L’Union Saint-Gilloise est-elle invincible ?
Dix-neuf août 2023, 16 septembre 2023, 5 octobre 2023 et 9 novembre 2023. Ces quatre dates correspondent actuellement aux quatre seules défaites enregistrées par l’Union Saint-Gilloise sur les 31 rencontres qu’elle a disputées jusqu’ici, toutes compétitions confondues. C’est évidemment peu et très remarquable. Dans la mesure où l’équipe a été profondément remaniée durant l’intersaison, sans compter un nouvel entraîneur. Que faut-il donc pour venir à bout de ces Saint-Gillois qui occupent les hautes sphères du classement depuis leur retour en D1A en juillet 2021 ?
Le FC Malines, la bête noire
Malgré un départ parfait en championnat avec un 9 sur 9 (victoires contre Anderlecht et OH Louvain, entrecoupés d’un déplacement au Standard), les Unionistes ont sans doute eu du mal à assimiler la nouvelle tactique, le contre-pressing, instaurée par Alexander Blessin, le coach allemand, le successeur de Karel Geraerts, qui consiste à harceler l’adversaire quand on a perdu le ballon afin de le récupérer le plus vite possible en ce 19 août 2023.
Mais, derrière les Casernes, les Bruxellois ont retrouvé leur bête noire. En effet, depuis leur retour en D1A, en juillet 2021, les Saint-Gillois ont toujours perdu. C’était la 3e fois en championnat ce 19 août 2023, sans compter le revers en Coupe de Belgique le 26 octobre 2021. Il y a sans doute eu un relâchement psychologique comme l’atteste ce 4-0 bien tassé ! Les Jaune et Bleu ont soigné leur réputation car, par le passé, ils ont plusieurs fois démontré que lorsque le fil du match leur échappe, le score est lourd. À peine un mois plus tard. L’an dernier, à pareille époque, le marquoir avait renseigné 3-0. Cette fois, ce fut 4-0.
Un mois après à domicile face à Genk
L’autre revers en Pro League a eu lieu, un mois plus tard, mais à domicile cette fois. Et l’on peut dire que c’est aussi une relative bête noire car le KRC Genk s’était imposé 2-1 en 2022-2023 en phase classique, avant de s’incliner en playoffs. Mais ce 16 septembre 2023, les troupes de Wouter Vrancken ont remis le couvert en s’imposant 2-0. Une fois de plus, les Saint-Gillois se sont inclinés en étant restés muets offensivement.
Mohammed Amoura, l’arme absolue
À cette époque de la saison, Mohammed Amoura, arrivé fin août, débutait les rencontres sur le banc, avant de monter au jeu en cours de jeu. Ayant reçu sa chance en début de championnat, Denis Eckert Ayensa pétait des flammes, mais le feu d’artifice s’est progressivement éteint et c’est le transfuge de Lugano qui l’a ranimé à son profit. Avec Gustaf Nilsson à ses côtés, le feu follet algérien a par la suite affolé toutes les défenses du pays (13 buts), au point d’avoir tapé dans l’œil des électeurs du Soulier d’Or qui l’ont hissé sur la troisième marche du podium, juste derrière son coéquipier Cameron Puertas, l’autre pion important sur l’échiquier bruxellois. Successeur de Teddy Teuma, le Suisse est devenu le moteur de son équipe, comme en attestent les onze passes décisives à son actif.
Deux partages depuis le 16 septembre
Avec un secteur offensif de feu, un entrejeu dynamique et une défense de fer et sans nul doute plus imperméable que l’an dernier, symbolisée par Christian Burgess, Koki Machida et Kevin Mac Allister, les Unionistes n’ont plus abandonné que de petites miettes à leurs adversaires en Pro League : un point à La Gantoise et un autre au Club Bruges.
Linz : le revers le plus regretté
C’est finalement sur le plan européen que l’on recense les deux derniers revers. Face à des adversaires d’un calibre supérieur, les Apaches ont eu un parcours en Europa League plus chaotique que la saison dernière. Si l’on peut facilement comprendre la défaite à Liverpool, non sans avoir bousculé un prestigieux adversaire en seconde période après avoir nourri trop de respect avant le repos, les troupes d’Alexander Blessin pointeront sans aucune hésitation le lourd revers à Linz lors de la 4e journée de phase de poules comme l’échec le plus regretté. Ce soir-là, on n’a pas reconnu l’Union Saint-Gilloise entreprenante, intransigeante en défense et incisive en attaque. Ce 3-0 a eu comme conséquence que, au sortir de l’hiver, l’Union se retrouve en Conference League plutôt qu’en Europa League !
Une victoire pour entamer 2024
Qui peut battre les Saint-Gillois ? Privée de six titulaires potentiels (trois partis en équipe nationale et autant suspendus), l’Union Saint-Gilloise ne s’est pas privée pour entrer dans l’année 2024 par une victoire, arrachée au forceps certes, mais les remplaçants ont prouvé que les Jaune et Bleu sont parés pour affronter la suite de la compétition avec tous les espoirs permis. Le bloc familial est prêt à répondre à tous les rendez-vous, à commencer par ce jeudi soir en accueillant Anderlecht en quarts de finale de la Croky Cup…