Qui est Adrien Dumont de Chassart, nouveau golfeur olympique belge ?
Dans un peu plus d’une semaine débutera l’épreuve Olympique de golf, qui a réintégré les Jeux en 2016 et retrouve ses lettres de noblesse. En effet, la plupart des meilleurs golfeurs de chaque pays y participent, loin de snober une compétition qui n’a pourtant pas le cachet des tournois du Grand Chelem. Soixante golfeurs s’affronteront au Golf National de Guyancourt, dont la majorité du top 10 mondial, et 24 joueurs issus du top 50. Parmi ceux-ci, deux Belges. L’un d’eux s’est fait un nom ces dernières années : Thomas Detry, 48e mondial et fort d’une belle 4e place au PGA Championship 2024. Mais le second golfeur belge qui s’élancera à la conquête d’une médaille dans ces Jeux Olympiques est moins connu. Il ne s’agit pas de Thomas Pieters, dont l’étoile a pâli depuis sa signature en Arabie Saoudite, mais bien d’Adrien Dumont de Chassart.
Dumont de Chassart, promis tout jeune aux sommets
La progression récente d’Adrien Dumont de Chassart, qui l’a vu passer du golf amateur aux Jeux Olympiques en un peu plus d’un an, n’a pas étonné ceux qui le suivent depuis son jeune âge. En 2018, Adrien était en effet déjà, à 18 ans seulement, le meilleur jeune amateur d’Europe.
C’est aussi à cet âge que Dumont de Chassart part aux USA. Pour y perfectionner son swing, mais aussi et surtout pour profiter du programme de l’Université d’Illinois où il étudie jusqu’à passer professionnel, en 2023. Il est élu meilleur golfeur amateur de Belgique en 2019, avant de finir 3e au championnat d’Europe amateur en 2021.
Des débuts professionnels en fanfare
La suite ira encore plus vite. En 2022, alors qu’il est encore amateur, “ADDC” participe à son premier (et seul jusqu’à présent) Majeur, l’US Open, qu’il intègre via les tours de qualifications. En 2023, il termine 3e au classement universitaire du PGA. Le premier n’était autre qu’un certain Ludvig Åberg, devenu entre-temps n°4 mondial.
L’heure est alors venue de passer professionnel. Dumont de Chassart intègre la “D2” américaine, le Korn Ferry Tour. Il va s’imposer dès son… premier tournoi professionnel, le BMW Charity Pro-AM. Le second, il perd en Playoffs, avant de faire top 10 lors des 4 prochains tournois. Des débuts sur les chapeaux de roue qui le propulsent dans la cour des grands, le PGA Tour, dès la saison suivante.
L’apprentissage du PGA Tour
Là où des phénomènes comme Åberg ou Scheffler (l’actuel n°1 mondial) ont immédiatement presté au même niveau sur le PGA Tour, l’apprentissage d’Adrien Dumont de Chassart prend un peu plus de temps. Formé dans le moule américain, il a les mêmes caractéristiques de jeu que beaucoup de jeunes talents du PGA Tour : une approche agressive dès le tee de départ, un jeu très confiant, osé. Le genre de jeu qui se nourrit des victoires et de la lutte pour des titres.
Ne pas immédiatement flirter avec les sommets à son arrivée sur le PGA Tour a, de son propre aveu, perturbé Dumont de Chassart. “Être à la lutte pour une victoire, c’est ce qu’il y a d’amusant en golf. Je me rends compte que j’ai du mal à garder la même approche quand je me bats pour finir 20e ou 35e”, reconnaît-il dans un entretien pour IFGGolf. “C’est quelque chose que je dois encore assimiler. C’est important de conserver ta motivation même si tu n’es pas en course pour la victoire”.
La Belgique médaillée en golf aux JO ?
Mais ne comptez pas sur lui pour aborder les Jeux Olympiques avec autre chose que le podium en tête. Aux côtés de Thomas Detry, dont ce seront les deuxièmes Jeux après Tokyo en 2021, Dumont de Chassart rêve grand. “Je ne vise pas la 20e place. Ce qui est bien avec un sport comme le golf, c’est que tout est possible : si je parviens à être au top de ma forme pendant 4 jours, j’ai la sensation qu’une médaille est possible. Ce n’est pas le cas, par exemple, au 100 mètres : tu ne vas pas courir 9,6 secondes du jour au lendemain”, pointe le jeune golfeur sur IFG Golf.
Un constat indéniable : le golf est imprévisible. Et au contraire d’un Majeur, aux Jeux Olympiques, le deuxième et le troisième repartent médaillés, ce qui serait une victoire pour la Belgique. Cela a permis, en 2021, à Rory Sabbatini de ramener l’argent à la Slovaquie et à C-T Pan de décrocher le bronze pour Taiwan, deux nations mineures du golf mais dont le représentant peut, sur un tournoi, devancer les meilleurs du monde.
On parierait cependant plus aisément sur Thomas Detry, en forme… olympique, pour aller chercher une médaille qui ferait tout de même office d’exploit. En 2016, Thomas Pieters avait terminé 4e, frôlant le bronze. Cette année, il regardera le tournoi de chez lui, conséquence d’un départ sur le LIV Tour saoudien qui l’a écarté du ranking mondial. Adrien Dumont de Chassart peut-il assumer un costume aussi large que celui de l’ancien n°23 mondial ? Il faudra être patient, mais le potentiel du natif de Villers-la-Ville est bien réel. À 24 ans, en golf, on est encore plutôt jeune…