Benoît Saint Denis, des forces spéciales à l’UFC : la nouvelle sensation du MMA français

Quand la France a enfin légalisé les compétitions de MMA sur son territoire, en janvier 2020 sous le mandat de Roxana Maracineanu, la machine était lancée. Le talent était présent dans l’Hexagone, et il allait enfin pouvoir évoluer à domicile. Il allait falloir attendre septembre 2022 pour qu’enfin, l’UFC débarque à Paris pour son premier événement français. En tête d’affiche, bien sûr, Ciryl Gane. “Bon Gamin” était le n°1 français à l’UFC, même s’il restait sur une défaite face à Francis Ngannou, champion des poids-lourds.

Mais si Gane sera la star de la soirée avec un K.O. sur Tai Tuivasa, un autre tricolore avait marqué les esprits. Benoît Saint Denis était ce soir-là le premier Français à combattre devant son public. Une victoire facile dès le début du second round, qui lui vaut un bonus de “Performance of the Night”. Le style BSD est déjà là : violence, précision, agressivité, sens du spectacle au micro également. Au-delà de son talent indéniable, c’est aussi le parcours de Saint Denis qui va attirer les regards.

Benoît Saint Denis, de l’armée à l’UFC

Benoît Saint Denis est un personnage à part. Avant d’être combattant de MMA, le Français était en effet… Militaire. Fils de militaire, le jeune Benoît passe très jeune les tests pour intégrer les forces spéciales. Il y passera plusieurs années, envoyé en Afrique pour combattre les groupes terroristes au Sahel. En parallèle, cependant, le jeune Saint Denis continue de pratiquer les sports de combat. Son père est un excellent judoka ; lui-même s’intéresse aux arts martiaux mixtes, et décide de passer professionnel en 2019.

Une décision qui changera sa vie, car “BSD” a très clairement du talent. Pour le détail, Saint-Denis passera par la Belgique au début de sa carrière. Il va en effet combattre à l’European Beatdown, à Mons, pour ce qui sera son quatrième combat professionnel. Il signera ensuite au Brave FC et y accumulera les victoires, jusqu’à se retrouver à 8-0 en carrière. Suffisant pour intéresser l’UFC, la plus grande organisation de MMA mondiale.

Des débuts difficiles pour BSD

Malheureusement pour Saint Denis, son premier combat a des allures de piège. Il est en effet appelé pour affronter un adversaire… une catégorie au-dessus de la sienne. En vrai guerrier, Benoît Saint Denis accepte l’offre de dernière minute et prend une leçon face à Elizeu Zaleski Dos Santos. Un adversaire qui sera plus tard testé positif à l’ostarine, une drogue augmentant les performances physiques. Cela ne change rien au résultat, mais BSD a surpris tout le monde en résistant 3 rounds face à un adversaire bien plus puissant.

C’est en effet l’une de ses particularités : Saint Denis paraît “infinissable”, il ne baisse jamais les bras. Mais le public français attend d’en voir plus. Le “God of War”, comme on le surnomme, veut se rattraper après cette défaite inaugurale. Sa première en carrière. Depuis, le moins qu’on puisse dire est que Saint Denis a convaincu. Il est invaincu à l’UFC, et chaque victoire a été plus impressionnante que la précédente.

Deux soumissions, deux TKO : Benoît Saint Denis a tenu ses promesses par la suite. Parmi ces victoires, ce fameux 3 septembre 2022 lors duquel il devient symboliquement le premier combattant français à rentrer dans l’octogone “à domicile”. Son personnage presque chevaleresque séduit le public français. Tatouages en hommage à Jeanne d’Arc et l’armée, attitude patriote : BSD assume son côté “franchouillard”… et ça marche. Mais surtout : il impressionne dans l’octogone, et l’UFC lui offre donc rapidement une occasion d’intégrer le top 15.

L’ascension pour Saint Denis, top 15 de l’UFC

En effet, Benoît Saint Denis reçoit une énorme opportunité en affrontant Matt Frevola, alors classé 14e de la catégorie poids-légers de l’UFC. Un nom que les suiveurs occasionnels du MMA ne connaissaient peut-être pas. Mais Frevola est un adversaire dangereux, qui restait sur trois K.O. d’affilée. Il est aussi un chouchou du public américain, et BSD va l’affronter au légendaire Madison Square Gardien, à New York d’où est originaire Frevola.

Le résultat ? L’un des K.O. de l’année de la part de Benoît Saint Denis. Headkick, et un Matt Frevola impuissants. Habitué à infliger ce genre de tarif à ses adversaires, l’Américain est cette fois foudroyé. Les deux hommes, cependant, marque les esprits par le respect mutuel qu’ils affichent. Frevola est en effet lui aussi un ancien militaire, et Saint Denis sait que pour réussir à l’UFC, il faut se mettre le public dans la poche. C’est chose faite – alors qu’un Ciryl Gane, par exemple, a toujours eu plus de mal à convaincre micro en main.

Fulgurant dans l’octogone, Benoît Saint Denis a donc tout compris à côté également. Sûr de lui, il a demandé à affronter le top 5 de la division. Le titre, détenu pour l’instant par Islam Makhachev, ce ne sera pas pour tout de suite. Mais BSD a attiré les regards, fait le spectacle, et a pour lui une histoire atypique et un background qui plaît aux USA. Le MMA est le genre de sport où le show a autant d’importance que le mérite. Et Saint Denis, nouvelle coqueluche du MMA français, l’a bien compris…