Quel est le budget d’une équipe World Tour ?

Le budget d’une équipe cycliste du World Tour peut considérablement varier en fonction de d’une multitude de facteurs. Tels que la taille de l’équipe composée du nombre de coureurs et de membres du personnel administratif. Parmi cette composante, la renommée, le potentiel et les performances du coureur influeront sur le montant de son salaire. Les budgets du World Tour peuvent atteindre plusieurs millions d’euros par an grâce aux sponsors. Ces derniers jouent un rôle vital dans le financement des équipes, en fournissant une part significative (si ce n’est exclusive) du budget de l’équipe. Permettant de couvrir les frais déjà évoqués, ainsi que les coûts de déplacement, l’achat du matériel, les frais inerrants à la logistique, etc.

UNE MONDIALISATION ACCRUE DU CYCLISME

L’augmentation des budgets des équipes World Tour au fil des années est une tendance qui a été maintes fois exposée dans les médias. La notoriété croissante du cyclisme y joue une place prépondérante. Le sport cyclisme ne cesse de vouloir et de se mondialiser. Un public, de plus en plus large, est amené à suivre toutes les épreuves du calendrier, au cours de l’année. Ce qui ouvre indubitablement à une meilleure visibilité médiatique dans les pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie.

UCI World Tour

En participant à ces plus gros événements labellisés « UCI World Tour », les équipes du gratin mondial bénéficient d’une visibilité médiatique importante. Une exposition qui n’est pas sans intérêt pour les principaux investisseurs, qui voient leur marque exposée aux yeux de tous sur le bord des routes. Les sponsors y trouvent une opportunité de promouvoir de manière indirecte leurs noms à un public très large. Ces contrats de sponsoring ont tout intérêt à être lucratifs pour assurer une stabilité financière aux équipes. C’est pourquoi ces derniers se tournent essentiellement vers des multinationales. Sans cela, les équipes sont vouées à disparaitre ou à fusionner avec d’autres entités.

Preuve de la fragilité de l’écosystème du cyclisme World Tour, à l’heure actuelle, avec le cas de la Jumbo-Visma, cet hiver. Un long feuilleton qui aura montré toutes les difficultés que peuvent rencontrer, même, les meilleures équipes du monde. Afin de diversifier ses sources de financement, les équipes cherchent d’autres moyens pour subvenir à leurs besoins. C’est pourquoi les newsletters et réseaux sociaux font régulièrement la promotion de produits dérivés liés à l’équipe. A titre d’exemple, la Soudal Quick Step a mis en place une marketplace sous l’URL : https://wolfpack-shop.com. Sur ces sites, le public peut acheter toutes les panoplies possibles et imaginables afin d’exporter la marque au-delà de l’espace télévisuel. Tout en rapportant un supplément financier aux contrats de sponsoring.

L’INFLUENCE DES SPONSORS

Qui sont les gros sponsors dans le cyclisme moderne ?

Pour répondre à cette question, il convient de regarder les dénominations des équipes dont les sponsors principaux ressortent. Ce sont des entreprises (ex. : Ineos, Lidl, …), des marques (ex. : Alpecin, Movistar, …) ou des organisations tels des pays (ex. : Bahrain, UAE, …) qui soutiennent financièrement ces équipes. Il ressort que comme les autres sports, le cyclisme n’est pas exempt d’investisseurs issus des pays du Moyen-Orient. Il est vrai que les pays de la région du Golf Persique tendent à utiliser le sport comme moyen de promotion ou de « sportwashing ».

Des investisseurs qui ne s’arrêtent pas qu’à la création d’équipe comme la « Bahrain Victorious » ou les « UAE émirates ». Mais aussi à la création de course labélisée World Tour, comme c’est le cas avec le « UAE Tour » ou l’« AlUla Tour » (secteur touristique en Arabie-Saoudite). Ces sponsorings issus des pays arabes sont plus enclins à avoir un budget des plus conséquents. Creusant toujours plus le fossé entre les grosses équipes et les plus petites du World Tour. Ces dernières contraintes de composer avec un conglomérat de plus petites entreprises qui ne peuvent rivaliser face aux finances étatiques.

Néanmoins, les équipes adversaires cherchent à se tourner vers de plus grandes entreprises en allant chercher de puissantes multinationales. Le groupe « Ineos » est, à l’heure actuelle, la plus grosse compagnie à investir dans le cyclisme. Mais l’arrivée de partenariat comme « Red Bull » pour les Bora-Hansgrohe, à partir de 2025 pourrait rebattre les cartes. Quid d’Amazon qui était un temps prétendu du côté de l’équipe néerlandaise Visma Lease a Bike ? La question demeure en suspens, au moment où l’équipe de Richard Plugge a trouvé de nouveaux fonds pour les années à venir.

DES BUDGETS EN CONSTANTE AUGMENTATION

EQUIPESBUDGET 2024EVOLUTION ESTIMEE DU BUDGET EN 2024POINTS UCIPOINTS EN FONCTION DU BUDGET
UAE Team Emirates60 M+20 %30949618.98
Visma – Lease a Bike55 M+10 %29654593.08
Soudal Quick-Step30 M+15 %18722748.88
Ineos Grenadiers55 M+10 %17760355.2
Lidl-Trek45 M+ 28 %16102460.06
Bahrain-Victorious30 M+ 20 %15753630.12
Groupama-FDJ25 M+ 19 %14810705.24
Alpecin-Deceuninck25 M+ 39 %14519806.61
Bora-Hansgrohe30 M+ 7 %13325475.89
EF Education Easy-Post22 M+ 10 %11818590.9
Movistar Team25 M+ 8 %10989477.78
Team Jayco-AlUla25 M+ 39 %10712595.11
Intermarché –Wanty18 M+ 20 %10467697.8
Cofidis20 M+ 17 %10437615.70
Team DSM – Firmenich PostNL25 M+ 14 %9127414.86
Decathlon – AG2R La Mondiale Team30 M+ 30 %9096395.48
Arkéa – B&B Hotels20 M+ 54 %7229556.07
Astana Qazaqstan Team25 M+ 32 %7029369.94

Sur la base des chiffres estimés (à prendre avec des pincettes), tous les budgets des équipes ont augmenté pour l’année en cours. Néanmoins ce qu’il ressort des chiffres annoncés, c’est qu’il y a un lien de corrélation assez fort entre l’investissement et le résultat obtenu. Il est vrai que les équipes les plus riches ont tendance à monopoliser les résultats des plus grandes courses du calendrier WT. Ne laissant que des miettes à leurs adversaires et cette amer impression de sur-domination.

Conclusion

Il n’est donc pas surprenant de voir les cinq premières équipes au classement UCI parmi celles les plus fortunés. Les deux superstructures UAE / Visma disposant de finances gargantuesques par rapport à la concurrence. Une situation qui fait réagir jusqu’à l’UCI, où le président David Lappartient réfléchit à un plafonnement budgétaire. Afin de rééquilibrer les forces en présence et éviter la concentration de têtes fortes au sein d’une même équipe. Une proposition que les plus petites écuries ne peuvent qu’accueillir les bras ouverts. Bien que le fossé ne cesse de se creuser année après année. Ces puissances étatiques, au budget sans limite, continuant à proposer de plus en plus de contrats longs, à des coureurs de plus en plus jeunes. Le sport cycliste devra-t-il se réglementer pour faire face à cet emballement incessant ? C’est en tout cas le souhait de bon nombre.