Philipsen sur le podium de la 6ème étape du tour de france

Paris sportif en ligne : trois à la suite pour Philipsen ?

Vendredi 7 juillet, les sprinteurs qui ont survécu aux Pyrénéens retrouveront le sourire et une occasion de lever les bras à Bordeaux. Un scénario traditionnel : une échappée publicitaire, rattrapée à l’approche du final et un sprint massif dans la ville surnommée la « Perle d’Aquitaine ». Quels trains ont souffert ces derniers jours ? Lesquels sont favorisés par ce type de final ? Tels sont les éléments que l’on va s’attacher de décrypter pour poser nos paris sur ce sprint.

Une occasion en or pour les sprinteurs

Mont-de-Marsan – Bordeaux (169.9 kilomètres) : septième étape du Tour de France 2023 et troisième occasion pour les plus grosses cuisses du peloton. Avec peu de zones à bordures susceptibles de perturber le peloton, il est très peu probable de voir des tentatives de bordures. La zone de danger se situera à la sortie de Saint-Croix-du-Mont, à 54 kilomètres de l’arrivée. Mais les trop nombreuses traversées de villages qui s’ensuivent devraient annihiler toute tentative de coup de Trafalgar. D’autant que si la direction du vent semble optimale. Sa puissance faiblissant (de 15km/h à 7km/h) en se rapprochant de la côte atlantique n’aidera pas à initier un éventail.

Une approche technique d’un sprint classique

7.9 kilomètres de l’arrivée : enchainement de ronds-points qui devrait tendre le peloton

5.5 kilomètres de l’arrivée : bifurcation sur la gauche

3.7 kilomètres de l’arrivée : tournant sur la droite

3.2 kilomètres de l’arrivée : demi-tour pour récupérer le Pont Saint-Jean

1.9 kilomètre de l’arrivée : bascule sur les Quais

500 mètres de l’arrivée : passage sur les pavés de ville régulier de la Place de la Bourse.

Vue depuis la ligne d’arrivée : Place des Quinconces

Jasper The Monster pour le triplé ?

Sur ce Tour de France 2023, Jasper Philipsen (1.9) s’annonçait redoutable. Il s’avère à l’heure actuelle imbattable. Sa paire avec son poisson Mathieu van der Poel fait des merveilles. Tant et si bien, que le maillot vert de cette édition de la Grande Boucle semble indétrônable. Les superlatifs manquent pour décrire le meilleur sprinteur du monde. Cependant, le train des Alpecin Deceuninck semble indéboulonnable. Avantage de la position et de la puissance, rares sont ceux qui sont capables de rivaliser à armes égales. Grand favori à Bordeaux, peut-il gagner son troisième sprint d’affilée ? Cinq en comptant les deux derniers du Tour 2022.

Un long chemin de croix pour Fabio Jakobsen

Meurtri et blessé, Fabio Jakobsen (7), le champion d’Europe traîne sa misère depuis sa grosse chute dans le final de Nogaro. Difficile dans les conditions actuelles de faire confiance à un homme en peine. A 100 %, le néerlandais de la Soudal Quick Step est l’adversaire numéro 1 de Philipsen. Aura-t-il sa vitesse optimale pour prétendre à la victoire. Son train et notamment Michael Mørkøv peuvent faire des merveilles. Cependant, aux vues des conditions actuelles, difficile de croire en ses chances.

Caleb Ewan, vrai adversaire numéro 1 ?

Deux fois sur le podium derrière Philipsen, l’australien Caleb Ewan (5) n’a pas réussi à renverser Philipsen. A Nogaro, le belge revenait de loin et a largement dominé le sprinteur de la Lotto Dstny par sa pointe de vitesse. Désormais, les choses se compliquent pour la « Pocket Rocket ». Jasper de Buyst, son poisson pilote est meurtri, Jacopo Guarneri a dû quitter le Tour sur chute. Souffrant de problème de placement, l’aussie a jusqu’à présent réussi à tenir les bonnes roues pour être positionné idéalement. Un schéma de course qu’il devra poursuivre pour avoir l’espoir de s’imposer. Un sprint vent de dos n’est jamais bien approprié pour lui. D’autant plus lorsque celui-ci est complètement plat. Arrivera-t-il compenser tous ces défauts ?

Miser sur Dylan Groenewegen ?

Dylan Groenewegen (11) ne trouvera guère de sprint plus adapté que celui-ci. Le néerlandais de la Jayco-AlUla est redoutable lorsque la scène est totalement plate et rectiligne. Son problème majeur repose encore et toujours dans ses défauts de placement que Luka Mezgec doit essayer de compenser. Tout n’est donc qu’une question de position pour qu’il puisse exprimer son plein potentiel.

Parier sur la régularité ?

