Sébastien Pocognoli et l’Union déjà sous pression

Sébastien Pocognoli en était sans doute bien conscient au moment d’accepter la proposition des dirigeants de l’Union Saint-Gilloise : la pression serait intense en ce début de saison, tout comme la comparaison avec ses illustres prédécesseurs, Felice Mazzù, Karel Geraerts et Alexander Blessin. Les deux défaites concédées contre le Slavia Prague, entrecoupées d’un revers à Westerlo en Pro League, met déjà le coach liégeois sous pression au moment de recevoir Charleroi ce vendredi soir (20h45). Le tableau est-il pour autant aussi noir que le prétendent les supporters ?

Élimination comme il y a deux ans

Comment ne pas faire déjà une comparaison avec Karel Geraerts qui, il y a deux ans, débutait aussi sa carrière de T1 et qui ne put qualifier son équipe pour les barrages de la Ligue des Champions ? Son équipe, à l’époque, avait été éliminée à Glasgow contre les Rangers qui avaient refait leur retard concédé à l’aller (3-0, 0-2). La comparaison s’arrête à l’élimination de la C1 car les deux rencontres face au Slavia Prague n’ont guère convaincu les supporters et les suiveurs des « Jaune et Bleu », alors qu’il y a deux ans, les Saint-Gillois avaient emporté, dans les installations d’OH Louvain, la première manche. Il y avait aussi beaucoup plus d’indulgence car la RUSG revenait sur le plan européen après 58 ans d’absence ! Aujourd’hui, le matricule 10 a bien grandi et en s’installant au sommet de la hiérarchie depuis trois saisons, les attentes sont de plus en plus importantes.

Pocognoli a l’ADN du club

Une fois de plus, le club a changé d’entraîneur, mais cette fois-ci, la direction a dû se confronter à la propre volonté de son coach de s’en aller : Alexander Blessin ne pouvait décemment pas refuser une aventure en Bundesliga et si le choix de Sébastien Pocognoli a pu surprendre plus d’un supporter, il a été réfléchi de la part de la direction. Sébastien Pocognoli est un coach intelligent : il n’est pas arrivé à l’Union en voulant tout chambouler. C’est d’ailleurs ce qui a plu à la direction qui avait parlé avec d’autres coachs voulant mettre en place leur méthode sans s’imprégner du passé.

Le Liégeois a lui très vite compris que la tactique mise en place par Felice Mazzù – qui fut son dernier coach de joueur actif –, puis transmise à Karel Geraerts et à Alexander Blessin, avait fait ses preuves. Le système en 3-5-2 avec une défense solide et des attaques rapides via des flancs techniques fait partie de l’ADN de l’Union. Pocognoli est parti de cette base pour ensuite ajouter sa touche personnelle. Avec la vision du beau jeu en ayant le ballon comme grande différence avec Alex Blessin, adepte du « press » et du « contre-press » en voulant se projeter très rapidement dans le rectangle adverse dès la récupération du cuir.

Beaucoup de séances vidéo

Pour arriver à ses fins, Sébastien Pocognoli s’est basé sur la vidéo. Durant la préparation, les joueurs ont souvent répété qu’ils n’avaient jamais participé à autant de meetings tactiques basés sur la vidéo. En étant conscient que le passage des images au terrain prend inévitablement du temps, Sébastien Pocognoli veut arriver à rendre son équipe la plus imprévisible possible. Il désire que son équipe construise le jeu à partir de la défense, en procédant par des combinaisons courtes, ce fut notamment le cas au Slavia. Cela avait porté ses fruits en début de rencontre avant que les joueurs ne perdent leur justesse technique et le fil de leurs idées une fois que les Tchèques ont mené au score.

Mercato encore très actif

Reste que, actuellement, Sébastien Pocognoli ne dispose pas de sa défense type. Christian Burgess et Ross Sykes sont en convalescence. Face aux géants tchèques, ils auraient sans doute fait du bien à leurs couleurs, mais ont-ils les qualités techniques pour être à la base des mouvements offensifs de leur équipe ? Sébastien Pocognoli doit donc non seulement adapter sa tactique aux qualités des joueurs dont il dispose mais aussi devoir composer avec un effectif qui, immanquablement, va encore changer d’ici à la fin du mercato.

Koki Machida, Cameron Puertas et Noah Sadiki devraient partir et rien ne dit que d’autres ne viendront pas renforcer l’effectif (on chuchote le nom de Livano Comenencia, un milieu de terrain de la Juventus formé au PSV Eindhoven). Sans compter que des garçons comme Mohamed Fuseini ou encore Anouar Ait El Hadj ou Promise David, joueurs offensifs, sont toujours en phase d’intégration.

Rien ne sert de paniquer

Au sein des supporters, habitués jusqu’ici à ce que tout ronronne dès le début de la saison, même avec un nouvel entraîneur et des nouveaux joueurs, c’est un peu la panique, mais leur club a répondu présent au premier rendez-vous. Aux côtés de la Coupe de Belgique trône ainsi désormais la première Supercoupe de Belgique de l’histoire du matricule 10 et les Unionistes sont prêts à embarquer pour un nouveau périple dans la phase de poules de l’Europa League.

Qu’auraient-ils fait en Ligue des Champions ? Le club a aussi appris qu’il ne suffit pas de briller en phase classique de Pro League pour être automatiquement champion. La patience et le travail sont des vertus que Sébastien Pocognoli veut adopter dans son groupe. C’est fin septembre qu’on fera un premier bilan…

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