FC Séville : du paradis européen à l’enfer de la Liga en quelques mois

Quatre entraîneurs en quinze mois, un président de retour après un tour en prison, des transferts timides, des Belges sur la touche ou peu convaincants… Le FC Séville est en pleine tempête.

Spécialiste de l’Europa League qu’il a remporté pour la septième fois en mai dernier, le FC Séville a connu une campagne européenne de Champions League 2023-2024 catastrophique, avec seulement deux matches nuls. La dernière place du groupe B était synonyme de sortie prématurée.

Quand rien ne va…

Cette campagne européenne était à l’image de ce que connaissait le club phare de l’Andalousie dans La Liga espagnole. Les Sévillans étaient les rois des (scores) nuls, résultats qui sont rarement synonymes de bonnes affaires en football. Et les mois de décembre et janvier allaient se révéler encore bien pires. Six défaites, deux nuls et une victoire plongeaient les Sévillans dans la zone rouge du classement. Et ce n’est pas la victoire étriquée (1-2) au Rayo Vallecano le 5 février dernier qui a de quoi rassurer. On ajoutera à ce sombre tableau une élimination en quart de finale de la Coupe du Roi des œuvres de l’Atlético Madrid le 25 janvier dernier.

L’Atlético est d’ailleurs le prochain adversaire des hommes du président José Maria del Nido Carrasco, de retour à la tête du club depuis le 31 décembre 2023. Il l’avait déjà été entre 2003 et 2013 avant d’être condamné à sept ans de prison. Il sera ainsi emprisonné entre 2014 et 2017 pour corruption concernant la municipalité de Marbella.

Son retour fera-t-il revenir un tant soit peu la stabilité dans le club qui ne cessait d’être sur le déclin ? On l’a vu, les résultats de janvier n’incitent pas à l’optimisme, et le programme qui attend le club en Liga en février a de quoi rendre pessimiste. Après la réception de l’Atlético, il y aura un déplacement à Valence, la réception du Réal et le déplacement à la Real Sociedad, autant de clubs qui visent l’Europe ou le titre.

La valse des entraîneurs

La victoire en Europa League avait servi de cache-misère la saison dernière achevée à une bien modeste 12e place en Liga. Après la stabilité connue avec l’entraîneur Julien Lopetegui en poste plus de trois ans, jusqu’en octobre 2022, vint la zone de forte turbulence. Pour enrayer les mauvais résultats, l’Argentin Jorge Sampaoli vint au chevet du malade. Mais en mars 2023, il était limogé, à charge du quasi-inconnu José Luis Mendilibar de sauver la saison.

Maintien assuré et victoire en Europa League, la mission de l’Espagnol était largement remplie. Mais en octobre, il passait à son tour à la trappe, l’Uruguayen Diego Alonso  lui succédant mais son bilan fut catastrophique. En deux mois et six jours, Séville ne remportera aucun des huit matchs de championnat. C’est donc Quique Sánchez Flores qui est désormais chargé d’éteindre l’incendie depuis la mi-décembre. Les tout derniers résultats laissent supposer que l’ancien international qui évolua à Valence et au Réal semble enfin récolter les fruits de son travail.

Effectif dégraissé suite à l’élimination européenne

L’élimination européenne a permis de dégraisser l’effectif durant le mercato hivernal. Ainsi des vieux serviteurs du club sont partis. Ivan Rakitic a bénéficié d’un transfert libre pour remplir son portefeuille à Al Shabab, Fernando est allé à Vila Nova, Papu Gomez à Monza. Et s’il reste encore quelques « vieillards » comme l’ancien Parisien Sergio Ramos (37 ans), le FC Séville a obtenu le prêt de quelques jeunes pousses : Lucien Agoumé (Inter Milan, 21 ans), Hannibal Mejbri (Manchester United, 20 ans), Alejo Veliz (Tottenham, 20 ans) tandis que Federico Agustin Gattoni était acheté à San Lorenzo pour être directement prêté à Anderlecht. Un canal entre les deux clubs qui se confirme après les prêts de Thomas Delaney et de Ludwig Augustinsson l’été dernier.

Le chemin de croix des Belges

On constate aussi qu’il est loin le temps où le club achetait sans compter. Hormis le Rennais Loïc Badé acheté 12 millions d’euros, Djibril Sow, en provenance de l’Eintracht Francfort pour 10 millions et Dodi Lukebakio, lui aussi pour 10 millions, le club sévillan a plutôt joué la politique du prêt. Et pour compenser ces trois achats, le club a vendu l’été dernier son gardien phare, Yassine Bounou, pour 21 millions à Al Hilal. Adnan Januzaj et Dodi Lukebakio (encore deux anciens de la maison mauve) sont donc les touches belges du club sévillan, avec le jeune milieu de terrain Stanis Idumbo-Muzambo, 18 ans, issu de l’école des jeunes de l’Ajax.

Pour Lukebakio – après des débuts prometteurs – le cauchemar est complet depuis la défaite à Majorque, le 9 décembre dernier, quand son genou droit l’a lâché à la demi-heure de jeu. Son retour sur le terrain est annoncé pour le 1er mars prochain. Monté au jeu à sa place, Januzaj n’aura pas vraiment saisi sa chance puisque sa dernière montée au jeu en Liga remonte au 23 décembre.

Pour ce FC Séville, sixième club le plus titré d’Espagne, il reste quinze journées de Liga pour sauver les meubles. Cadix, premier relégable, est à trois points. Le classement actuel laisse apparaître que c’est peut-être tout le football andalou qui est bien malade : de la 15e (Séville, 20 points) à la 20e place, on trouve quatre formations andalouses (Grenade, 12 points, et Almeria, 6, fermant la marche). Seul le Betis Séville, 8e, ne se porte pas trop mal.

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