Proche de la faillite, le KV Ostende digère très mal sa descente en Challenger Pro League

Relégué l’an dernier de Jupiler Pro League, le KV Ostende espérait se refaire une santé en Challenger Pro League. Mais c’est tout le contraire qui s’y passe et le club est aujourd’hui proche de la fin.

Après 10 années consécutives en Jupiler Pro League, le KV Ostende a fait la bascule en D1B l’an dernier. Une saison 2023-2024 que certains qualifiaient « d’annus horribilis » tant elle avait tourné dans le mauvais sens.

Cette chute en Challenger Pro League aurait du permettre au club de se refaire une santé, comme est occupé à le faire Zulte-Waregem, l’autre relégué de la défunte saison et qui est 2e de l’antichambre de l’élite. Mais à la Côte, les problèmes étaient bien plus profonds qu’une mauvaise gestion sportive ayant conduit le club à sa perte sur le terrain.

En coulisses aussi, les problèmes sont énormes et cette saison 2023-2024 est un véritable calvaire à tous les étages pour le KVO. Auteur d’une saison plutôt moyenne jusqu’au début de l’hiver, le club flandrien est désormais engagé dans une course contre la montre… pour sa survie.

Problèmes financiers et retraits de points

La gestion interne du club souffre depuis plusieurs années du départ de Marc Coucke. Les propriétaires et présidents se sont succédés en quelques années jusqu’à ce que Pacific Media vienne apporter « de la stabilité » en 2020.

Car derrière, rien n’a vraiment été arrangé et les robinets se sont coupés, forçant le club à vivre avec moins de moyens. Trop peu, en réalité. Aujourd’hui, le KV Ostende est un club endetté qui peine à honorer toutes ses obligations. Des manquements qui n’ont pas échappé à la commission des licences qui n’a pas hésité à sanctionner le club en lui infligeant deux retraits de points fin décembre : d’abord 3 points puis, le lendemain, 6 autres.

Avec ces 9 points en moins, le KVO a plongé à la dernière place de Challenger Pro League et cherche donc maintenant à se sauver sportivement. Mais l’écart avec les équipes devant est important et la situation ne s’arrange pas vraiment, loin de là.

Entraineur et président sur le départ, grève des joueurs

Mi-décembre, le KVO mettait un terme à sa collaboration avec Stijn Vreven, le coach n’ayant jamais réussi à donner vie à l’équipe en Challenger Pro League. C’est Michiel Jonckheer qui avait alors repris l’équipe mais son interim n’aura pas duré très longtemps. A peine la victoire contre Zulte actée que le coach annonçait son départ vers les U18 du Club de Bruges.

Un départ qui n’a rien de surprenant quand on connait la situation du club où les joueurs ne sont plus payés et où l’encadrement médical a été réduit à sa plus simple expression. Rien d’étonnant non plus à ce que les joueurs aient fini par se mettre en grève pour protester contre cela.

Et alors que le navire est en train de couler, c’est carrément le capitaine qui a sauté dans un canot de sauvetage : le président Frank Dierckens a annoncé, lui aussi, qu’il quittait ses fonctions avec effet immédiat.

La Croky Cup comme bouée de sauvetage ?

Mais le KVO n’a pas encore coulé. Le week-end dernier, les Côtiers ont arraché à la dernière minute une victoire de prestige contre Zulte Waregem qui a justement perdu sa première place. Une victoire inespérée qui peut, peut-être, donner espoir aux supporters.

Les Flandriens le prouveront peut-être à nouveau ce mercredi puisque le club doit recevoir le RWDM dans le cadre des quarts de finale de la Croky Cup. Certains voient déjà ce match comme une affaire conclue pour les Bruxellois qui affronteront une équipe au plus mal sur le plan administratif.

Contre Zulte, Ostende avait dû puiser dans la caisse de ses équipes de jeunes pour parvenir à organiser la rencontre. Devra-t-il encore faire de même contre Molenbeek, aggravant encore un peu plus sa situation financière déjà délicate ? Une épée de Damoclès pend au-dessus de la tête du club dont on se dit que la faillite pourrait être déclarée à tout moment.