Konstantinos Karetsas : pourquoi a-t-il choisi la Grèce ?

Konstantinos Karetsas a tranché. Le talentueux milieu de terrain de Genk a choisi de défendre les couleurs de l’équipe nationale grecque. La décision du footballeur, annoncée la semaine dernière sur son compte Instagram, a bousculé le microcosme du football belge, qui s’attendait à le voir endosser le maillot des Diables Rouges.

Certains le considéraient comme le successeur de Kevin De Bruyne. Il n’en sera rien : en optant pour la Grèce, Konstantinos Karetsas est appelé à prendre la relève de… Giorgos Karagounis. Si le choix du Limbourgeois de naissance peut surprendre, plusieurs raisons ont poussé ce diamant brut de la Jupiler Pro League à préférer la terre de ses ancêtres.

Une connexion profonde avec la Grèce

Karetsas a vu le jour le 19 novembre 2007, à Genk. Fils d’un ancien footballeur et d’une passionnée du Panathinaïkos, il a grandi dans un environnement où le football et la culture méditerranéenne faisaient partie intégrante de son quotidien. Il parle couramment la langue de Charisteas et est lui-même un fervent supporter du PAOK Salonique.

S’il n’avait pas trois ans lors du sacre de la Grèce à l’Euro 2004, cette victoire historique a profondément marqué et fédéré la diaspora grecque à travers le monde. Cet exploit, aussi improbable que retentissant, reste gravé dans l’histoire du pays et demeure encore aujourd’hui une immense fierté nationale.

Un long flirt avec les Diables Rouges

La Belgique n’est jamais restée insensible à l’élégant gaucher du KRC Genk. Depuis trois ans, Kosta Karetsas évolue avec les jeunes Diables Rouges. D’abord en U15, puis en U16 et U17, avant d’être convoqué pour la première fois avec les U21 en octobre dernier.

Si des discussions préliminaires ont eu lieu avec Vincent Mannaert à la mi-décembre, il semble que la fédération grecque avait déjà un coup d’avance. Pour le convaincre de rejoindre l’Ethniki Omada, le sélectionneur hellène Ivan Jovanovic s’est déplacé en Belgique, accompagné des ex-internationaux Vassilis Torosidis (101 sélections) et Dimitris Salpingidis (82 sélections, 13 buts). L’entraîneur du « Bateau Pirate » s’est donné toutes les chances d’attirer la pépite chez les Galanolefki. Karetsas aurait alors affirmé que son « cœur ne bat que pour la Grèce », selon des propos rapportés par Jovanovic au média sportif Gazetta. « Ma patrie me comble parfaitement. »

Un choix sportif critiqué

Plusieurs observateurs estiment que la sélection grecque représente une impasse sportive. « J’ai regardé ce que vaut l’équipe. Karetsas, si tu nous écoutes, ne vas pas là-bas ! », s’est exclamé Marc Delire dans l’émission Le Vestiaire, sur RTL TVI. Pourtant, si les Diables Rouges sont en pleine transition, une génération dorée grecque est en train d’émerger.

Des talents prometteurs comme Fotis Ioannidis (Panathinaïkos) et Christos Tzolis (FC Bruges), entre autres, démontrent que la Grèce a des arguments à faire valoir après des années de disette. Ce n’est sans doute pas un hasard si, à l’instar de Karetsas, d’autres binationaux comme Dimitris Rallis (gréco-néerlandais) et Christos Zafeiris (gréco-norvégien) ont eux aussi choisi l’Ethniki.

« Ce choix vient du cœur et n’a rien à voir avec de futures sélections », a assuré le joueur sur Instagram. Pourtant, force est de constater qu’en plus du cœur, la fédération hellène a su convaincre par son projet ambitieux. Absente des compétitions majeures depuis plus de dix ans, la Grèce peut désormais rêver d’un avenir plus radieux, avec l’objectif de retrouver la Coupe du Monde et l’Euro.

Patience et progression

Ce choix s’inscrit aussi dans la philosophie de l’entourage de Karetsas, qui a toujours su protéger son joyau des sirènes des grands clubs étrangers. Malgré les intérêts de l’Ajax, Dortmund ou encore Manchester City, le jeune milieu de terrain a toujours privilégié une progression linéaire et maîtrisée, sans brûler les étapes. Il a fait ses armes avec Jong Genk en Challenger Pro League, avant de découvrir la Jupiler League, cet été, avec l’équipe première.

Entre la grisaille natale et le ciel bleu de ses aïeux, Konstantinos Karetsas a fait un choix fort, personnel et assumé. Un choix singulier. Un choix nécessaire. Ou, comme le dit un antique proverbe grec : « Il n’y a pas de place pour deux pieds dans une même chaussure. »

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