Après neuf jours de lutte acharnée, Cian Uijtdebroeks émerge au 5e rang du classement général du Tour d’Italie. En outre, le Belge arbore fièrement le maillot blanc de meilleur jeune. Initié avec pour ambition un Top 10, le coureur belge trace ainsi des fondations solides pour la réalisation de son objectif initial. Ladbrokes News dresse le bilan de cette entame de compétition.
Avec son abandon au Tour de Catalogne, le dénouement de cette première semaine demeurait incertain. Malgré les échos positifs de son entraînement en altitude, des interrogations persistaient quant à sa condition physique. Toutefois, le coureur de l’équipe Visma-Lease a Bike a rassuré en son début de Giro. Les redoutées pertes de temps lors de l’étape caillouteuse à Rapolano Terme et du long contre-la-montre à Perugia semblaient inéluctables. Pourtant, bien que distancé de 4’02 » par l’intouchable Pogacar, il ne se trouve qu’à 1’22 » de la deuxième place détenue par Daniel Felipe Martinez. De surcroît, sa formation a brillé en remportant l’étape de Naples grâce à Olav Kooij. Un succès qui allège la pression sur l’équipe et instaure une atmosphère propice à la cohésion, un élément crucial sur un Grand Tour.
Un chrono honorable
Le deuxième jour, lors de l’ascension finale à Oropa, Cian Uijtdebroeks a fait preuve de ténacité. Bien qu’ayant dû s’incliner devant Tadej Pogacar, le Belge a démontré une aisance remarquable en terminant au sein du groupe des prétendants. Sa vélocité limitée l’a privé de la deuxième place de l’étape, mais lui a valu d’endosser le maillot blanc pour la première fois.
Le sixième jour, redouté pour ses chemins caillouteux, aurait pu être périlleux pour le coureur de Hannut, mais il s’en est brillamment sorti en restant dans le peloton principal. À tel point qu’à l’issue de l’étape, il a témoigné d’un plaisir certain et évoqué même la possibilité de s’attaquer un jour aux Strade Bianche.
Le jour suivant, l’épreuve du contre-la-montre sur 40 kilomètres s’est avérée intéressante. Si cet exercice n’est pas son point fort, le huitième du dernier Tour d’Espagne a concédé 2’55 » à Tadej Pogacar, mais s’est félicité de sa performance. « Je redoutais cette journée, surtout en raison des longues lignes droites. Par le passé, j’ai souvent perdu du temps dans ce type de configuration. J’ai réussi à limiter les dégâts. La différence avec les membres du podium n’était pas si insurmontable. » Néanmoins, s’il aspire à remporter un jour un Grand Tour, il devra franchir un palier supplémentaire dans cet exercice.
Les grandes ascensions se profilent
Samedi dernier, il a déjà comblé une partie de son retard sur certains concurrents en se classant septième de l’étape de Prati di Tivo, marquée par la neutralisation des favoris. Il a repoussé les attaques d’Antonio Tiberi et de Thymen Arensman, ses principaux rivaux pour le maillot blanc. La victoire d’étape s’est jouée au sprint en petit comité, un domaine où Cian Uijtdebroeks doit encore progresser, sa pointe de vitesse restant limitée. Si l’objectif est de remporter des étapes à l’avenir, il s’agit là d’une piste d’amélioration cruciale, plus encore que son travail sur le contre-la-montre.
Qu’il se rassure, le meilleur est certainement à venir pour Cian Uijtdebroeks. « Ce n’était pas la semaine qui me convenait le mieux. Je n’avais jamais roulé sur des chemins de gravel. J’étais également très tendu pour ce contre-la-montre. Je suis satisfait de ma position après neuf étapes. Les grandes ascensions et cols interminables approchent. Il faudra encore négocier le deuxième contre-la-montre, et ensuite le vrai Giro débutera », a-t-il confié au micro de Sporza. Envisage-t-il une place sur le podium à Rome le dernier jour ? « Beaucoup de choses peuvent encore se produire en trois semaines. Mon approche consiste à tirer le meilleur parti de chaque étape. Je reste serein, j’apprécie et j’apprends. J’ai déjà accumulé de précieuses informations pour les années à venir. » Et si, à court terme, cela se traduisait par une présence sur le podium et un maillot blanc sur les épaules ?
