Naples a décidé de se rappeler au bon souvenir de Dries Mertens. Le club italien a attiré Cyril Ngonge lors de ce mercato hivernal. Un tremplin dans la carrière d’un joueur méconnu chez nous.
Si vous ne suivez pas spécialement la Serie A, il y a de grandes chances que son nom ne vous évoque pas grand-chose. Pourtant, du haut de ses 23 ans, Cyril Ngonge est occupé à se faire un nom dans la Botte. Après avoir empilé les buts du côté du Hellas Vérone, le gaucher ne pouvait qu’attirer des plus grands clubs transalpins. Premier sur la balle, Naples n’a pas laissé filer sa chance. Belle trajectoire pour un attaquant qui semblait plafonner en Pro League il y a quatre ans.
Même génération qu’Evenepoel à Anderlecht avant d’aller au Club Bruges
Bruxellois d’origine, le fils de Michel se tourne naturellement vers Neerpede pour entamer sa formation. Il n’a que six ans lorsqu’il enfile sa première vareuse mauve. Les années passent et la pression qui va avec augmente. « Il fallait vraiment se battre pour sa place. À cet âge, on se met déjà pas mal la pression soi-même », avait expliqué le Belge dans un entretien au Vif en 2021. « Chaque année, mon évaluation était assortie du même commentaire. ‘Cyril est un garçon qui déborde d’énergie et de talent, mais il doit comprendre qu’il peut en tirer encore plus.’ Au terme de ma saison en U14, on m’a appris que je ne jouerais pas chaque match l’année suivante. Je n’étais pas considéré comme le principal talent de la génération 2000, dont Remco Evenepoel faisait également partie, mais je suis le seul à avoir éclos au plus haut niveau. »
Poussé vers la sortie, Ngonge va rejoindre la Venise du Nord pour continuer sa formation. « J’avais besoin d’un nouveau challenge, car je ne me sentais plus le bienvenu à Anderlecht. C’est toutefois un des choix les plus difficiles que j’ai eu à faire. J’ai quitté ma famille et mes amis, j’ai dû m’habituer à un autre entourage scolaire, je suis resté en internat en semaine… La langue a été le principal obstacle » détaillait encore le Belge.
Fort heureusement pour lui, il va finir par s’adapter jusqu’à s’ouvrir les portes de l’équipe première. En décembre 2018, il joue quatre matchs dont un en tant que titulaire face à l’Atlético Madrid en Ligue des Champions. En deuxième partie de saison, il disparaît étonnamment des radars. Il ne le sait pas encore mais sa chance à Bruges est passée. Prêté chez les jeunes du PSV l’année suivante, il est ensuite vendu à Waalwijk en première division néerlandaise.
Apprentissage en Eredivisie avant de débarquer au Hellas Verone
L’ailier passe près de trois ans chez nos voisins. Après Waalwijk, Cyril Ngonge débarque à Groningue où il explose réellement. Son coup du scorpion face à l’AZ Alkmaar séduit d’ailleurs toute l’Europe. Suite à des problèmes disciplinaires, son idylle va néanmoins s’écourter. Écarté par son club, celui qui n’a plus joué en sélection nationale depuis les U19 pose ses valises en Italie. En une demi-saison, Ngonge inscrit cinq buts et délivre un passe décisive. Son début de championnat 2023-2024 est tout aussi prometteur. Après avoir compilé six buts et deux passes décisives en 19 matchs, il attire Naples.
Le Napoli, un énième tremplin dans sa carrière ?
Dans un Naples pas spécialement fringant, le Bruxellois a sans doute un coup à jouer. A l’instar de son compatriote, Leander Dendoncker, venu aussi renforcer les rangs napolitains cet hiver. Monté au jeu face à la Lazio Rome, Cyril Ngonge pourrait rapidement s’installer dans le onze. « Il aura probablement un temps de jeu plus élevé s’il continue comme ça. J’ai eu un bon pressentiment à son arrivée » déclarait son coach après la rencontre. De quoi continuer à gravir les échelons d’une carrière qui ne semblait pas gagnée d’avance.
