Loïc Lapoussin, l’artiste de l’Union Saint-Gilloise

Le Malgache est devenu l’un des tauliers de l’Union Saint-Gilloise qui n’arrête plus de briller en Jupiler Pro League. Loïc Lapoussin va-t-il enfin confirmer son talent énorme dans les statistiques ?

La troisième saison sera-t-elle celle du titre pour l’Union Saint-Gilloise ? Les amateurs de paris sportifs se disent qu’en tout cas, l’équipe d’Alexander Blessin semble encore plus forte et dominatrice que les années précédentes. Mais la saison de Jupiler Pro League est encore bien longue. De plus, la division des points avant les playoffs ne donne aucune garantie au leader de la saison régulière. Et ce n’est pas le titre honorifique de champion d’automne déjà obtenu qui arrangera les choses.

On l’a souvent dit, écrit et répété depuis le début de cette saison 2023-2024 : l’Union a pourtant vu une équipe presque complète de titulaires quitter le navire à l’issue de la dernière journée dramatique du défunt championnat.

Les trois derniers mohicans

Sont restés à bord du navire trois joueurs ayant activement participé au retour des Jaune et Bleu au sein de l’élite, trois joueurs déjà présents à l’Excelsior Virton entre 2018 et 2020 et ayant connu la descente aux enfers des Gaumais avant d’être repêchés avec le succès que l’on sait du côté du Parc Duden.

Anthony Moris, le gardien luxembourgeois qui vient de publier sa biographie avec la complicité de notre confrère Eric de Boer, et Loïc Lapoussin furent les deux premiers à signer un contrat, dès le 30 juillet 2020, avec l’Union. Guillaume François les a imité le 12 août suivant.

Est-ce la galère virtonaise qui les a soudés à jamais ? Toujours est-il que Moris, Lapoussin et François apparaissent désormais comme de véritables clubmen. Le dernier nommé accepte sans trop sourciller de s’asseoir sur le banc voire en tribune. Mais répond toujours présent quand le coach Alexander Blessin fait appel à lui. Tous trois semblent indissociablement liés à ce club qui les a révélés au grand public.

Loïc Lapoussin est devenu l’artiste du flanc gauche, régalant le chaud public saint-gillois de gestes techniques et de passes géniales. Mais comme tous les artistes, il lui est arrivé d’avoir de sérieux passages à vide. Il est vrai aussi que les adversaires ont appris à se méfier de lui et lui laissent moins de liberté.

L’année de la confirmation pour Lapoussin ?

Mais cette saison-ci, même lorsqu’il semble un peu en panne, comme ce fut le cas, à nos yeux, contre LASK en Europa League, il a le trait de génie pour débloquer la situation. Dans le cas de ce match, ce fut un slalom dans la défense adverse provoquant la faute inévitable d’un adversaire suivie d’un pénalty.

Certains observateurs ont pu pester les saisons précédentes sur une certaine nonchalance du joueur franco-malgache à l’une ou l’autre occasion. Cette saison-ci, avec Blessin, les rares fois où cela a pu lui arriver, l’entraîneur allemand a réussi à le remotiver voire à le recadrer mais subtilement. Pouvant compter sur un effectif assez large, le coach, extrêmement proche de ses joueurs, peut faire tourner ses pions dont l’absence à un match apparaît normale, le remplaçant sachant très bien ce qu’il a à faire et le faisant très bien.

Toutes compétitions confondues avec l’Union, Lapoussin vient de fêter sa centième titularisation (126 matchs, 11 buts, 17 assists). En Jupiler Pro League, c’est 88 matchs dont 73 comme titulaire, 8 buts et 9 passes décisives, 10 cartes jaunes.

Cette saison-ci, il enregistre trois buts (au RWDM, à Westerlo et contre Courtrai) et deux passes décisives. Il fut titulaire à chaque fois, sauf au Cercle de Bruges. En Europa League, il n’entama pas la rencontre à Liverpool.

De telles statistiques montrent à quel point Loïc Lapoussin, à 27 ans, est devenu un pion indispensable pour Alexander Blessin. Et ce pour le plus grand plaisir du jeune public qui voue une admiration sans fin pour ce joueur au grand cœur. Il n’avait d’ailleurs pas hésité à inviter les jeunes de l’US Créteil, club où il fut formé, à rejoindre les travées du parc Duden puis à faire la fête sur le terrain.

Car pour l’international malgache, le football est avant tout une fête. Pour nous aussi, avec des artistes comme lui. La preuve avec ce but marqué avec Madagascar lors de la trêve internationale :