Baroudeur devant l’éternel, Obbi Oulare retrouve l’Antwerp en Croky Cup

Alors qu’elle avait débuté sur les chapeaux de roue, la carrière d’Obbi Oulare n’a pas été un long fleuve tranquille. A 27 ans, celui qui a notamment transité par Strombeek, le FC Brussels, Anderlecht, Lille, Wasquehal, le Standard et Bruges durant sa formation n’a jamais vraiment réussi à s’imposer dans un club au plus haut niveau. A se stabiliser dans la durée, lui qui, en bon baroudeur, a déjà enchaîné la bagatelle de 9 clubs issus de 3 pays différents depuis ses débuts en Pro League en 2014. Et qui, au total, n’a disputé jusqu’à présent que 140 matchs en dix saisons chez les pros, parfois en D2, pour un total beaucoup trop maigre de 23 buts inscrits et 11 assists délivrés.  

Des débuts prometteurs avant de filer à l’anglaise 

Désormais actif au KSK Lierse-Kempenzonen, en Challenger Pro League, Obbi Oulare n’a pas davantage réussi à confirmer les belles dispositions qu’il avait démontrées lors de ses débuts en équipe première à Bruges. A l’époque, sous les ordres de Michel Preud’homme, ses premiers pas sont prometteurs. Les commentaires ? Dithyrambiques. Les attentes ? Enormes. Avec son grand gabarit, sa puissance hors normes et un réel talent de buteur, Obbi Oulare impressionne. Rapidement, il en impose. Il s’impose, aussi comme un joker offensif de luxe qui finit tout de même par disputer trente (bouts de) matchs, toutes compétitions confondues lors de sa première saison.

Il inscrit également 7 buts : 3 en championnat, 2 en Europa League et 2 au sein de cette Croky Cup que son équipe remporte au terme d’une finale complètement folle face à Anderlecht. En début de saison suivante, il inscrit un but exceptionnel face au Standard, fin août, avant de choisir, quelques jours plus tard, de filer à l’anglaise afin d’éviter la concurrence frontale avec Diaby et surtout Vossen, qui vient d’arriver. Il privilégie un exil à Watford, qui débourse tout de même près de 7,5 millions d’euros pour l’attirer dans ses filets londoniens, pour faire trembler ceux des adversaires. En vain. Le garçon a beau n’avoir que 19 ans, le jeu des comparaisons avec son père est inévitable.

Lui aussi footballeur pro et ancien international guinéen, Souleymane Oulare avait à l’époque connu les plus beaux moments de sa carrière dans notre pays. D’abord à Saint-Nicolas et à Beveren puis à Waregem, où Obbi voit le jour au début du mois de janvier 1996. Mais c’est surtout à Genk qu’il éclate réellement. Dans le Limbourg, son association avec Branko Strupar qui mène au gain de la Coupe de Belgique en 1998 puis du championnat, un an plus tard, fait des miracles. 

Il a davantage enchaîné les désillusions que les effusions 

Tombé dans la marmite du football belge comme Obélix dans celle de potion magique, Obbi Oulare, de son côté, a beaucoup de qualités mais un gros défaut : son impatience. Et une tare qui va le poursuivre toute sa carrière : il est fragile musculairement, ce qui peut se comprendre compte tenu de sa puissance athlétique. Durant des années, il va enchaîner les blessures davantage que les matchs ou les buts au plus haut niveau. Les désillusions plutôt que les effusions.

Aujourd’hui, alors qu’on aurait pu penser qu’il deviendrait un jour Diable rouge, Obbi Oulare doit se contenter d’avancer sur son curriculum vitae quelques apparitions avec l’équipe belge des Espoirs (7 sélections, 1 but). Son parcours l’a mené de Bruges au Lierse via Watford, où il ne s’est jamais réellement imposé (3 matchs, 51 minutes et 0 but), mais aussi Zulte Waregem, Willem II et le Standard, où son bonheur n’est jamais réellement passé par des différents prêts. Racheté en 2019 par le Standard, puis deux ans plus tard par Barnsley, il a de nouveau été prêté sans grand succès au RWDM, où il s’est déchiré les ligaments croisés et n’a pas inscrit le moindre but lors de la saison de la remontée en D1.

Maintenant actif au Lierse, Obbi Oulare a retrouvé le plaisir et du temps de jeu puisqu’il a déjà pris part à 11 matchs quasi complets et inscrit trois buts, dont un, ce week-end, face aux jeunes de Genk. Ce mercredi, dès 15h45, il retrouvera sur sa route cette formation de l’Antwerp pour le compte de laquelle il avait disputé 16 rencontres (3 buts) lors de la saison 2017-18. Pour montrer qu’il est davantage qu’un grand corps malade aux ambitions nébuleuses. 

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