Cian Uijtdebroeks, plus que jamais l’avenir des courses par étapes en Belgique

Talentueux, charismatique, visage de poupon, presque parfait bilingue, Cian Uijtdebroeks a tout pour plaire. Vainqueur du Tour de l’Avenir en 2022, le Tour de France des jeunes, le Hannutois de 20 ans est sans cesse comparé à Remco depuis sa jeunesse. Après une année d’acclimatation à la catégorie des pros, le coureur de la Bora-Hansgrohe connait son avènement en 2023. Avec trois Top 10 sur des courses WorldTour d’une semaine (9e au Tour de Catalogne, 6e au Tour de Romandie, 7e au Tour de Suisse), de nombreux observateurs étaient impatients de voir comment il se comporterait lors de son premier Grand Tour.

Le gamin d’Abolens a répondu avec brio aux attentes. Il est le premier du contingent belge en terminant 8e du classement général de la Vuelta. « Je suis très heureux de terminer dans le Top 10. C’était mon ambition. J’avais à cœur de montrer qu’il est possible pour moi d’être régulier dans une course de trois semaines. »

À 20 ans et 201 jours, il est devenu le deuxième coureur le plus jeune à terminer le Tour d’Espagne dans le Top 10 après Juan Ayuso l’année précédente. Dès le début de la Vuelta, on a compris à quel point Cian était en grande forme. Lors de la première arrivée au sommet à Arinsal, il a franchi la ligne dans le groupe des favoris. À Javalambre, le grimpeur belge a eu la satisfaction de devancer Remco Evenepoel et Enric Mas, les deux premiers de la Vuelta 2022.

Bien qu’il ait perdu un peu de temps à Xorret de Cati, il a brillé au Collado de la Cruz de Caravaca. Malgré des douleurs à la selle en deuxième partie de la Vuelta, il n’a jamais cessé d’afficher une attitude positive. Grâce à cette mentalité, il a fait preuve de sa classe naturelle dans les mythiques cols du Tourmalet et de l’Angliru. Des performances éclatantes, presque aussi impressionnantes que le spectacle offert par la Jumbo-Visma.

AMELIORER LES POINTS FAIBLES

Cependant, celui qui rêve de gagner un jour le Tour de France sait qu’il lui reste encore du travail à faire sur ses points faibles : le contre-la-montre et l’explosivité. Deux caractéristiques essentielles pour viser le podium, voire la plus haute marche lors d’un Grand Tour. De retour en Belgique, Cian Uijtdebroeks s’est immédiatement mis au travail. Il est monté directement sur son vélo de chrono. « N’attendez pas pour travailler sur vos faiblesses, commencez dès aujourd’hui », a-t-il posté sur Instagram.

Cian est déjà tourné vers 2024. Malgré le désagrément de certains, il ne sera pas au départ du Tour de France l’année prochaine. « Le Tour de France, c’est encore trop tôt pour moi. » Ainsi, le Giro et/ou la Vuelta seront au programme en 2024, avec pour objectif de faire aussi bien, voire mieux, en visant un Top 5 pour ne pas précipiter les choses. Un podium final dans une course WorldTour d’une semaine comme Paris-Nice ou le Tour de Catalogne est tout à fait envisageable.

LEADER NUMERO UN DE BORA EN 2024 ?

En outre, durant la trêve hivernale, les dirigeants devront résoudre la concurrence interne, afin d’éviter une répétition de la scène de la 20e étape où Alexander Vlasov a attaqué son coéquipier Cian Uijtdebroeks. Le Russe, en retrait sur cette Vuelta, a donné du fil à retordre à notre compatriote dans les derniers jours. « J’ai trouvé sa volonté de m’attaquer ridicule. Je pense qu’il voulait terminer devant moi. C’était son objectif pour cette Vuelta… », a lâché Cian à l’arrivée, toujours aussi franc en interview.

Cette tension palpable devra s’apaiser pour progresser en 2024. Sans une équipe unie, il est impossible d’obtenir de grands résultats. Avec les performances de Cian en 2023, la Bora-Hansgrohe est-elle prête à mettre en place une équipe complète (Sergio Higuita, Daniel Felipe Martinez, Lennard Kamna, Emmanuel Buchmann, …) à son service ? L’hiver s’annonce chaud au sein de l’écurie allemande. En tout cas, Cian Uijtdebroeks est, avec Remco Evenepoel et dans une moindre mesure Lennert Van Eetvelt, est le fer de lance des courses par étape du cyclisme belge pour les prochaines années.