Dortmund va-t-il être enfin couronné Roi de la Bundesliga ?

Le Borussia Dortmund va-t-il remporter la Bundesliga pour la 9e fois de sa belle et longue histoire, samedi ? Ayant repris la tête du championnat d’Allemagne au bénéfice de la défaite du Bayern Munich face à Leipzig (1-3) conjuguée à son succès net et sans bavure à Augsbourg (0-3), le week-end passé, le Borussia a de nouveau toutes les cartes en mains pour connaître pareil bonheur pour la première fois depuis 2012. Depuis lors en effet, l’ogre du Bayern a en effet tout dévoré sur son passage, s’accaparant les lauriers nationaux dix fois de suite, un exploit d’autant plus remarquable que jamais aucun club issu du « Big 5 » – les cinq plus grands championnats européens : Angleterre, Espagne, France, Italie et, bien sûr, Allemagne – n’y était jamais parvenu. Avant cela, le record appartenait à la Juventus et ses 9 succès en Serie A glanés entre 2012 et 2020…

Gagner ou faire au moins aussi bien que les Bavarois

Opposé à 15h30 Mayence, modeste 9e de Bundesliga, dans son stade extrêmement bruyant et coloré du Signal Iduna Park, Dortmund n’aura « qu’à » s’imposer pour être sacré en Allemagne. S’il n’y parvient pas, il devra tabler sur un nouveau faux pas du Bayern qui se déplace concomitamment à Cologne et possède deux unités de retard mais une différence de buts nettement plus importante (+53 pour +39). En clair, s’il veut soulever le Deutsche Meisterschale, sorte de bouclier en argent offert à l’équipe championne, Dortmund ne pourra pas se permettre le moindre faux pas si les Bavarois s’imposent à Cologne. Ayant trop souvent subi la domination du Bayern ces dernières saisons, le Borussia n’entend pas laisser passer cette chance unique de dépoussiérer quelque peu son armoire à trophées riche de 8 titres, 5 Coupes et 6 Supercoupes en Allemagne, mais aussi d’une Coupe des champions et d’une Coupe intercontinentale (toutes deux remportées en 1997) ainsi que d’une Coupe des vainqueurs de Coupes, glanée en 1966. En 2013, Dortmund avait également atteint la finale de la Ligue des Champions mais s’était incliné à Londres face au… Bayern.

Un groupe solide, sans teinte belge

Ancien adjoint ayant pris du galon pour devenir entraîneur principal en 2022, Edin Terzic est en tout cas en passe de réussir un immense exploit après avoir réussi à fédérer un groupe compact où les Belges n’ont plus trop voix au chapitre depuis quelques mois. Axel Witsel est parti la saison dernière à l’Atletico Madrid, Thomas Meunier n’y joue plus que les utilités après avoir souvent été blessé, Thorgan Hazard (qui a disputé une vingtaine de matchs en début de saison) a été prêté en janvier au PSV Eindhoven tandis que le jeune et prometteur Julien Duranville (17 ans) n’a pas encore réussi à y percer en raison d’une déchirure. L’ex Anderlechtois a tout de même pu fêter une première présence sur le banc, le week-end passé.

A côté de cela, Dortmund s’appuie sur une ossature solide, où la star est avant tout l’équipe. Se reposant sur un gardien solide (le Suisse Gregor Kobel, 30 buts encaissés et 11 « clean-sheets »), une défense solide et expérimentée grâce notamment à la présence de trois internationaux allemands Niklas Süle (27 ans), Nico Schlotterbeck (23) ou Matts Hummels (34), un milieu homogène qui allie la fougue de Jude Bellingham (19 ans) à l’expérience d’Emre Can (29) ou de Raphaël Guerreiro (29) ainsi que le sens du but de Sebastian Haller, miraculeusement guéri d’un cancer des testicules, de Julian Brandt ou de la légende Marco Reus, Dortmund a su créer une alchimie intéressante. Même s’il n’est pas souvent titulaire, ce dernier incarne mieux que quiconque la combativité et la détermination des joueurs de Dortmund. Revenu en droite ligne de Mönchengladbach dans son club formateur en 2012, juste après le dernier titre du Borussia, Reus (33 ans) est devenu récemment le deuxième meilleur buteur de l’histoire du club. Avec ses 161 buts inscrits en 386 matchs pour les « Jaune et Noir », il n’est plus qu’à 16 longueurs du recordman absolu, Alfred Preissler, qui en avait réussi 177 en 294 matchs entre 1946 et 1959. Et s’il ne joue plus que les jokers de luxe, nul doute que Marco Reus sera le plus heureux des hommes, samedi, en cas de sacre national…