La compétition féminine du Tour de France 2023 se déroulera du 23 au 30 juillet, débutant à Clermont-Ferrand et se terminant à Pau, dans les Pyrénées. Les cyclistes devront parcourir un total de 956 kilomètres, répartis en huit étapes, incluant un contre-la-montre individuel en dernière étape. L’étape la plus difficile sera la septième, où les coureuses devront atteindre le sommet du Tourmalet – Bagnères-de-Bigorre, à une altitude de 2 110 mètres. Comme chez les hommes avec Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, Annemiek van Vleuten et Demi Vollering sont les deux favorites incontestées pour la victoire de ce Tour de France Femmes.
Le parcours
La première étape autour de Clermont-Ferrand aura comme juge de paix, la côte de Durtol (1,7 km à 7,2% de moyenne) dont le sommet est situé à neuf kilomètres de l’arrivée. Quelques coureuses pourraient se faire la malle et prendre des secondes précieuses au classement général. Le lendemain, les 151,5 kilomètres entre Clermont-Ferrand et Mauriac est un véritable jeu de montagnes russes. Il faudra être costaud pour survivre à l’enchainement des bosses. Le final est tortueux avec la côte de Trébiac (3,4 km à 5,8%) dans les cinq derniers kilomètres. La troisième journée à Montignac-Lascaux sera la première chance de sprint massif. La 4ème étape sera l’étape la plus longue de cette édition avec trois côtes dans les 35 derniers kilomètres dont les difficiles Côte de Moyrazès (4,6 Km à 5,5% de moyenne) et la Côte de Lavernhe (2,2 Km à 7,1%). L’arrivée en faux plat montant, comme les deux premiers jours, permettra de faire des petites différences supplémentaires. La cinquième étape à Albi est ouverte aux baroudeuses ou les sprinteuses, capables de survivre à quelques bosses. L’arrivée à Blagnac le lendemain ne laisse aucun doute : ce sera un sprint royal. Le week-end décisif se déroulera en deux temps. Le samedi, les grimpeuses devront se farcir le Col du Tourmalet à Bagnères-de-Bigorre tandis que le lendemain, elles se livreront la bataille royale sur le chrono de 22,6 kilomètres autour de Pau.
Les favorites
Demi Vollering est la favorite incontestée pour remporter le Tour. Après avoir terminé deuxième l’année dernière, elle vise désormais clairement la victoire finale. Malgré un petit incident lors de la Vuelta, elle est déterminée à ne pas laisser échapper sa chance cette fois-ci. Tout au long de l’année, elle a été la femme à battre, démontrant sa supériorité face à la concurrence et accumulant les victoires avec son équipe.L’ascension fulgurante de Vollering est une véritable success-story. Il y a à peine cinq ans, elle était pratiquement inconnue, mais elle avait un rêve et s’est donnée les moyens pour y parvenir. En se consacrant entièrement au cyclisme et en s’entourant des bonnes personnes, elle est rapidement devenue professionnelle, s’améliorant constamment physiquement et mentalement jusqu’à devenir la meilleure au monde cette année.
La jeune cycliste aborde les courses par étapes avec intelligence, comme en témoignent ses choix tactiques dans les tours du Pays basque et de Suisse, où elle a préféré laisser la victoire à sa coéquipière Marlen Reusser.Lorsque viendra le moment décisif, Vollering devra terminer le travail. Dès le deuxième jour, elle pourrait prendre le pouvoir dans le Massif Central, et l’étape vers Rodez semble être une excellente opportunité pour elle. L’avant-dernier jour, elle aura l’occasion d’associer son nom à une montée légendaire, le Tourmaleet et, le lendemain, elle devra tout donner dans le contre-la-montre final pour assurer le maillot jaune.Les doutes sur ses capacités en contre-la-montre se sont estompés après ses performances impressionnantes lors du Tour de Suisse et du Championnat national. Elle croit en ses chances de remporter le Tour et sa confiance est justifiée. Sa principale concurrente sera la tenante du titre Annemiek van Vleuten, qui a déjà remporté le Giro et la Vuelta cette année.
A la régulière, ce duo tronera les deux premières places du général. Il y a un groupe de concurrentes prêtes à saisir la moindre opportunité. L’Italienne Elisa Longo Borghini a montré au Giro qu’elle pouvait presque faire jeu égal avec Van Vleuten. Même si le chrono final ne lui convient pas, la Polonaise Katarzyna Niewiadoma devrait figurer dans les hautes sphères du classement. Côté français, Juliette Labous et Evita Muzic sont les meilleures chances de classement. La Sud-Africain Ashleigh Moolman-Pasio est le fer de lance de l’équipe AG Insurance-Soudal Quick-Step, mais elle n’apparait pas en mesure de lutter avec les meilleures. Elle a encore le talent pour décrocher une étape. L’Italienne Silvia Persico, révélation de l’an dernier, cherchera à confirmer. L’un des blocs les plus costauds, à côté de celui de SD Worx, sera celui de FDJ-Suez avec le trio Cecilie Uttrup Ludwig, Évita Muzic et Marta Cavalli, avec Loes Adegeest et Grace Brown pour les soutenir. L’équipe française va peser sur la course.
Au niveau du sprint, Lorena Wiebes sera la femme à battre, même si Charlotte Kool semble être la seule capable de l’embêter. Elle l’a battue à plusieurs reprises durant la saison.
Les paris sportifs de la rédaction
Sauf un coup du sort, une chute en somme, pourrait priver de Demi Vollering ou d’Annemiek Van Vleuten du maillot jaune. Dans les duels récents entre ces deux femmes, Demi Vollering a largement pris le dessus sur sa rivale. La seule fois où Annemiek Van Vleuten a pu être devant, c’est à la Vuelta. La coureuse de la Movistar avait profité d’un arrêt sanitaire de sa rivale pour s’échapper.
Nous avons du mal à imaginer Demi Vollering ne pas gagner ce Tour de France à 1.80. Si vous aimez l’audace, la côte de Marlen Reusser à 36 peut être envisagée. Si elle limite bien la casse en montagne, la Suissesse va reprendre beaucoup de temps lors du chrono final.
A noter que Lotte Kopecky est donnée favorite de la première étape à 3.00, la Belge est capable de survivre à la bosse de troisième catégorie. Elle pourrait se retrouver présente au sein d’un peloton réduit. Il ne fait quasiment aucun doute que la sociétaire de SD Worx jouera la victoire alors vous savez quoi faire.
