Jannik Sinner : Sa domination va-t-elle durer ?
La saison 2024 de tennis a été marquée par la domination éclatante de Jannik Sinner, qui s’est imposé comme le meilleur joueur du circuit ATP. L’Italien a remporté ses premiers titres du Grand Chelem en s’adjugeant l’Open d’Australie et l’US Open,. Son triomphe ne s’est pas arrêté là. Lors du Masters, Sinner a réalisé une performance historique en remportant le tournoi sans perdre une seule manche, un exploit inédit depuis Ivan Lendl en 1986. Ce palmarès exceptionnel s’est conclu par une contribution décisive à la victoire de l’équipe italienne en Coupe Davis, permettant à l’Italie de décrocher son deuxième titre consécutif et le troisième de son histoire.
Jannik Sinner a établi un record impressionnant en 2024, devenant le premier joueur de l’histoire à remporter sur une même saison au moins deux Grands Chelems (Open d’Australie et US Open), les ATP Finals et la Coupe Davis.
Une saison presque parfaite
Il a clôturé sa saison avec 29 victoires lors de ses 30 derniers matches, terminant l’année avec un total de 70 victoires pour seulement 6 défaites. “On dirait qu’il a oublié comment on perd”, ironisait Casper Ruud après son élimination en demi-finales du Masters. Ses performances lui ont permis de soulever huit titres ATP et majeurs, soit le double de son dauphin Carlos Alcaraz (4). Avec 11 330 points au classement ATP, Jannik Sinner signe la meilleure performance depuis Novak Djokovic en 2021 et rejoint le cercle restreint des joueurs ayant dépassé les 11 000 points, aux côtés d’Andy Murray et Rafael Nadal.
Une solidité à toute épreuve
L’Italien a impressionné par son sang-froid et sa constance tout au long de la saison. Il a remporté 91,2 % de ses jeux de service, un pourcentage qui fait de lui le meilleur dans ce domaine en 2024. Il a également sauvé 73,6 % des balles de break concédées, un autre domaine où il surpasse la concurrence.
Plus impressionnant encore, Jannik Sinner a réussi à remporter au moins un set dans chacun des matchs qu’il a disputés cette saison, une prouesse qui n’avait pas été réalisée depuis 2005 (Roger Federer).
La rivalité avec Carlos Alcaraz
Malgré ses succès, Jannik Sinner reste sous pression face à un Carlos Alcaraz toujours aussi redoutable. En 2024, l’Espagnol a remporté toutes leurs confrontations (officielles), soulignant qu’il reste le principal obstacle à une domination sans partage de l’Italien. Leur duel le plus marquant s’est déroulé en finale du China Open, où Alcaraz a triomphé après plus de trois heures d’un combat intense.
Jannik Sinner devra également s’améliorer sur les surfaces où Alcaraz excelle, notamment sur terre battue et sur gazon, comme l’a prouvé l’Espagnol en remportant Roland-Garros et Wimbledon. Reste à voir si Novak Djokovic pourra encore faire illusion sur un Grand Chlem ou un Masters 1000, mais le Serbe semble de moins en moins capable de rivaliser. Le Big Four risque de prendre définitivement fin en 2025 pour laisser place à un nouveau Big Two. Les Rublev, Medvedev, Tsitsipas ou Zverev peuvent encore envisager de l’accrocher une fois par an mais pas sur la durée.
Une incertitude hors des courts
Toutefois, cette saison de rêve est entachée par une polémique. En mars 2024, Jannik Sinner a subi deux contrôles antidopage positifs révélant des traces infimes de clostebol, un anabolisant. Initialement blanchi par l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA), il reste sous la menace d’une suspension d’un à deux ans après l’appel de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) devant le Tribunal Arbitral du Sport.
Un avenir prometteur mais sous pression
Malgré ces incertitudes, Jannik Sinner semble déterminé à continuer son ascension. Il ambitionne de s’imposer sur des surfaces plus exigeantes comme la terre battue et le gazon. S’il parvient à surmonter les défis posés par Alcaraz et reste épargné par les blessures, il pourrait bien s’affirmer comme le véritable patron du tennis mondial. Lui-même reste optimiste : « Je suis persuadé qu’il me reste une marge de progression. » La concurrence est prévenue : Sinner n’a pas fini de faire parler de lui.