Le RWDM est-il déjà prêt pour la montée ?

Relégué l’an dernier au terme d’une saison très difficile, le RWDM est actuellement en tête de la Challenger Pro League. Le club bruxellois est-il déjà apte à remonter au sein de l’élite ?

Une année chaotique. Voilà comment on peut sans difficulté qualifier la saison 2023-2024 du RWDM en Jupiler Pro League. Dernier au terme de la phase classique, le club molenbeekois n’a pas réussi à se sauver, terminant finalement 15e. Après seulement une petite saison, retour en Challenger Pro League pour les Bruxellois.

Au terme de cette saison catastrophique, John Textor, le propriétaire américain du club, a fixé les nouveaux objectifs : retour en D1 dans les deux ans. À court terme, le RWDM ne se mettait donc pas de pression, se laissant une année pour digérer la culbute. Pourtant, après onze journées de championnat, les hommes de Yannick Ferrera trônent en tête. Malgré la défaite du week-end dernier à Liège, ils sont restés leaders grâce à la victoire de Zulte face à La Louvière. Molenbeek n’aura-t-il besoin que d’une saison pour retrouver la Jupiler Pro League ?

Apprendre de ses erreurs

Lors de sa saison en D1, le RWDM a multiplié les erreurs, des changements fréquents de coachs aux mercatos sans fil conducteur en passant par la détérioration des relations avec les fans. Un concentré de tout ce qu’il ne faut pas faire pour se maintenir a été expérimenté au Stade Edmond Machtens.

Quelques mois plus tard, tout cela semble être un lointain passé. La sérénité a remplacé les tensions ; le mercato a été raisonnable, mais bien ciblé ; le club cherche désormais à développer un vrai projet, comme en atteste la prolongation de Ferrera malgré la relégation. “Nous avions une réflexion à mener, on s’est remis en question sur beaucoup de choses“, a récemment communiqué Maxime Vossen, le COO du club, dans les colonnes de La Dernière Heure.

Le jeu attrayant de Ferrera

Continuer avec Yannick Ferrera était probablement le meilleur point de départ pour chercher à rebondir. À son arrivée juste avant les play-downs, le Bruxellois avait très rapidement donné du corps à l’équipe et, même si ce ne fut pas suffisant, semblait avoir les clefs pour proposer encore plus.

Impliqué dans le mercato et dans la définition du nouveau projet du RWDM, Yannick Ferrera a eu le temps et désormais les joueurs pour mettre en place le jeu qu’il voulait. Cette saison, Molenbeek propose du beau football. Même s’il doit encore s’améliorer sur certains points, ce jeu permet de jouer en leader et la première place en est une conséquence. En continuant de la sorte, les points continueront à venir. D’ailleurs, à plusieurs reprises, beaucoup d’observateurs ont estimé que le RWDM proposait même un meilleur jeu que de nombreuses équipes de première division.

Manque de profondeur

Ce jeu, il faudra le tenir sur la longueur, et c’est peut-être là qu’il faudra faire attention. Avec l’accumulation des matchs, les risques de blessures et de suspensions augmentent. Or, pour remplacer ses cadres, Yannick Ferrera ne dispose pas d’une profondeur de banc gigantesque. Certains remplaçants ont montré qu’on pouvait compter sur eux, à l’image de Dodeigne, Kestens, Doudaev ou Sapata, mais c’est un peu court.

Le coach doit parfois un peu bricoler pour remplacer certains hommes, et les absences de Ziani et Robail ont montré qu’ils n’étaient pas remplaçables. S’il veut décrocher son billet pour la D1, le RWDM devra très certainement se renforcer en janvier pour gagner en profondeur de banc.

Lutte à trois (ou plus ?)

De là, se pose également la question de savoir si le RWDM pourra tenir toute la saison dans sa lutte avec Zulte Waregem et la RAAL, les deux autres équipes en tête avec lui (23 points). Pour le moment, la lutte est serrée pour les deux places de montant direct.

Toutefois, avec le jeu proposé et certains hommes (Ziani, Robail, Halifa, Abe) dont le niveau est clairement supérieur à celui de la Challenger Pro League, le RWDM dispose de très belles cartes pour s’installer durablement dans le duo de tête. Si tout se passe bien, la D1 sera au bout.

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