Paris sportifs en ligne : Un remake de mardi ?

L’ouverture de la troisième semaine s’est prêtée à une fuite des baroudeurs, au cours d’une journée chantier. Ce jeudi 13 juillet, les fuyards sont encore à l’honneur sur le Tour de France 2023. Aura-t-on droit une nouvelle fois à un départ des plus musclés ? Les leaders se mêleront-ils à la bagarre ? Doit-on parier sur la présence d’un des leurs pour opérer une remontée au classement général ? Belleville-en-Beaujolais n’a pas encore livré tous ses secrets. Les paris sportfs en ligne continuent sur le Tour de France !

La chance sourit aux audacieux

Roanne – Belleville-en-Beaujolais (168.8 kilomètres) : les leaders oseront-ils s’attaquer dans l’enchainement final « Casse Froide – Croix Montmain – Croix Rosier » ? Les secondes bonifications au sommet du Col de la Croix Rosier pourraient inspirer les émiratis à aller titiller les Jumbo-Visma. La douzième étape du Tour de France a une odeur de feux d’artifice à la veille de la fête nationale. Mais le jeu en vaut-il vraiment la chandelle lorsque l’on sait que le début d’un tryptique alpestre débute le lendemain ? L’étape du jour a tout d’une journée qui pourrait sourire aux échappées. Ils seront donc nombreux à se mêler à la lutte, dès le départ, pour en faire partie. La principale inconnue sera de savoir quel coureur parmi les 18 premiers au classement général tentera de s’y immiscer. Près de 11 minutes séparent Jonas Vingegaard et Guillaume Martin, ce qui n’inquiètera pas les Jumbo-Visma. Mais pourrait forcer d’autres équipes à défendre leur position au classement général. Comme les Ineos Grenadiers l’ont fait en roulant derrière Pello Bilbao, mardi. Ce qui ne garantit pas nécessairement qu’une échappée ait toutes les chances d’aller au bout. Néanmoins, le scénario de l’échappée fleuve qui va au bout doit être celui qui reste privilégié. Le final n’est pas assez difficile pour qu’une équipe, comme UAE émirates, soit encouragée à aller chercher le groupe pour grapiller quelques secondes non garanties.

Un départ musclé favorable aux hommes forts

Le départ de Roanne devrait permettre bien du mouvement dans les 40 premiers kilomètres. Les rouleurs auront un terrain leur permettant d’accrocher le wagon des grimpeurs, qui décideront de fusiller dans les bosses. Un début d’étape légèrement plus simple que mardi. Un ouf de soulagement pour certains qui y avait sauté lors que Vingegaard et Pogacar ont décidé de se mêler à la lutte.

Un enchaînement final à ne pas négliger

59 kilomètres de l’arrivée : le col de la Casse-Froide ouvrira le bal de l’enchainement final avec ses 5.2 kilomètres à 6.1 %.

44 kilomètres de l’arrivée : le col de la Croix Montmain devrait permettre de poursuivre l’écrémage en tête de groupe.

28 kilomètres de l’arrivée : le col de la Croix Rosier ne sera pas que l’ascension finale de la journée, elle sera aussi la plus compliquée. Y basculer en tête sera simple pour les meilleurs grimpeurs, mais il faudra de sacrée qualité de rouleur pour résister à un retour de l’arrivée.
Mieux vaut donc durcir le plus tôt possible, pour éviter qu’un moins bon grimpeur mais meilleur sprinteur ne revienne dans l’équation finale.

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L’arrivée sera jugée à Belleville-en-Beaujalois, comme lors du Critérium du Dauphiné 2018. Mais, cette fois, la ligne d’arrivée sera repoussée 1 kilomètre 200 plus loin.

500 mètres de l’arrivée : dernier tournant à droite

Vue depuis la ligne d’arrivée

L’inconnu Wout van Aert

Peu importe le type d’étape, que le relief ait un visage lisse ou creusé, Wout van Aert (6.5) sera parmi les favoris d’une étape de la Grande Boucle. Le belge de la Jumbo-Visma trouve un terrain de jeu où il pourra exprimer son talent. Seulement, après tant de tentatives infructueuses d’aller chercher un succès d’étape, sera-t-il de la partie ? Il est vrai que l’enchaînement d’étape alpestre qui s’ouvre demain n’est guère une bonne nouvelle pour ses ambitions personnelles. D’une part, il faudra nécessairement qu’il se préserve en vue de celui-ci. Et d’autres parts, s’il est autorisé à aller de l’avant, il ne devra compter que sur lui-même. Une situation délicate où tous les yeux seront rivés vers lui, tant personne ne veut l’emmener au sprint sur l’Avenue de l’Europe. C’est donc sur des œufs que WVA marche. D’autant qu’il n’est pas garanti qu’il puisse survivre à l’enchaînement des cols qui composent le final. Mardi, il ressemblait plus à un homme en peine. Aura-t-il les jambes nécessaires pour espérer lisser au mieux son effort et gérer un plateau de grimpeurs patentés ?

