Roberto Martinez au Portugal : bilan parfait, mais des critiques subsistent

L’ancien sélectionneur de la Belgique, Roberto Martinez, a connu un départ tonitruant à la tête de la Seleçao mais n’est pas totalement épargné par les critiques. En cas de succès, vendredi, la qualification pour l’Euro 2024 serait déjà en poche.  

A force, on va finir par penser que Roberto Martinez est avant tout un excellent gestionnaire de… phases de poules. S’il n’a pas réussi à amener la génération dorée belge sur le toit du monde ou même de l’Europe, l’Espagnol lui a en tout cas toujours permis de se qualifier aisément pour les tournois majeurs. Que ce soit pour le Mondial 2018 (28/30, +37) ou l’Euro 2020 (30/30, +37), les Diables Rouges avaient toujours survolé leur groupe sous ses ordres, empilant les buts tout en évitant de subir la moindre défaite.

Martinez, pas le premier choix

Aujourd’hui à la tête d’une sélection portugaise de grande qualité, elle aussi, le natif de Balaguer semble reparti sur les mêmes bases stratosphériques. Celles d’une qualification aisée, qui ressemble davantage à une promenade de santé qu’à un réel parcours de combattant. Et pourtant, il lui arrive encore de subir des critiques des analystes et du public lusitanien en raison d’un jeu parfois taxé d’« ennuyeux » ou « manquant d’idées. » La raison de ce scepticisme est peut-être à aller chercher dans le fait qu’il n’était pas, à la base, le premier choix de la Fédération. Pour succéder à Fernando Santos, qui avait quitté son poste après l’élimination en quart de finale du Mondial qatari, cette dernière aurait aimé rapatrier José Mourinho. Engagé à l’AS Rome, ce dernier avait gentiment mais fermement décliné l’offre, préférant se concentrer sur son club.

Du coup, Martinez fait l’appoint, ayant visiblement su séduire par un discours policé, rassembleur. Beau parleur, adepte de la mise en place d’un plan ambitieux qui va au-delà des seuls intérêts de la sélection, l’Espagnol est en train de faire taire la majorité des critiques. De convaincre les joueurs de son aptitude à les amener vers les sommets escomptés. De jeter les bases de ce qu’il espère être une nouvelle « sucess-story » à long terme, si possible avec une issue plus favorable que celle qu’il a connue chez nous. Il n’est en tout cas que le 3e étranger à diriger la sélection portugaise, après deux Brésiliens : Otto Gloria (1964-1966 et 1982-1983) et Luiz Felipe Scolari (2003-2008)… 

6 victoires, 24 buts marqués, 0 encaissé !  

C’est bien simple : depuis qu’il en a pris les rênes, le Portugal a réussi le sans-faute absolu. Même si les adversaires de son groupe n’ont rien de foudres de guerre, ses joueurs ont obtenu six succès en autant de matchs, inscrivant au passage 24 buts sans en concéder un seul ! Jamais, au cours de son histoire, le pays champion d’Europe en 2016 n’avait réussi pareil bilan. Jamais, au cours de l’histoire plus globale, un pays n’est parvenu à poursuivre ce sans-faute sans but encaissé sur l’ensemble d’une campagne qualificative.

L’ambition est donc claire. « C’est un objectif que l’on peut se fixer même si on préfère y aller par étapes et d’abord assurer rapidement notre qualification », a précisé cette semaine l’ancien sélectionneur de la Belgique. De même, en étrillant le Luxembourg de l’Unioniste Anthony Moris en septembre sur le score sans appel de 9-0, le Portugal a réussi le score le plus important de toute son histoire ! S’il enchaîne un 7e succès face à la Slovaquie, ce vendredi à Porto, la Seleçao aura déjà son ticket pour l’Euro 2024 en poche.

Gérer Cristiano Ronaldo, un sacré défi 

Au-delà des chiffres impressionnants, se pose la question plus pernicieuse de son management. Au Portugal, Martinez s’appuie sur une sélection qui allie de jeunes talents comme Leao (AC Milan), Vitinha (PSG) ou Goncalo Ramos (PSG) et de vieux briscards au rang desquels João Cancelo (FC Barcelone), Bernardo Silva (Manchester City) ou Bruno Fernandes (Manchester United).

Mais le plus connu d’entre eux n’est autre que Cristiano Ronaldo. A 38 ans, du haut de ses 201 sélections (pour 123 buts !), le nouveau joueur d’Al-Nassr, en Arabie Saoudite, n’en a pas fini avec la sélection. S’il était suspendu pour abus de cartes jaunes face au Luxembourg, il a disputé les 5 autres rencontres qualificatives, ajoutant 5 buts supplémentaires à ses statistiques : 2 face au Liechtenstein, 2 au Luxembourg et un en Islande. Gérer un phénomène comme CR7 sans le pousser vers la retraite constitue l’un des défis majeurs pour Roberto Martinez. 

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