Borussia Dortmund vs Bayern Munich ou la rivalité entre la Ruhr et la Bavière, les deux grandes régions d’Allemagne. Samedi à 18h30 sonnera l’heure du Klassiker !
Histoire du Klassiker
Si les deux principaux clubs allemands sont plus que centenaires (1900 pour le Bayern, 1909 pour le Borussia Dortmund), la première rencontre entre ces deux équipes ne remonte qu’à 1965, deux ans après la fondation de la Bundesliga, quand le Bayern fait enfin son entrée dans la cour des grands pour atteindre ensuite le firmament du football allemand et européen et ne jamais connaître de faiblesse, si ce n’est pour laisser filer le titre à son grand rival de la Ruhr.
C’est en réalité à partir des années 90 que l’antagonisme entre les deux clubs atteindra son paroxysme, les deux rivaux s’affrontant notamment en Ligue des Champions, Dortmund éliminant Munich en 1998, les Bavarois prenant leur revanche au stade ultime de la compétition en 2013, à Wembley, avec un splendide but d’Arjen Robben à la 89e minute (2-1 score final) sur une talonnade de Ribery, sous les yeux désabusés d’un Robert Lewandowski qui allait bientôt troquer la vareuse jaune et noir pour la rouge.
L’attaquant polonais n’allait pas tarder à faire parler la poudre du côté de l’Allianz Arena. Curieusement, les joueurs qui, comme lui, ont d’abord fait leur preuve devant le « Mur » avant de filer en Bavière sont deux fois moins nombreux que ceux qui ont fait le trajet inverse (7 – dont notamment Torsten Frings, Mats Hummels, Mario Götze ou Ivan Perisic – pour 14). Mats Hummel, a d’abord pris un aller-retour puis un simple depuis Munich tandis que Mario Götze a fait l’aller-retour depuis le BVB Stadion.
Si ces dernières années, ce duel est devenu le klassiker (ce titre devrait revenir aux duels entre le Bayern et le Werder de Brême, soit les deux clubs le plus souvent présents en Bundesliga depuis sa fondation en 1963), dans les années 70 et 80, ce n’était pas le cas. À cette époque, Gert Müller et Karl-Heinz Rummenigge se régalaient pour alimenter le marquoir, 14 roses pour le Bomber der Nation et 9 pour Kalle. Dans les années 2000, Makaay en a à son tour planté 14. Mais cela n’est rien par rapport aux 27 réalisations de Robert Lewandowski (une seule sous le maillot de Dortmund et forcément 26 dans le rouge).
Une opposition de stars
S’il faut retenir les plus beaux buts, outre le but de la finale de Ligue des champions de Robben, on peut aussi retenir le grand pont de Thomas Müller sur le gardien Robert Bürki en 2015. Dans l’autre camp, le but de Paco Alcacer sur une passe géniale de Witsel en novembre 2018 valait le coup d’œil (victoire 3-2), tout comme le tir de Bartra en 2015-2016, aussi beau qu’inutile puisque le BVB s’inclinait 1-3.
Inutile de préciser que Robert Lewandowski, dans la ribambelle de buts qu’il a marqués dans le klassiker, a souvent soigner la manière, et symboliquement sans doute, le plus beau qu’il a inscrit contre Dortmund n’est autre que celui qui correspond à son 200e but en Bundesliga, le 7 avril 2019, lorsqu’il profite d’une erreur de Dan-Axel Zagadou pour ensuite lober le portier du Borussia Robert Bürki et réaliser une reprise acrobatique victorieuse. Ce jour-là, le Bayern humilie son adversaire 5-0.
Erling Haaland a aussi marqué le klassiker de son empreinte, signant un doublé pour le BVB en mars 2021, le deuxième but sur une passe décisive de Thorgan Hazard après un très beau mouvement d’ensemble. Plus tôt dans la saison, le Norvégien avait signé un joli but lors de la 7e journée, sur une passe en cloche.
Voici sept mois, on a aussi eu droit à la floche du siècle, lorsque Kobel, le gardien du BVB, surpris sans doute par une bourrasque de vent – on ne voit que ça pour expliquer un tel raté – laisse passer le ballon dégagé vers l’avant par le Français Kingsley Coman depuis sa moitié de terrain.
Cette fois, c’est Harry Kane qui tentera, côté bavarois de marquer le klassiker de son talent, lui qui a déjà secoué les filets à 12 reprises depuis le début de la saison. Un Bayern de Munich, deuxième après neuf journées, alors que Dortmund est à la traîne (9e ) dans un championnat toujours dominé par le Bayer Leverkusen d’un certain Victor Boniface. Avec seulement 4 et 3 buts jusqu’à présent, Brandt et Reus font pales figures.
