Le grand retour de la F1 en Chine

Un peu moins de 20 ans après les premiers tours de roues des bolides, le 20 septembre 2004, la F1 retrouve Shanghai, après les années Covid.

Entre la Formule 1 et la Chine cela n’a jamais été simple. Pays communiste longtemps fermé à un sport ô combien symbolique du capitalisme occidental, le pays de Mao a commencé à en parler dans les années 90. Le boom économique initié par Deng Xiaoping et l’ouverture au marché, rien de tel pour attirer les bolides dans l’Empire du Milieu. Et particulièrement dans la ville de Zhuhai, province de Guangdong, dans le Sud de la Chine.

Mais son circuit ne répond pas aux normes de la FIA ; pas question d’y courir un premier Grand Prix, en 1999. Avec l’aide des organisateurs du GP de Macao, c’est finalement à Shanghai qu’aura lieu ce premier rendez-vous chinois de la F1, en 2004. Il sera remporté par le pilote Ferrari Rubens Barrichello. En 2006, Michael Schumacher y décrochera son ultime succès avant de prendre sa retraite.

En 2012, avec la victoire de Nico Rosberg, c’est surtout au retour au premier plan de Mercedes qui est salué. Une Flèche d’argent signe un premier succès en F1 depuis 1955.

Le 14 avril 2019, Shanghai accueillait le 1000e Grand Prix de l’histoire de la Formule 1, remporté par Hamilton. On ignorait alors que ce rendez-vous chinois sera le dernier avant celui de ce week-end, un méchant virus venant perturber l’ordre de la F1 en Chine populaire. Le Covid 19 en 2020, puis les mesures sanitaires strictes à l’égard de visiteurs étrangers empêcheront l’organisation de l’événement.

La FIA, cependant, a renouvelé la licence grade 1 du circuit en vue du présent Grand Prix. Ce Grand Prix de Chine est d’ores et déjà assuré jusqu’en 2025.

Mercedes et Hamilton, si loin déjà

Avec six victoires, une fois sur McLaren-Mercedes, les autres fois sur Mercedes, Lewis Hamilton est le recordman absolu sur le circuit de Shanghai. Fernando Alonso et Nico Rosberg suivent avec deux succès chacun. Des autres vainqueurs du GP de Chine, seul Daniel Ricciardo, victorieux en 2018, est encore en activité.

Comme plusieurs autres circuits récents (Bahreïn et Sepang en Malaisie), celui de Shanghai a été imaginé par le designer allemand Hermann Tike. Il aura coûté la bagatelle de 450 millions de dollars. Si sa forme rappelle le caractère chinois shàng signifiant plus haut ou supérieur, cette ressemblance n’est que fortuite.

Par contre, comme tous les circuits conçus par ce designer, il se caractérise par des courtes lignes droites suivies de virages serrés, censés favoriser les dépassements. En tout, ce tracé de 5,451 kilomètres compte 16 virages dont une curieuse succession, comme un lacet, entre le virage 1 en bout de ligne de départ et le virage 4. On peut surtout regretter l’absence de grandes courbes rapides mettant en avant les qualités de pilotage des pilotes.

Au niveau des écuries, Mercedes compte 6 victoires, devant Ferrari (4), McLaren (3), Red Bull (2) et Renault (1).

F1: Verstappen et Red Bull ont déjà oublié l’échec australien

On peut imaginer que l’écurie autrichienne aura à cœur de revenir à hauteur de l’écurie anglaise ce week-end. Max Verstappen, après son zéro pointé en Australie, a en tout cas remis de l’ordre de manière éclatante au Japon. On peut même en dire autant des Red Bull puisque Sergio Pérez y avait de nouveau joué le rôle du parfait lieutenant. Ensuite, a également fait coup double, Carlos Sainz, pour la troisième fois de la saison, devançant Charles Leclerc.

Recordman des victoires à Shanghai, on imagine mal Mercedes poussant le curseur à sept. On peut d’ailleurs se demander quelle est encore la motivation de Lewis Hamilton, une fois de plus loin derrière son équipier George Russell au Japon. Les McLaren et dans une moindre mesure les Aston Martin semblent pour le moment plus fringantes que les Flèches d’argent.

Pour les autres écuries et pilotes, le rôle de faire-valoir se confirme de semaine en semaine. Seuls 14 pilotes sont entrés dans les points après les quatre premières épreuves. La saison risque d’être très longue pour certains. Trois constructeurs sont toujours vierges : Sauber, Alpine et Williams.

On verra au bout des 56 tours de circuit si la situation se sera améliorée pour eux, et leurs malheureux pilotes.

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