Antwerp FC – USG, un duel au sommet entre deux prétendants atypiques

Cette fois, ça y est : la Pro League arrive dans le « money time », dans ce sprint final qui va désigner le champion de Belgique. A deux journées du terme, trois équipes peuvent encore en rêver. Tout d’abord, il y a le Racing Genk, longtemps leader autoritaire en D1A, qui possède encore un infime espoir de coiffer tout le monde sur le fil, même après s’être effondré lourdement suite au départ de Paul Onuachu pour Southampton. Mais les conditions pour que cela se produise sont à la fois nombreuses et fort peu probables. En réalité, l’Antwerp et l’Union Saint-gilloise, qui s’affrontent ce dimanche au Bosuil (13h30), ont les meilleurs atouts pour succéder au palmarès au FC Bruges, triple champion en titre.

Pour les deux équipes, le stress est à son comble tant les enjeux sont importants et atypiques. Déjà vainqueur de la Coupe de Belgique, l’Antwerp ambitionne de remporter le 5e sacre national de son histoire, qui serait le premier depuis 1957, soit depuis 66 ans ! Pour trouver trace du 11e et dernier titre de l’Union, il faut remonter plus loin encore dans le temps, puisqu’il fut glané en… 1935 ! Cette époque dorée pour les Jaune et Bleu, seuls certains centenaires alertes pourraient éventuellement encore s’en souvenir et nous la réciter au coin d’un feu, une larme de nostalgie à l’œil !  

Deux équipes qui ont leur sort entre les mains

L’Antwerp et l’USG ont en tout cas leur sort entre les mains d’ici la fin des Playoffs : l’équipe qui remportera ses deux derniers matchs est assurée, quoi qu’il arrive par ailleurs, de coiffer les lauriers nationaux. Aujourd’hui, pourtant, le club anversois possède un double avantage. Le premier est d’ordre mathématique, le second étant plus psychologique. Au classement, les deux équipes possèdent en effet le même nombre de points (45) mais l’Antwerp est en réalité avantagé par le demi-point virtuel qui a été donné à l’Union à la fin de la phase régulière. Ayant terminé cette dernière avec un nombre de points impair (75), le club bruxellois a bénéficié d’un arrondi à l’unité supérieure lors de la division des points par deux : ses 37,5 points ont été convertis en 38 unités. L’Antwerp, de son côté, a terminé la saison régulière avec un nombre de points pair (72), ce qui lui en avait laissé 36, bien réels ceux-là, après division. Or le règlement est clair : si deux équipes terminent à égalité à l’issue des Champion’s Playoffs mais que l’une des deux a bénéficié de l’arrondi à l’unité supérieure, ce demi-point attribué lui sera soustrait, si nécessaire, pour fournir une réponse à l’égalité entre deux équipes.

Un bilan négatif au Bosuil

L’autre avantage, moins concret, a trait au fait que l’Antwerp réalise de meilleurs Playoffs : il a glané 9 points sur 12 pour ‘seulement’ 7 aux Unionistes. En outre, l’équipe bruxelloise reste sur un bilan négatif au Bosuil : battue 4-2 en phase classique et éliminée aux tirs au but en demi-finale de Coupe, l’Union a aussi subi la loi des Anversois en ouverture des Playoffs, chez elle cette fois (0-2). « Mais on a réussi depuis lors un 7 sur 9 qui nous a remis sur les bons rails, précisait dimanche dernier le défenseur unioniste Ismaël Kandouss. Eux restent sur une défaite à Bruges et auront peut-être davantage de pression parce qu’ils savent qu’en gagnant devant leur public, ils seront assurés d’être champions. A nous de profiter des espaces qu’ils nous laisseront. »

En attendant, comme en rêve ouvertement le propriétaire de l’Union (et de Brighton), Tony Bloom, l’Union pourrait, en cas de succès, se relancer complètement dans la course au titre. Avec une équipe solidaire et ambitieuse, dont la majorité des éléments évoluaient encore en D1B il y a deux saisons à peine, l’Union rêve de continuer à bousculer l’ordre établi du football belge. Victor Boniface, son buteur spectaculaire, Teddy Teuma, son capitaine courage (du moins s’il est apte à tenir sa place), Christian Burgess, son autoritaire patron de la défense ou Anthony Moris, son gardien revenu du diable Vauvert après avoir dû quitter le foot professionnel, sont autant d’atouts majeurs d’une équipe bien décidée à écrire en lettres d’or une nouvelle page glorieuse de l’histoire récente de ce club sympathique, populaire et spectaculaire à souhait…