Remco Evenepoel revient sur le devant de la scène

Ce vendredi, Remco Evenepoel fera son grand retour à la compétition à l’occasion de la Flèche Brabançonne. Quatre mois après son terrible accident survenu à quelques kilomètres de Beersel, c’est justement là, presque symboliquement, qu’il renouera avec le peloton. L’attente est immense autour du champion olympique, tant chez les suiveurs que parmi les fidèles supporters, impatients de voir s’il pourra, d’emblée, retrouver les sensations de ses plus belles heures. Deux rendez-vous sont au programme cette semaine : la Flèche ce vendredi, suivie de l’Amstel Gold Race dès dimanche. Deux tests, deux jalons, sur le chemin d’un retour encore incertain.

Sans Oumi, Remco Evenepoel aurait probablement dit stop

Frappé durement — fracture à la main, côte et omoplate endommagées après une collision avec une portière de voiture postale —, Remco a dû composer avec la douleur, le doute et l’immobilité. Dans un message poignant publié sur ses réseaux, il n’a rien caché : « Le chemin jusqu’ici a été extrêmement difficile. C’est sans doute la bataille la plus rude de ma vie, sur le plan physique comme mental. J’ai touché le fond, vraiment douté de mon avenir. Des tonnes de larmes et de frustration ont ponctué notre quotidien. »

Dans l’ombre, une présence s’est révélée essentielle : sa femme Oumi. Sans elle, confie-t-il, il aurait sans doute mis un terme à sa carrière. Son père Patrick, lui aussi marqué, admet : « Pendant deux ou trois mois, je ne reconnaissais plus mon fils. » Le stage en Sierra Nevada avec les coureurs ciblant le Giro lui a permis de retrouver du rythme, lui qui avait manqué l’ensemble des stages hivernaux.

“Il ne revient pas pour suivre”

Si cette longue traversée est désormais derrière lui, une autre épreuve se profile : les classiques ardennaises, avec un certain Tadej Pogacar en figure de proue. Son père est formel : « Il ne revient pas pour faire de la figuration. » Ce mercredi, Evenepoel a bouclé une sortie intense derrière scooter : 135 kilomètres à 44 km/h de moyenne. Une manière de simuler la violence rythmique de la course. Mais s’imposer dès vendredi semble ambitieux. Le parcours, ramené à 163 kilomètres, pourrait ne pas suffire à faire exploser le peloton dans les rues d’Overijse. « Je n’ai pas d’objectifs précis. L’important, c’est de retrouver le rythme après une si longue coupure », confie-t-il sur le site de Soudal Quick-Step. Le voir dans le groupe de tête en finale serait déjà un signe fort.

Son entraîneur Koen Pilgrim nuance : « Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il parte seul à 50 kilomètres comme à son habitude. » Et il devra notamment composer avec Wout van Aert, quatrième du Ronde et de Roubaix, lui aussi en quête de revanche. Pour l’heure, Remco veut surtout ressentir qu’il peut à nouveau faire mal aux autres. Le résultat, vendredi, comptera peu. L’essentiel est ailleurs : ne ressentir aucune douleur. Sentir qu’il est toujours coureur cycliste.

“Ne pas s’attendre à ce que Remco Evenepoel mette Pogacar en difficulté”

Dimanche, à l’Amstel Gold Race, viendra le premier véritable face-à-face avec Pogacar. Un test grandeur nature face à l’ogre slovène, tout juste deuxième de Paris-Roubaix, et dont la condition reste impressionnante malgré l’usure. La Belgique espère surtout une montée en puissance vers la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, où Evenepoel, libéré de la pression d’être favori, pourrait tirer son épingle du jeu. Un relâchement du Slovène ? Un jour sans ? Rien n’est à exclure, mais le réalisme doit prévaloir. « On ne peut jamais dire jamais avec Remco », reconnaît son coach.

« Mais au vu de ce qu’il a traversé, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il mette Pogacar en difficulté. Ce n’est pas un scénario réaliste aujourd’hui. Ce bloc de courses est une étape importante dans sa reconstruction, un jalon vers ses objectifs majeurs plus tard dans la saison. » En d’autres mots, le Tour de France et le Championnat du Monde à Kigali au Rwanda.

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