Le bilan du VAR n’est pas reluisant : il y a encore trop d’erreurs et d’incompréhension !

Chaque semaine, c’est la même rengaine. Qu’ils soient au stade ou devant la télé, les supporters se plaignent ouvertement de l’utilisation du VAR en Pro League. De ses décisions incohérentes. De sa lenteur, aussi. Des justifications parfois hallucinantes des responsables de l’arbitrage belge, enfin. De toute évidence, cette forme de mea culpa parfois très timide n’est pas suffisante. Parce que le football est vecteur d’émotions. Parce qu’en Premier League, par exemple, les moyens mis en œuvre sont plus conséquents pour aider les arbitres. Et notamment en ce qui concerne l’utilisation de la Goal Line Technology ou d’un traçage de ligne plus élaboré. Pourtant, les erreurs n’y sont pas rares non plus…

Un sport de contact et d’émotions, sujet à interprétation

Censé venir apporter un sérieux coup de pouce aux arbitres belges, le système de vidéo assistance est très souvent pointé du doigt. Trop souvent ? On a le sentiment que beaucoup d’observateurs pensaient que le VAR allait résoudre tous les maux d’un simple coup de… palette magique en provenance de Tubize. C’est évidemment impossible. Le football reste, comme certains autres sports de contact, sujet à des interprétations que la vidéo ne peut pas forcément résoudre de manière tranchée. Et qui peut fortement varier selon que l’on soit d’un côté ou de l’autre du pouvoir décisionnel, du terrain ou des tribunes.

Pour les arbitres de Pro League, il y a « 98% de bons choix »

Soyons de bon ton : le VAR aide bel et bien les arbitres dans une proportion importante. Certaines situations sont faciles à analyser et à (dé)juger, mais les erreurs sont davantage pointées du doigt. Du coup, les critiques fusent, générant un torrent d’émotions souvent négatives. « Avec le VAR, l’attente est tellement importante qu’on supporte encore moins l’erreur, expliquait la saison dernière l’ancien arbitre et ancien VAR Manager de l’Union belge, Frédy Fautrel, dans les colonnes du Soir. Je peux l’entendre mais après le recours au VAR, on arrive à plus de 98 % de bons choix sur les décisions-clés. Il reste des erreurs mais on travaille chaque jour pour les réduire. »

Rendre les communications publiques ?

Critiquer, c’est bien mais proposer des solutions, ce serait mieux. A l’instar de l’ancien arbitre Marcel Van Langenhove, certains souhaitent davantage de clarté au niveau de la communication. « Assurez-vous que les règles concernant les mains et le hors-jeu soient plus claires, explique-t-il. Et rendez la communication entre le VAR et l’arbitre publique. Actuellement c’est très mystérieux. D’ailleurs, pourquoi les arbitres ne peuvent-ils pas expliquer leurs décisions dans la presse ? » De manière générale, les erreurs existeront toujours et il faut pouvoir l’accepter. Celles d’appréciation, surtout.

Le RIS Pour tenter d’objectiver les décisions

Récemment, des journalistes du Nieuwsblad ont pu consulter des données secrètes fournies par le Referee Information System (RIS) pour tenter d’objectiver ces éventuelles erreurs. De quoi s’agit-il ? Du système informatique utilisé par la Fédération belge afin d’évaluer les arbitres à partir de statistiques précises. Et qu’en ressort-il ? Que sur les 20 premières rencontres de la saison, il y aurait eu 9 interventions jugées intempestives et 14 ‘oublis’ de la part du VAR. Sur ces 9 premiers cas, l’arbitre a été appelé à tort mais il a suivi sa décision. A tort aussi, donc.

Charleroi et Anderlecht, les plus défavorisés

Globalement, Charleroi et Anderlecht ont été les équipes le plus défavorisées avec trois erreurs en leur défaveur, dont le fameux penalty non sifflé lors du Clasico pour les Bruxellois. Mais il faut souligner que Charleroi a été avantagé à deux reprises et Anderlecht une fois… sans compter le fameux penalty face à Genk qui a constitué non pas une erreur d’appréciation mais d’arbitrage. Et qui conduira peut-être à la nécessité de rejouer ce match. Signalons aussi que le Standard a bénéficié d’une erreur du VAR (face à Anderlecht), que Bruges a été désavantagé à deux reprises (un but, une carte rouge) alors que l’Union n’a été ni avantagée ni désavantagée. Comme quoi, contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas toujours les ‘grandes’ équipes qui sont le plus ‘favorisées’…