son successeur

La blessure de Francis Amuzu ce mercredi contre Ferencvaros a encore accentué ce constat : malgré l’arrivée de Samuel Edozie, Anderlecht est léger sur les flancs. Nilson Angulo s’avère semaine après semaine trop léger pour ce niveau ; Anders Dreyer a un profil bien différent de celui des autres ailiers et David Hubert pourrait lui préférer des joueurs prenant plus la profondeur. Brian Riemer était fan de son compatriote ; rien ne dit que son « vrai » successeur le sera autant.

Un cran plus bas, on le sait, Jesper Fredberg a essayé jusqu’au bout de trouver un renfort créatif supplémentaire dans l’entrejeu. En vain : Leander Dendoncker est venu équilibrer le milieu de terrain, et c’était nécessaire. Mais le n°10 tant attendu n’est pas arrivé. À trop rêver d’Eriksen, Fredberg a oublié ses plans B. Yari Verschaeren paraît reprendre du poil de la bête : peut-il assumer ce rôle seul ? On le sait inconstant… et fragile physiquement.

Enfin, il y a le cas de l’attaquant de pointe : Kasper Dolberg est actuellement le seul vrai 9 à niveau au RSC Anderlecht. Match après match, Luis Vazquez peine à montrer qu’il est une bonne pioche. On imagine difficilement Fredberg perdre foi en son buteur argentin, surtout vu le prix mis pour l’arracher à Boca Juniors (4,5 millions). Mais à court voire moyen terme, Vazquez n’est pas une doublure offrant les garanties suffisantes pour qu’une tournante, par exemple en Europe ou pour les « petits » matchs de championnat, ne signifie pas une sérieuse perte de qualité. Et Dolberg, international danois, risque de devoir assumer une charge de travail très élevée.

Zanka et Simic vont devoir prendre leurs marques

Derrière, on pensait que Jesper Fredberg avait « fait le job » pour remplacer Zeno Debast. Il fallait aussi anticiper concernant Jan Vertonghen, dont l’âge ne lui permet plus d’enchaîner les rencontres – le début de saison le prouve, puisque « Sterke Jan » est hors-service au moins jusqu’après la seconde trêve internationale. Jan-Carlo Simic a été la seule grosse dépense de l’été et son profil – jeune et talentueux – semblait correspondre aux attentes. Mathias « Zanka » Jorgensen devait quant à lui servir de substitut à Jan Vertonghen.

Le résultat est mitigé. Simic est un défenseur prometteur ; il ne sera pour autant jamais vraiment un Debast. Ses qualités sont bien différentes, ce qui modifie d’autant la construction du jeu de l’arrière (techniquement, le Croate est loin du Diable Rouge, par exemple). Zanka, lui, est à la peine dès qu’il se retrouve sous pression et sa relance est incomparable à celle, fantastique, de Vertonghen. Bref : Anderlecht a probablement gagné en rugosité et en puissance mais a d’autant perdu en finesse derrière. Et quand votre entrejeu manque de créativité, ça n’est évidemment pas l’idéal.

Bref : David Hubert pourra probablement obtenir de meilleurs résultats en quelques semaines que Brian Riemer en plusieurs mois, tant le Danois paraissait dépassé et, sur la fin, un peu perdu dans ses idées (ou celles de son directeur sportif). L’expérience du haut niveau et les idées tactiques claires de Hubert suffiront à changer, en surface,  un Anderlecht qui n’était nulle part. Mais entre nulle part et là où on veut aller, il y a tout un chemin. Et pour le parcourir, il faudra faire le bon choix de chauffeur… mais aussi, certainement, changer un peu l’équipage cet hiver.

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