En temps normal, un derby déchaîne toujours les passions, mais ce duel entre Anderlecht et l’Union Saint-Gilloise de ce dimanche dans le cadre de la 3e journée des Champions Playoffs de la Pro League 2023-2024 dépasse tout entendement tant le contexte pousse tous les sens à leur paroxysme. Explications.
Huit derbys, pas une victoire mauve
Évoquer l’Union Saint-Gilloise à tout supporter d’Anderlecht, c’est s‘exposer à un excès d’énervement. Depuis leur retour en Pro League après 48 ans d’absence, les Jaune et Bleu ont sensiblement volé la vedette au Sporting voisin, sportivement parlant. Une preuve ? Depuis trois saisons, il y a eu huit confrontations entre les voisins bruxellois et les Saint-Gillois en ont remporté… sept consécutivement avant de laisser filer dans les derniers instants le fruit de la 8e victoire il y a quelques semaines au Lotto Park.
Présents dans les hautes sphères du classement
Depuis trois saisons maintenant, les pensionnaires du stade Joseph Marien trustent les premières places du classement. Leaders durant de longs mois en 2021-2022 et cette saison, les Unionistes sont également revenus à la hauteur du meneur genkois lors de l’exercice 2022-2023. Mais par deux fois, la récompense leur échappa. Ce qui fit apparaître certains sarcasmes que ce serait encore le cas cette année…
Alexander Blessin a fait tourner son noyau
Pour la troisième fois consécutive, l’Union a marqué la phase classique de cette saison en ne s’inclinant qu’à deux reprises dont la dernière le 16 septembre 2023 contre Genk, alignant une impressionnante série de 24 matchs sans défaite tout en assumant ses rencontres. Alexander Blessin, le coach allemand, avait veillé, tout au long de ces mois éreintants de compétition, de faire tourner son noyau afin de préserver au mieux la forme de ses joueurs en vue des échéances futures.
Pause bénéfique
Parallèlement à la fatigue légitime ressentie, Alexander Blessin dut aussi faire face à des joueurs blessés, à l’image de Kevin Rodriguez et de Kevin Mac Allister. Si bien que la pause de quinze jours avant d’aborder les Champions Playoffs tomba à point nommé pour les Saint-Gillois.
Journée 1 : scénario catastrophe
De son côté, Anderlecht se présentait devant la dernière ligne droite après également des blessés en ses rangs pendant la phase classique mais surtout avec un capital physique plus important, fort de 14 matchs disputés en moins que son adversaire de dimanche. Comme de coutume, la pression est inhérente en abordant cette compétition si particulière que personne dans le monde ne nous envie. En divisant les points par deux, le RSCA revenait à trois points de l’Union. Et au terme de la première des dix journées, le scénario catastrophe se produisit : Anderlecht s’imposait face à l’Antwerp tandis que l’Union s’inclinait à… Genk !
Le feuilleton Burgess
Ce scénario catastrophe fit réapparaître le traumatisme de la saison dernière, exacerbé par l’exclusion de Christian Burgess à Genk. Qui allait devenir le feuilleton agrémentant la semaine précédant le derby. Selon toute logique, le défenseur était suspendu face au Cercle Bruges, rencontre perdue aussi, sans que cela n’ait une influence sur le classement puisque le Club faisait subir le même sort à Anderlecht lors de la 2e journée des PO. Mais le Parquet ayant interjeté appel, l’Anglais aurait pu jouer face au Cercle, apprit le club via un mal reçu… après la rencontre. Il devrait donc être suspendu à… Anderlecht, mais le club unioniste menace de poursuites si tel devrait être le cas puisque selon lui, il y a eu une erreur de procédure de l’instance compétente.
Un contexte psychologique défavorable
Bref, on l’aura compris, ce derby sera électrique car l’enjeu est important, davantage pour les Unionistes. Une troisième défaite de rang scellerait tous les espoirs de lauriers nationaux. Mais il faut bien dire que l’Union laisse transparaître une grande nervosité qui, jusqu’ici, l’a fait déjouer. Et l’incertitude planant toujours ce jeudi sur la participation de Christian Burgess dimanche nourrit ce contexte psychologique défavorable pour les Unionistes. La sortie retentissante et étonnante d’Alexander Blessin avant le match contre le Cercle laissant sous-entendre, en résumé, que tout le monde était contre l’Union et plutôt en faveur d’Anderlecht ne sera pas oublié dimanche. Son homologue Brian Riemer y est allé aussi de ses petites phrases légitimes.
Rendez-vous ce dimanche à 18h30 pour cet Anderlecht – Union explosif. Les Mauves partent légèrement favoris (2.75) contre les Unionistes (2.55) et le match nul, qui n’arrangerait personne, est à 3.40.
