Le RWDM sera en D1A mais sans Thierry Dailly, son emblématique président

Le 13 mai 2023 restera une date importante dans l’histoire du RWDM. C’est durant l’année des 50 ans de sa création que le club bruxellois retrouve le plus haut échelon du football belge, rejoignant Anderlecht et l’Union Saint-Gilloise. On ne pouvait pas mieux choisir pour fêter un tel événement. Il fallait remonter à 37 ans pour retrouver trois clubs bruxellois en D1 : Anderlecht, le RWDM et le Racing Jette Bruxelles.

Rachat du matricule du Standaard Wetteren pour le RWDM

On doit cette prouesse à un homme principalement : Thierry Dailly. C’est lui qui, au printemps 2015, avec un groupe d’investisseurs, a racheté le matricule 5479 du Standaard Wetteren et fin juin, l’Union belge de football, réunie en Assemblée Générale, autorisait ce groupe à baptiser leur nouveau club le Racing White Daring de Molenbeek. Certes, ce n’était pas les quatre lettres magiques affublé du mythique matricule 47, mais les supporters n’en avaient cure, eux qui avaient pleuré la fin de leur club en 2002 et la radiation dudit matricule 47 un an plus tard.

Cohabitation chaotique entre le RWDM et le White Star Brussels

Commençaient alors toutes les pérégrinations avant la consécration du 13 mai dernier. Et la première et non des moindres fut la « bataille » avec le White Star Bruxelles, alors en D2, de John Bico, locataire du stade Machtens au moment du retour du RWDM. Bataille qui avait déjà commencé avant la reconnaissance officielle du RWDM. Arbitrée par la commune de Molenbeek de la bourgmestre Françoise Schepmans, la cohabitation fut chaotique jusqu’au 17 octobre, moment où le RWDM retrouvait son stade mythique pour affronter Sterrebeek. On en était déjà à la 9e journée du championnat de promotion B ! Au terme de cette saison, neuvième classé, le club se maintenait mais était victime de la réforme du football belge (3 niveaux nationaux, D1A, D1B et N1, et deux régionaux, D2 et D3 amateurs). Les clubs de promotion se retrouvaient en D3 amateurs dès la saison suivante, si bien que l’on rajoutait un échelon à la pyramide : le RWDM était donc au 5e étage !

Quatre montées en sept ans

En 2016-2017, le RWDM monte en D2 amateurs au terme d’une saison haletante avec l’US Rebecq. Les deux clubs seront ex aequo mais les Bruxellois montaient grâce à une meilleure différence de buts ! La félicité touchait encore les pensionnaires du stade Machtens la saison suivante : champions, ils intégraient la Nationale 1, dernière division avant l’échelon professionnel. Huitièmes en 2018-2019, les Molenbeekois termineront sixièmes la saison suivante et, ô surprise, le KSV Roulers et l’Excelsior Virton n’ayant pas de licence, le RWDM est donc promu à leur place ! En 2020-2021, ils termineront sixièmes et, en déplacement à l’Union Saint-Gilloise, ne pourront empêcher leur éternel rival à remporter une victoire qui les propulsaient en D1A la saison suivante. C’est la mission que Thierry Dailly avait assignée au coach Vincent Euvrard. Lui et ses hommes terminaient deuxièmes derrière l’inaccessible Westerlo et échouaient face au barragiste de D1A, le FC Seraing, en aller-retour lors de la seconde chance offerte par la formule de championnat. John Textor, l’homme d’affaires américain, propriétaire du club de football anglais de Crystal Palace (40%) , puis de Botafogo (Brésil/90%) et de l’Olympique Lyonnais (100%), se révélait le chaînon manquant en rachetant 80% des parts de Thierry Dailly en janvier 2022. Après des débuts difficiles cette saison, Vincent Euvrard trouvait la bonne combinaison avec des joueurs venus d’un peu partout et surtout de Crystal Palace et de Botafogo. Le RWDM terminait la phase classique en tête devant Beveren et le Beerschot et maintenait le cap dans les playoffs pour fêter cette 4e montée en sept ans !

Licenciement de Thierry Dailly et nouveau CEO

La joie de la montée s’estompait très vite vu les problèmes relationnels entre John Textor et Thierry Dailly, au point que le premier nommé remerciait le second en affirmant que l’emblématique artisan du retour du RWDM en D1A avait été l’auteur de détournement de fonds. C’est en quelque sorte l’ère Dailly qui prenait fin. Depuis lors, l’aspect sportif est passé au second plan, même si, récemment, le néopromu annonçait la nomination de son nouveau CEO, Gauthier Ganaye, ex-président d’Ostende et de Nancy en National en France, et d’une nouvelle équipe de direction. Il faudra bien cela pour stabiliser le RWDM en D1A. La tâche s’annonce ardue. Y parviendront-ils ? Tous les paris sportifs sont ouverts…