Un duo Lidl-Trek difficilement manœuvrable

Si le duo Mattias Skjelmose (16) et Giulio Ciccone (23) sera difficilement déboulonnable, c’est essentiellement dû aux qualités des deux coéquipiers. A la fois bon grimpeurs et rapides en cas d’arrivée en comité réduit, ils seront difficiles à manœuvrer. D’autant que le surnombre devrait leur permettre des jeux tactiques. D’emblée, le danois apparaît comme le meilleur rouleur des deux et celui avec le plus de punch sur un sprint plat. L’italien quant à lui, en quête de victoire d’étape et éventuellement du maillot de meilleur grimpeur, à des qualités d’escalade supérieures. Avec 16 points à la clé sur la journée, le bilan comptable pourrait être assez léger. Quid de sa forme ? Ciccone ne semblait pas être au top de la condition qu’on lui connaît en première semaine. Là où Skjelmose a impressionné mardi. Le danois n’a vacillé que des gros efforts concédés au départ pour faire partie de l’échappée. Avec un départ plus abordable, il devrait facilement s’extirper du peloton. Ne restera plus qu’à jouer tactique. Un jeu dont il est passé maître en sachant très bien doser son effort dans un groupe de tête. Attention à un homme qui vise clairement cette étape et qui reste menaçant sur tous les plats.

Poursuivre la dynamique

Nombreux auront été ceux à avoir tenté mardi et s’y être cassé les dents. Matej Mohoric (13) fait partie des coureurs qui étaient en vue, mais qui n’ont pas réussi à prendre la bonne. Le slovène de la Bahrain Victorious possède de nombreuses qualités pour aller glaner un nouveau succès après celui de son équipier et leader. Le départ ne devrait pas trop lui poser de problème. L’inconnue majeure sera sa capacité à résister dans l’enchaînement final aux offensives de grimpeurs. Si tel est le cas, ses qualités de rouleur-sprinteur en font une menace de tous les instants. Vu ce qu’il a montré au Puy-de-Dôme, prenez garde de ne pas le prendre trop de haut.

Le facteur (Uno-)X

L’équipe invitée sur ce Tour de France 2023 est bien discrète lors des étapes de transition. Mais elle n’hésite pas à se porter à l’avant lorsque le terrain devient plus vallonné. D’évidence, l’équipe scandinave peut jouer plus carte. Mais la meilleure d’entre-elles restera Tobias Halland Johannessen (21). Le vainqueur du Tour de l’Avenir 2021 fait partie de cette liste de coureur avec un panel très large. Bon grimpeur, bon rouleur, bon punch, tant de qualités qui lui permettront de jouer sur bien des tableaux. Toute la question sera de savoir comment le jeune prodige norvégien digère les journées s’accumulant. Pour son premier Grand Tour, l’équipe Uno-X peut rêver grand. Johannessen peut aller chercher mieux que sa troisième place à Cauterets-Cambasque.

Parier sur l’impatience de l’idole

Pour ses derniers tours de roue sur le Tour de France, Thibaut Pinot (31) n’a pas caché ses envies. L’équipe lui donne carte blanche. Une autorisation de sortie qu’il avait au Puy-de-Dôme, mais qu’il n’a pu saisir. En effet l’échappée était partie, à la surprise générale, au kilomètre 0. Mardi, le franc-comtois était aussi des offensives dans la côte de Guéry. Jusqu’à ce que son leader, David Gaudu ne vienne à lâcher le groupe des leaders. Les déclarations de Tibopino sont claires, la figure emblématique de la Groupama-FDJ a faim. Faim de victoires, faim de se montrer, faim d’attaquer. D’aucuns ne contestera l’envie de le voir lever les bras un 14 juillet. Mais il est une évidence sur une journée comme celle-ci, à plus de 3000 mètres de dénivelé positif. Sa meilleure chance d’être à l’avant est aujourd’hui et non demain sur un départ plus plat. Avec un bon punch, il peut prétendre à la victoire en comité réduit. Mais c’est surtout dans l’enchainement final qu’il jouera un rôle clé. Vu la forme affichée sur le Puy-de-Dôme, il faudra être une excellente condition pour suivre ses offensives. Attention cependant à ne pas trop en faire. La concurrence a souvent raison de lui, en jouant sur son agressivité.

Des équipes aux choix multiples

A l’image des Ineos Grenadiers qui ont un panel large de coureurs pouvant aller jouer la gagne, notamment avec Michal Kwiatkowski (41) et Daniel Felipe Martinez. De nombreuses équipes, sans forcément d’ambitions au classement général, ont des coureurs qui se sont montrés. La Arkea Samsic, avec Warren Barguil et Clément Champoussin (61), trouve du répondant. L’un a réussi à faire partie du groupe de tête. Quand le second s’est montré à son aise, mais à distiller trop de cartouches pour ne pas louper le bon coup. Tous deux bons grimpeurs avec un sprint correct, il y a de quoi faire pour l’équipe bretonne.

Une situation similaire que les EF Education EasyPost peuvent répliquer avec deux bons rouleurs que sont Neilson Powless et James Shaw. Là où Alberto Bettiol (51) et Magnus Cort Nielsen (31) peuvent profiter de leur pointe de vitesse.

Poursuivant sa lignée du Giro d’Italia, les Israël Premier Tech n’en finissent plus d’impressionner. Michael Woods (41) pourrait chercher un second succès, mais son sprint est limité. Là où Krist Neilands (17) a été bien malheureux mardi, en échouant de peu dans le final.

Il en va de même avec les Movistar qui ont pleuré la crucifixion de Matteo Jorgenson (31), à 500 mètres du Puy-de-Dôme. Mais qui ont deux autres grimpeurs rapides en leur sien, à savoir Ruben Guerreiro (31) et Gregor Mühlberger.

Notre pronostic : Mattias Skjelmose ne cesse d’impressionner en cette saison 2023. Le vainqueur du Tour de Suisse a abandonné toute ambition au classement général pour aller chasser des étapes. Il sera notre pari du jour.