Ligue 1 : Roberto De Zerbi et l’OM, de l’électricité dans l’air
Alors que Marseille était promis à une fin de saison tranquille, les certitudes phocéennes se sont effritées au cours des dernières semaines. Tout comme la patience de Roberto De Zerbi, qui a laissé entendre qu’il n’était pas certain de rester au club la saison prochaine.
Marseille respire mieux. Large vainqueur de Montpellier samedi (5-1), l’OM a récupéré la deuxième place de la Ligue 1 en grillant la politesse à Monaco. Un succès qui remet le club phocéen sur les bons rails, à un mois de la fin du championnat. Installé sur le podium depuis la troisième journée, l’OM a laissé ses rivaux revenir dans la course à la Ligue des champions ces dernières semaines. Retrouver la reine des compétitions européennes est pourtant un impératif, pour le club comme pour son entraîneur, Roberto De Zerbi.
Le souffle de la meute
L’OM n’a disputé la phase de poules de la Ligue des champions qu’une fois sur les quatre dernières saisons. Roberto De Zerbi est arrivé l’été dernier pour corriger cette anomalie. Objectif : le podium, a fortiori dans une saison très light en l’absence de compétition européenne. Début mars, l’OM était encore bien installé à la deuxième place, avec six points d’avance sur le quatrième et huit sur le cinquième. Mais la meute est revenue sur sa proie.
Depuis mi-janvier, l’OM tourne à 1,46 point par match en moyenne. Un rythme indigne d’un potentiel vice-champion de France. En perte de vitesse, particulièrement à l’extérieur (cinq défaites sur leurs six derniers déplacements), les Marseillais n’ont plus que deux points d’avance sur le quatrième, et quatre sur le septième. Tout est donc ouvert à quatre journées de la fin. Encore plus avec un Lille-Marseille capital qui se profile le 4 mai…
La pire défense de l’OM depuis 40 ans
Réputé pour son jeu offensif attractif, De Zerbi peut se targuer d’être à la tête de l’équipe de l’OM la plus prolifique depuis 1971 avec 62 buts inscrits en 30 matchs de championnat. Marseille marque trois buts ou plus lors d’un tiers de ses rencontres. En revanche, derrière, c’est autre chose : l’OM présente sa pire défense depuis la saison 1984-1985 avec déjà 42 buts encaissés. Depuis le début de l’année, Auxerre, Paris, Reims et Monaco ont tous planté trois buts aux Marseillais, quand Nice, Lyon et Toulouse en ont mis deux.
Une fébrilité qui a mis du plomb dans l’aile des ambitions de l’OM et qui agace particulièrement Roberto De Zerbi. Ces dernières semaines, l’entraîneur italien a haussé le ton et n’a pas hésité à s’en prendre publiquement à Pol Lirola ou à son atout offensif numéro 1, Mason Greenwood, estimant qu’il devait « en faire plus ». En février, RDZ était carrément sorti de ses gonds dans le vestiaire après l’humiliation subie à Auxerre : « Vous m’avez humilié, vous avez humilié notre club devant notre public. Vous avez manqué de couilles ! »
Le vase de Roberto De Zerbi prêt à déborder ?
Loin d’une ambiance de lune de miel, les premiers mois de Roberto De Zerbi sur la Canebière ont pris une tournure plus électrique. Et l’arbitrage en a ajouté une couche. « Après l’OM, je n’entraînerai plus en France. Si les Français sont satisfaits de cet arbitrage, tant mieux pour eux… Mais aujourd’hui, c’était scandaleux, lâchait-il à Auxerre. J’espère que ce carton rouge de Cornelius ne sera pas vu en dehors de la France parce qu’il donne vraiment une mauvaise image du football français. »
Le vase serait-il déjà sur le point de déborder ? La semaine passée, De Zerbi a glissé une phrase lourde de sens en conférence de presse : « Si je suis encore là la saison prochaine, il faudra des joueurs pour avoir une défense à quatre. » Le technicien italien n’a donc aucune certitude sur son avenir à l’OM, malgré un contrat jusqu’en 2027. Le Milan AC est en embuscade, vivement intéressé par l’ancien entraîneur de Brighton pour entamer sa reconstruction, selon la Gazzetta dello Sport. L’OM devra apporter des garanties pour convaincre son coach de rester derrière le gouvernail. Des gages de compétitivité, et de tranquillité.