Tour d’Espagne 2025 : Qui sont les favoris de la Vuelta ?
La Vuelta s’élance samedi de Turin pour trois semaines aussi chaudes au thermomètre qu’intenses sur la route. Le tenant du titre Primoz Roglic est absent, tout comme l’ogre Tadej Pogacar. Au milieu d’un plateau de grimpeurs particulièrement dense, Jonas Vingegaard semble taillé pour en profiter.
Pour la sixième fois de l’histoire, le Tour d’Espagne partira de l’étranger samedi, et plus précisément de Turin, en Italie. Si le premier maillot rouge est promis à un sprinteur, les cadors entreront vite en action, dès dimanche, avec une arrivée en haut d’une côte de deuxième catégorie. Le parcours sera classique pour une Vuelta avec dix arrivées jugées au sommet d’une difficulté répertoriée, pour le plus grand plaisir des grimpeurs et des puncheurs. Le contre-la-montre par équipes de la cinquième étape (20 km) apportera une petite touche de nouveauté, mais les écarts seront probablement limités. Jonas Vingegaard s’avance avec une grosse pancarte, en témoigne sa cote de 1,33 avant le Grand Départ.
Vingegaard, favori numéro 1 de cette Vuelta
Jonas Vingegaard débarque sans avoir couru depuis la fin du Tour de France. Et alors ? En l’absence de Tadej Pogacar, qui l’avait privé du maillot jaune sur le Dauphiné et sur le Tour, le Danois a une longueur d’avance sur la concurrence. Il n’a jamais remporté la Vuelta mais s’était classé deuxième en 2023, derrière son coéquipier Sepp Kuss, et sera entouré d’un collectif impressionnant : en plus de l’Américain, le double vainqueur du Tour pourra compter sur Matteo Jorgenson, Victor Campenaerts, Dylan van Baarle ou encore Wilco Kelderman.
L’autre armada du peloton, UAE Team Emirates, soutiendra Juan Ayuso et João Almeida. Les deux hommes cherchent à se racheter : l’Espagnol avait abandonné le Giro en mai. Le Portugais, lui, avait mis pied à terre dès la 9e étape du Tour. Conscients que briller est rare à l’ombre de Pogacar, ils visent tous les deux le podium. Ayuso avait terminé troisième en 2022, juste devant Almeida, quatrième. Il reste à déterminer lequel sera le plus fiable et régulier sur trois semaines.
Autres favoris de la Vuelta : Carapaz et Gall sous les projecteurs
En embuscade sur la liste des favoris de ce Tour d’Espagne 2025, des garçons comme Richard Carapaz. Tombé malade juste avant le Tour, l’Équatorien, troisième du Giro au printemps, aura un rôle majeur à jouer. Il est d’ailleurs habitué à briller en Espagne (2e en 2020, 4e en 2024, trois victoires d’étapes en 2022). Personne ne devra sous-estimer le leader de l’équipe EF, monté sur le podium de cinq Grands Tours depuis 2019. À domicile, Mikel Landa espère quant à lui se rattraper dans une année compliquée. Contraint de quitter le Giro sur chute dès le première étape, le Basque compte sept top 5 au général d’un Grand Tour. Sa condition physique reste cependant une incertitude à l’heure actuelle.
Autre coureur à suivre : Felix Gall, qui a choisi de doubler le Tour et la Vuelta, comme Vingegaard. Le grimpeur de Decathlon-AG2R, cinquième à Paris, trouvera un terrain montagneux à souhait, et sans trop de chrono (43 km au total), pour s’exprimer. Sur un autre schéma, Egan Bernal s’attaque au doublé Giro-Vuelta, qui lui avait réussi en 2021. Le Colombien, septième en Italie cette année, a ce qu’il faut pour jouer les premiers rôles. Peut-être pas pour la victoire, mais assurément le top 5, voire le podium.
Trois belles cartes pour l’Italie, moins d’attentes pour la France
Très régulier depuis le début de l’année, le Canadien Derek Gee peut espérer surfer sur sa quatrième place sur le Giro. Giulio Ciccone présente moins de références sur trois semaines puisqu’il n’a jamais fait mieux que 11e sur le Tour de France 2024. Cependant, sa cote de 14 n’est pas si éloignée de celle de Richard Carapaz (12,5). L’Italien est en forme (vainqueur de la Clasica San Sebastian et d’une étape du Tour de Burgos) et a déjà laissé entrevoir qu’il pouvait briller sur les Grands Tours, notamment sur le dernier Giro – septième du général avant de chuter et d’abandonner. Un peu plus de chance et il sera à n’en pas douter dans le match.
L’Italie pourra toujours se rattraper avec Antonio Tiberi, cinquième du Giro 2024, ou Giulio Pellizzari, prétendant au maillot blanc. La France sera moins armée : ses chances de briller au général reposeront sur le duo David Gaudu – Guillaume Martin-Guyonnet. Deux coureurs trop irréguliers cette année pour en faire des valeurs sûres. Gaudu est justement coté à 101 pour la victoire finale, derrière 14 autres coureurs. Une chose est sûre en matière de pronostics : la succession de Laurent Jalabert, dernier vainqueur français de la Vuelta (en 1995), attendra encore.
