Lettre ouverte : Eden, le (b)Hazard sur les terrains et dans les cœurs

Eden Hazard a annoncé la mauvaise nouvelle ce matin : le Diable Rouge raccroche les crampons. Une belle histoire qui se termine pour le Brainois. Nous avons décidé de lui écrire une lettre ouverte pour lui dire à quel point il nous a régalé durant sa carrière.

Eden,

Nous l’avions vu venir. C’est sûr. Mais la nostalgie des folles soirées russes ou de tes dribbles endiablés, nous poussait à ne pas y croire. Cet été marque donc la fin de ta carrière. Tes plus fidèles détracteurs, sans doute madrilènes, diront que tu avais déjà la tête ailleurs depuis de nombreuses périodes estivales. De la jalousie mal placée sans doute. Celle de ne pas avoir connu un véritable magicien que Lillois, Londoniens et surtout Belges ont adoré plus que de raison. Avec ton départ à la retraite, le football perd sans doute un des puristes de son expression. La passion avant tout. Le reste, on verra. Enfin, non, on ne verra jamais du coup. Tu as laissé ton instinct te diriger. Les chiffres, les séances physiques et les longs cours tactiques, très peu pour toi. Les crochets, les feintes de frappe et les buts venus d’ailleurs, ça, c’était tout toi.

C’est d’ailleurs ces arguments techniques qui ont fait de toi le leader naturel que tu étais. Le jeu, tu le maîtrisais davantage sur les terrains que dans les médias. Fer de lance d’une génération dorée, tu as su amener la sélection nationale à un autre niveau. Sans jamais forcer. Évidemment, ça n’aurait pas été toi sinon. Plus d’un adversaire se souviendra de ces longs calvaires que tu leur imposais. Tout cela, sourire aux lèvres. Le football, tu ne demandais qu’à en vivre. Jamais aussi vivant que sur du gazon, tu n’étais pas du genre rêveur. À l’exception d’un espoir madrilène que tu nourrissais depuis tout petit. Il a fini par devenir réaliste. Au sommet, tu as finalement dévalé la piste au rythme des blessures et des choix de ton entraîneur. Ton image s’est quelque peu ternie, ton sourire jamais. De la rigolade à la grimace, il n’y avait pourtant qu’un pas, une poussée de balle. Et aussi tentante soit-elle, jamais tu n’y auras cédé.

N’en déplaise à certains, Eden, tu auras vraiment foutu le bazar.