Les recettes liées aux droits TV pour les clubs de JPL qualifiés en Playoffs

Pour la répartition des droits TV, les clubs participant aux Champions’ Play-offs voire aux European PO ont forcément le sourire. Mais c’est incomparable avec la folie de la Premier League.

En 2020, Eleven Sports avait acquis les droits exclusifs de diffusion de la Jupiler Pro League pour cinq saisons. Soit jusqu’en 2025.  Le fait qu’Eleven se soit intégré dans DAZN n’y a rien changé : les droits télé pour le football belge concernent la D1A, la Challenger Pro League, la Super League féminine, la coupe de Belgique, la Supercoupe ou encore la E-Pro League.  Acquis pour la somme record en Belgique de 500 millions d’euros répartis sur cinq ans, ces droits TV influencent inévitablement les performances sur le terrain. Et inversement.

Le classement des cinq dernières saisons est le critère le plus important pour la répartition des droits

L’Union, Anderlecht, l’Antwerp, Bruges, le Cercle et Genk se frottent évidemment les mains d’avoir décroché leur ticket pour les Champion’s Play-offs. Rien que les recettes de leurs cinq rencontres à domicile rempliront considérablement leurs caisses. Mais ce sont évidemment les résultats sportifs qui restent prépondérants dans la répartition des droits TV entre tous les clubs de Pro League. Parmi les grands critères de la répartition de l’argent, le classement des cinq dernières saisons est le plus important. Interviennent aussi, le nombre de joueurs belges alignés au coup d’envoi et le nombre de minutes que chaque club leur a donné. L’âge des joueurs belges a aussi pesé dans la balance mais il n’a jamais été aussi déterminant que les critères précités.

Plusieurs clubs rêvent désormais d’un… G8

Le classement des cinq dernières saisons constitue ce que l’on appelle le G5. Les clubs qui en font partie, c’est-à-dire actuellement Bruges, Gand, Genk, Antwerp et Anderlecht, reçoivent naturellement plus d’argent que les autres. C’est la raison pour laquelle des clubs tels que le Standard, Charleroi et naturellement l’Union voudraient élargir le G5 à un G8 pour bénéficier de davantage de rentrées compte tenu de leur importance dans le paysage footballistique belge.

Il y a cinq ans, Bruges avait touché 8 millions pour la saison et Anderlecht 6,5 millions

Si les différentes parties souhaitent désormais garder la répartition des montants confidentiels, on se souviendra que lors de la saison de Pro League 2018-19, c’est Bruges qui avait touché la plus grosse somme. Il était question à l’époque de 8 millions d’euros. Le Club de la Venise du Nord était alors suivi par le Standard (6,94 millions), Anderlecht (6,59), Gand (6,55) et Genk (6,01). 32 millions avaient alors été consacrés au G5. On rappellera que pour la période 2017-2020, le contrat des droits télé s’élevait à 80,6 millions par saison, contre 100 millions aujourd’hui.

Pour se faire une idée de la façon dont l’argent est réparti, on notera aussi qu’au cours de la saison susmentionnée (2018-19), 5 millions avaient été consacrés à la Supercoupe, à la D1B ainsi qu’à la Fédération belge. Il restait donc 75 millions à partager entre les 16 clubs de Pro League sans oublier les 3 clubs de D1B participant aux play-offs. Lors de cette saison, Charleroi avait empoché 4,4 millions, le relégué avait bénéficié d’un parachute doré tandis que le plus mal loti n’était autre qu’Eupen (2,27 millions).

Les négociations battent leur plein pour un nouveau contrat à partir de 2025

Le contrat actuel prenant fin en 2025, les négociations battent aujourd’hui leur plein pour tenter de satisfaire la majorité des clubs tout en augmentant le montant des droits TV. La clé de répartition, qui appartient à la Pro League, fait évidemment partie des discussions. Le point le plus important sera le format de la compétition. Il est clair que 90% des huit clubs qui se sont réunis dernièrement en secret, souhaitent qu’il y ait moins de matchs à l’avenir. L’idée est d’avoir moins de rencontres dans le championnat de Belgique pour pouvoir mieux gérer les obligations européennes. Les huit clubs concernés sont les quatre flamands (Bruges, Genk, Gand, Antwerp), les deux bruxellois (Anderlecht, Union) et les deux wallons (Standard, Charleroi).

Un championnat à 14 clubs avec des PO à six ? Ce sera de toute façon sans la division des points

Assistera-t-on, dès 2025, à un championnat de Belgique à quatorze clubs avec des play-offs à six ? Ou à une formule à seize clubs avec des PO à quatre ? Ou encore à un championnat à l’ancienne avec dix-huit clubs mais sans play-offs ?  Tout reste actuellement ouvert. Une chose est sûre : il existe déjà un accord pour ne plus diviser les points par deux en cas de PO. Dans cette optique, il semble que la formule à 14 clubs avec des play-offs à six (et donc sans la division des points) soit la plus réaliste. Cela nous ferait, pour la D1 belge, 26 matchs en phase régulière auxquels viendraient s’ajouter 10 matchs de PO pour un total de 36 rencontres.

Le rêve de certains de faire cavalier seul ? Négocier de manière collective reste plus rentable

Quoi qu’il en soit, chaque club défend ses intérêts dans ces négociations. Il n’est pas rare que certains, comme Bruges l’a déjà fait, menacent de négocier seuls leurs droits télé. Indépendamment des résultats et de sa place au classement, un club comme le Standard génère évidemment une audience bien plus importante que beaucoup d’autres formations de Pro League. Toutefois, jouer la carte individuelle ne serait ni tenable ni rentable sur le long terme, estiment les spécialistes. Négocier les droits télé de manière collective restera toujours plus avantageux.

De là à décrocher plus de 100 millions par saison à partir de 2025 ? Rien n’est moins sûr. Tout dépendra de la nouvelle formule voire de l’arrivée éventuelle de l’une ou l’autre vedette sur le sol belge, mais la situation économique actuelle n’incite pas à l’optimisme.

La Premier League, c’est une autre planète : 2 milliards d’euros de droits TV par saison

La Belgique restera de toute façon loin de la Premier League, qui vit sur une autre planète. En Angleterre, il y a sans cesse plus d’argent (+4%) et plus de matchs (+67) à partager entre deux diffuseurs (au lieu de trois) à partir de la saison 2025-26. Le nouveau contrat en Premier League vaudra jusqu’en 2028-29, avec une enveloppe télévisuelle de 2 milliards d’euros par saison. Cela permettra aux clubs anglais de percevoir plus du double des clubs italiens, français et espagnols, la Bundesliga étant légèrement mieux lotie que ces trois derniers.

A titre d’exemple, à l’issue de la saison 2021-22, Norwich City avait touché 100,6 millions de livres de droits TV (environ 115 millions d’euros) pour sa… dernière place en Premier league. C’est plus du double du montant reçu par le PSG, champion de Ligue 1 la même année. En tête du classement, Manchester City avait perçu 153 millions de livres lors du même exercice.