Si Jasper Philipsen a réussi à triompher sur les deux dernières occasions et que Caleb Ewan était sur la boite sur celles-ci. Phil Bauhaus (11) a été le troisième homme lors de ces sprints. Véritable adepte des sprints techniques, le sprinteur de la Bahrain Victorious a eu deux belles finitions qui correspondaient à ses caractéristiques. Le manque de tortuosité, une fois les quais franchis, pourrait être une épine dans le pied de l’allemand. La route légèrement étroite y favorise son placement en tête une fois le point franchi. Toute la question est de savoir comme Nikias Arndt peut sublimer son sprinteur dans des conditions qui ne lui sont guère favorables.

Sprintera-t-on à la Jumbo-Visma ?

« J’espère un jour monter sur le podium en tant que vainqueur d’étape, mais je ne sais pas si demain ce sera possible. C’est une étape pour les purs sprinteurs. Je pourrais plutôt me concentrer sur l’arrivée de Limoges ». Par cette déclaration, les intentions de Wout van Aert (16) sont claires. Le belge de la Jumbo-Visma ne sprintera pas à Bordeaux. Avec les yeux rivés sur le lendemain, l’occasion pour Christophe Laporte (101) de jouer sa carte semble unique. Mais le fait que Jonas ait récupéré le maillot jaune de leader du classement général ne fermera-t-il pas cette fenêtre de tir. L’objectif primordial est de protéger Jonas Vingegaard et éviter qu’il ne subisse toute cassure. Le varois a-t-il de plus les aptitudes pour lutter face aux sprinteurs purs sur un boulevard plat ? Si Wout van Aert peut les battre difficilement, peu de chance que le français réussisse le même coup qu’au Dauphiné.

L’inconnu Sam Welsford ?

Premier Grand Tour pour Sam Welsford (21), l’australien de la DSM trouve un sprint qui correspond à ses caractéristiques intrinsèques. Son problème majeur repose dans sa capacité à tenir les roues de ses coéquipiers. Ce qui lui vaut un mauvais placement de bien trop nombreuses fois. Techniquement, ce sprint devrait permettre à John Degenkolb et Nils Eekhoff d’exprimer pleinement leurs talents. Quid désormais de sa durabilité après deux étapes de montagne si difficile ? Aura-t-il les jambes ? Que donnera son placement une fois sur les quais ? S’il est dans les premiers de cordée, il a la vitesse pour rivaliser avec les meilleurs.

Les mêmes problématiques pour Jordi Meeus

Quand on parle de sprinteurs mal placés, Jordi Meeus (41) est l’un des plus mauvais élèves. Loin d’être le meilleur frotteur, il n’a pour le moment pas su trouver l’harmonie cherchée avec Danny van Poppel. L’approche tortueuse n’est donc pas pour aider le belge de la Bora Hansgrohe. Dans la roue de son poisson pilote au miroir d’eau, il aura une véritable chance de gagner. Encore faut-il tenir cette roue…

En quête de la 35e

Mark Cavendish (13) en quête du record absolu de victoires sur le Tour de France, le « Manx Missile » est si près, si loin de la cible. La zone pavée serait plus longue qu’il trouverait un bonus en vue des 200 derniers mètres. Hasard ou coïncidence, l’homme de l’île de Man est souvent un homme d’Histoire. Bordeaux est connu pour avoir accueilli 15 fois l’arrivée d’une étape du Tour de France dont bon nombre de sprints. Le dernier en date remonte à 2010. C’est précisément le sprinteur de la Astana Qazakstan qui l’avait emporté avec la HTC-Colombia. Sans vrai train, il sait se sublimer pour prendre les bonnes roues sur un Grand Tour. Sans la vitesse d’antan, il sera compliqué de gagner. Mais flashé comme le coureur le plus rapide du premier sprint, attention à ne pas le mésestimer.

En perte de vitesse

Que ce soit Mads Pedersen (26) comme Alexander Kristoff (81) ne semblent pas avoir la vitesse nécessaire sur ce Tour de France pour briller en pareille société. Ce sont des coureurs d’usure, sans doute compenseront-ils les jours de course s’accumulant.

Trop plat pour eux ?

Biniam Girmay (41), Corbin Strong (301) et Bryan Coquard (51) trouvent un sprint qui n’est absolument pas cousue-main pour leurs caractéristiques. Adepte des sprints un peu plus réduit ou punchy, il sera compliqué (même bien placés) de faire des miracles à Bordeaux. Rendez-vous à Limoges pour un sprint qui leur sied tellement mieux.

Notre pronostic : Difficile d’enchaîner les victoires au sprint, même quand on est le meilleur du monde. La raison dirait d’aller vers une place victoire de Dylan Groenewegen, mais l’audace ira au romantisme. Mark Cavendish à la place et pour une victoire qui restera dans l’histoire.