Giro d’Italia 2025 : Bilan et perspectives avant l’ultime semaine

Alors que le Giro d’Italia 2025 est désormais bien entamé – deux tiers de la course ayant été parcourus –, les véritables difficultés montagneuses demeurent à venir. Cette édition de la prestigieuse épreuve transalpine s’est révélée captivante, jalonnée de nombreux rebondissements. Ladbrokes News propose un état des lieux avant d’aborder la dernière semaine de compétition.

La domination de l’équipe UAE-Team Emirates dans le Giro d’Italia 2025

Sans grande surprise, la formation UAE-Team Emirates survole les débats. Ce qui l’est davantage, en revanche, c’est la présence du jeune Mexicain Isaac Del Toro en tête du classement général, arborant fièrement le maillot rose. Impressionnant depuis le départ, le coureur s’est imposé comme un élément incontournable de son équipe. Si Juan Ayuso et Adam Yates étaient jusqu’ici considérés comme les co-leaders de la formation émiratie, le discours interne a récemment évolué. « Ce qui importe, c’est de remporter le Giro, peu importe avec qui », résume-t-on dans l’entourage de l’équipe.

Del Toro, de son côté, prend conscience de ses possibilités : « Il est vrai que nous sommes en position favorable au général. Juan Ayuso demeure notre leader, mais j’ai également montré que j’étais à la hauteur », déclarait-il en conférence de presse ce dimanche. Peut-il conserver cette position jusqu’à Rome ? Egan Bernal, ancien vainqueur du Tour, estime que « El Torito » s’est révélé jusqu’ici le plus fort, et de loin.

D’une déconcertante facilité dimanche, rappelant par moments le style de Tadej Pogacar, la pépite d’Amérique centrale a contenu toutes les offensives avec autorité. Tandis que ses adversaires souffraient visiblement, lui semblait encore capable d’en faire davantage. Reste à savoir s’il ne paiera pas le prix de tant d’efforts répétés. Très généreux dans l’effort, il pourrait fléchir lorsque les véritables ascensions débuteront. Depuis le départ, il a récolté 36 secondes de bonifications. Courir une troisième semaine de Grand Tour en tant que leader est une inconnue totale pour lui. Certes, il a disputé la Vuelta l’an passé, mais sans le même rôle ni la même pression. Même s’il semble libéré, la perspective de remporter le Trofeo Senza Fine pourrait peser. Toutefois, avec cette nouvelle génération, il est difficile de discerner leurs limites. Sa cote actuelle pour la victoire finale est de 1,70.

Le leadership d’Ayuso en question

Il n’est toutefois pas exclu que Juan Ayuso s’avère finalement être la véritable carte maîtresse d’UAE dans ce Giro d’Italia 2025.. Adam Yates, relégué à quatre minutes de Del Toro, semble désormais hors course, mais Ayuso n’accuse qu’un retard d’1’40″. Néanmoins, mis à part lors de la première arrivée au sommet, le vainqueur de Tirreno-Adriatico n’a pas donné l’impression de survoler la concurrence. Si UAE s’en tient à sa stratégie initiale et qu’Ayuso ne parvient pas à creuser l’écart, la formation émiratie pourrait tout perdre.

Les outsiders guettent leur chance dans le Giro d’Italia 2025

Parmi les outsiders, Primoz Roglic semble hors-jeu. Il a été victime de trois chutes en deux semaines. Le Slovène a été distancé dimanche. Il est physiquement atteint et mentalement ébranlé. La direction de l’équipe Red Bull-Bora-Hansgrohe devra rapidement décider s’il est opportun de continuer la course. Sans le soutien de Giulio Pellizzari, jeune révélation italienne, Roglic aurait probablement déjà abandonné tout espoir. Le quadruple vainqueur de la Vuelta vit une édition très difficile de ce Giro d’Italia 2025.

Simon Yates, quant à lui, demeure un candidat potentiel à la surprise. Avec une cote de 12 pour la victoire finale, le Britannique est le seul des favoris à ne pas avoir chuté jusqu’ici. Coureur régulier, il ne brille pas forcément lors des attaques, mais reste toujours dans le groupe des meilleurs. Peut-être découvrira-t-on le véritable Simon Yates durant cette troisième semaine. Il reste profondément marqué par l’édition 2018 du Giro, qu’il dominait largement avant de s’effondrer dans les derniers jours.

Une dernière semaine dantesque

Les deux premières semaines ont attisé l’appétit des passionnés de cyclisme, mais le véritable spectacle reste à venir. Pas moins de quatre étapes de montagne sont au programme de cette dernière semaine (mardi, mercredi, vendredi et samedi), totalisant 25 000 mètres de dénivelé. Les étapes de jeudi et dimanche devraient quant à elles sourire aux sprinteurs. Mads Pedersen pourrait y consolider son maillot cyclamen, tandis que Kaden Groves et Olav Kooij viseront une deuxième victoire d’étape.

  • Mardi : quatre cols au menu, avec une arrivée jugée au sommet de Brentonico (18,1 km à 6,2 %).
  • Mercredi : l’ascension redoutée du Mortirolo est au programme.
  • Vendredi : trois cols de première catégorie devront être franchis.
  • Samedi : l’apothéose, avec l’ascension du Colle delle Finestre – la Cima Coppi de cette 108e édition –, dont la dernière portion se fera sur des chemins de terre blanche.

Ce terrain exigeant devrait convenir à des attaquants comme Egan Bernal (Ineos Grenadiers) ou Richard Carapaz (EF Education-EasyPost), qui n’ont pas froid aux yeux. Derek Gee (Israel Premier Tech) ou encore Antonio Tiberi, malgré une chute précédente, pourraient également tirer leur épingle du jeu.

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